Axe 2. Fictions et rationalités : techniques, écologies, politiques

Les recherches de cette équipe s’articulent autour d’une enquête critique concernant les enjeux philosophiques et politiques des nouvelles technologies et des écologies contemporaines, lesquelles sont envisagées dans leur rapport à la fiction ou dans une tension entre fictions et rationalités. Les éléments qui réunissent les recherches de cet axe convergent ainsi dans la fiction, la technologie et l’écologie, telles qu’elles parcourent la politique et philosophie contemporaines mais également envisagées dans un rapport problématique à l’histoire de la philosophie.

Dès la création du laboratoire en 2005, cette équipe créée sur la proposition d’Antonia Soulez puis rejointe par Pierre Cassou-Noguès, Jean-Pierre Marcos, Plinio W. Prado, Charles Ramond sous l’intitulé « Grammaires : fictions, comparaisons, rationalités » inscrit ses investigations dans un ensemble de travaux internationaux qui ont porté d’abord sur un paradigme comparatiste du musical, et du langage, prolongeant l’intelligibilité des dynamismes contemporains de la culture déchiffrée par Th. Adorno dans la nouvelle musique, et celle des formes de la vie et de la culture produite par les descriptions entreprises par L. Wittgenstein. Il a permis d’envisager des rapprochements avec l’intuition freudienne du semblable, et généralement avec la tradition d’un art de juger thématisé dès la Rhétorique et la Poétique d’Aristote et relié, des pratiques antiques jusqu’à la psychanalyse, aux thérapies langagières de l’âme et du souci de soi (P.W. Prado et J.-P. Marcos).

Ce paradigme a conduit à renouveler avec le concours des recherches contemporaines en esthétique, en philosophie politique et dans les pensées des sciences et des techniques, leurs rationalités et leurs fictionalisations, les déterminations de l’acte de comprendre comme un « comprendre sous tel ou tel aspect ».

Elle réunit ainsi à présent les croisements des recherches de différents autres enseignants chercheurs de l’Université Paris 8, dont Anne Alombert, ainsi qu’Andrea Angelini, lors des colloques et journées d’études autour des épistémologies de Georges Canguilhem (2024), de Michel Serres (2024), Girolamo Cardano (2023) ou de Bernard Stiegler (2022), et d’autres, lors de colloques et de journées d’études internationales ouvertes sur le domaine des arts sous l’égide de l’Ecole doctorale Pratiques et théories du sens ou de l’Ecole universitaire de recherche EUR ArTeC (« Écrans dedans, dehors » en 2021, « Confinement, viralité et formes de vie » en 2020) – et anime un séminaire annuel autour des technologies et ses implications d’un point de vue des écologies de l’esprit redéployées en écologies politiques, sociales, et mentales, tout autant que dans une critique de leurs dimensions biopolitiques (« Panser la biosphère et la technosphère dans l’Entropocène : entropies, économies, écologies, technologies » en 2022-2023, « Critique de l’Intelligence Artificielle : enjeux philosophiques et politiques de l’automatisation numérique » en 2023-2024, « Technologies de l’esprit. Machines à co-habiter » en 2024-2025).
 
Elle soutient également les activités du séminaire international et interdisciplinaire de recherches spinozistes annuel « Spinoza à Paris 8 » (2014-en cours), et travaille en lien avec le thème « Appareils. Productions et médiations esthétiques, techniques et artistiques » du programme scientifique pluriannuel de la MSH PN (Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord).