Journée informelle du LLCP. Art Philosophie Politique 03.04.2017

Journée informelle du LLCP
« Art Philosophie Politique »
3 Avril 2017

 

Ninon Grangé

Fictions politiques et filmosophie. Ce que le logos filmique apporte à la question du genre et de l’écart par rapport à celui-ci : distance, exception, perturbation… Les films proposent-ils un programme, surprise de la fiction et/ou fécondité entropique ?

 

Pierre Guislain

Comment concilier en art l’exigence de l’universel et le refus du consensus ? En indication sur la problématique : « En tant qu’intégration non-violente des éléments divergents, écrit Adorno, l’œuvre d’art transcende simultanément les antagonismes de l’existence sans donner l’illusion qu’ils n’existent plus. » La fonction la plus importante de l’art pourrait être de représenter le conflictuel, le divisé, le désaccord : ce que Hegel appelle la collision des pathos opposés et qui constitue, dans sa philosophie, l’origine de la conscience éthique. Le conflictuel doit être pensé, analysé, rationnalisé. Et à cet égard, la philosophie et les sciences sociales assument une fonction essentielle. Mais le conflit doit aussi être représenté. Nous dirons, plus précisément, symbolisé. Tâche qui revient essentiellement à l’art et qu’il peut toujours assumer, à condition qu’il renonce à être le vecteur et le lieu d’illusoires consensus. C’est en figurant le conflictuel comme tel, en montrant comment, dans les sociétés humaines, l’affirmation, toujours légitime, d’un pathos, individuel ou collectif, suscite l’apparition du pathos opposé, que l’art, loin de renoncer à sa vocation à l’universel, peut au contraire l’accomplir. En fonction des modes d’échanges choisis pour la journée, les questions seront introduites à partir d’extraits de films.

 

Camille Louis

Art // Politique : d’un point de contact à un plan d’horizon

Je souhaite profiter de ce cadre d’échanges croisant les savoirs, pour réfléchir et partager avec vous un aspect de ma recherche qui se fait au croisement de la philosophie et de la dramaturgie, en tentant de me rendre attentive à la façon dont une pratique artistique peut être non pas simplement un objet d’étude mais bien un moyen pour mener cette étude ; pas seulement un motif de recherche mais un processus de recherche en tant que tel qui peut « donner à voir », parce que passant par une autre voie (une voie sensible et performative) ce qu’une approche purement analytique peut parfois manquer notamment lorsqu’il s’agit de scènes politiques et plus précisément de celles qui, ces récentes années, se trouvent « occupées » par des mouvements ne correspondant pas à la critériologie de la science ou de la philosophie politique traditionnelle.

Il s’agit donc de voir non pas comment l’art est politique, mais comment il touche au politique, rend compte de sa dissensualité, entre ce qui est « représenté » et doit être considéré comme réel, et ce qui, sensiblement mais avec insistance, occupe. Pour ce faire, je m’appuierai sur les créations du collectif interdisciplinaire kom.post, dont je suis à l’initiative (ce qui me permet de vous partager réellement, comment, dans cet entre philosophie-dramaturgie, je cherche…) et plus précisément de deux de ses travaux : L’occupation des ondes (projet radiophonique) et Isoland(s)cape(s) (performance pour un spectateur, réalisé en Grèce durant l’occupation de la place Syntagma). 

 

Bertrand Ogilvie

"L’improvisation, le silence, le présent (Kleist, Coltrane, Machiavel)".