Séminaire de recherche et d’enseignement Hegel après Hegel 2ème Semestre 2018-2019

Séminaire de recherche et d’enseignement
« Hegel après Hegel »

Université Paris Nanterre, Sophiapol/ Université Paris 8, LLCP

sous la direction de Paul Guillibert, Frédéric Monferrand, Matthieu Renault et Jean-Baptiste Vuillerod

Université Paris 8, salle C103

 

La philosophie de Hegel est indissociable de son avenir et de ses prolongements par-delà elle-même. Dès la mort du maître, l’école hégélienne a disputé l’héritage de sa pensée : entre Droite et Gauche, entre Jeunes et Vieux. L’œuvre naissante de Marx et de Engels, en particulier, est indissociable de l’éclatement de l’hégélianisme. Puis est venu le temps des réceptions et des grands commentaires : Haym, Dilthey, Haering, Rosenzweig, Kojève, Wahl, Hyppolite… Certaines grandes philosophies n’ont pas hésité à se présenter comme des actualisations de la philosophie hégélienne : c’est le cas, par exemple, de Dewey, de Lukács, d’Adorno, et plus récemment de philosophes contemporains comme Axel Honneth, Robert Brandom, John McDowell, Slavoj Žižek, Judith Butler, Catherine Malabou, et bien d’autres. Ce que l’on appelle aujourd’hui la « Hegel Renaissance » désigne ce regain d’intérêt actuel pour le philosophe d’Iéna ainsi que son importance dans les débats et les questions de la philosophie contemporaine.

Cette résurgence fait suite à une période – des années 1960 aux années 1980 – durant laquelle la philosophie de Hegel avait fait l’objet de virulentes critiques. En France notamment, un anti-hégélianisme radical s’était développé chez Deleuze, Althusser, Foucault, Levinas, Lyotard ou encore Derrida. Cette réaction anti-hégélienne est en réalité elle-même plus complexe qu’elle en a l’air, si l’on se rappelle qu’Althusser et Foucault ont fait leur mémoire de fin d’études sur Hegel, que Deleuze a été profondément marqué par le livre Logique et existence de son professeur Jean Hyppolite, et que la déconstruction derridienne souligne à de nombreuses reprises la dette qu’elle entretient envers l’hégélianisme. Il se pourrait par conséquent que l’anti-hégélianisme lui-même n’ait pas été si étranger à l’hégélianisme qu’il ne l’ait parfois prétendu lui-même.

L’objectif de ce séminaire est de penser ces vies plurielles de Hegel après Hegel, ces vitalités multiples qui ont prolongé l’hégélianisme par-delà l’achèvement du système hégélien lui-même. Quatre courants ou thèmes importants de réappropriation de la philosophie hégélienne ont notamment été retenus : le Jeune hégélianisme, l’Ecole de Francfort, l’anti-hégélianisme de la philosophie française, l’enjeu de l’ontologie sociale.

 

Lundi 18 février (12h30-15h) – Après Hegel, les jeunes hégéliens

Pauline Clochec : Le Hegel de Marx

Jean-Christophe Angaut : Bakounine jeune hégélien

 

Lundi 11 mars (12h30-15h) – Hegel et l’être social (séance annulée)

Jamila Mascat : Hegel et la société moderne : esquisse d’une ontologie sociale de l’abstraction

Frédéric Monferrand : Hegel après l’ontologie sociale

 

Lundi 8 avril (12h30-15h) – Que faire de Hegel (dans les années 1960 en France) ?

Claire Pagès : Le seuil de l’histoire (1966) : Lyotard, critique de Hegel

Jean-Baptiste Vuillerod : Entre le devenir et l’histoire : de Hegel à Deleuze, et retour

 

Lundi 6 mai (12h30-15h) – Hegel dans la Théorie critique

Vincent Chanson : Métacritique de l’idéalisme et critique de l’économie politique : Adorno hégélo-marxien

Lucie Wezel : La partition de Hegel : l’oreille spéculative de Theodor W. Adorno