Axe 2. Grammaires : fictions, comparaisons, rationalités
Cet axe émergent de recherches inscrit ses investigations dans un ensemble de travaux internationaux qui portent sur un paradigme comparatiste centré sur le musical. Prolongeant mais de manière non dialectique l’intelligibilité des dynamismes contemporains de la culture déchiffrée par Th. Adorno dans la nouvelle musique, ainsi que celle des formes de la vie et de la culture produite par les descriptions y compris musicales entreprises par L. Wittgenstein, ce paradigme conduit à renouveler avec le concours des recherches contemporaines en esthétique et en composition musicales la détermination de l’acte de comprendre comme un « comprendre sous tel ou tel aspect ».
Il développe les orientations suivantes :
Des recherches possédant un double ancrage, d’une part dans le philosophie du langage et dans l’épistémologie centre-européenne de la fin du 19e siècle, d’autre part dans les analyses et discussions suscitées par les questions musicologiques de la dissonance, des qualia musicaux, des oppositions entre objets et processus sonores. Par le premier, elles prolongent le passage par les « images » proposé par la philosophie de la physique de la fin du 19e siècle comme accès à la modélisation dans la science, et son déploiement dans la philosophie wittgensteinienne des « Gleichnisse ». Par le second, elles se rattachent à l’élaboration d’une philosophie de la compréhension musicale dans laquelle se relativisent et se reconfigurent aujourd’hui les distinctions reçues entre processus créatifs et esthétiques, composer et écouter, manières instrumentales, vocales ou numériques de faire des sons, historicités et développements du musical (question de son « autonomie »), etc. Ces deux approches trouvent leurs prolongements en association avec des partenaires internationaux comme le Centre d’Archives de Bergen ou l’Institut du Cercle de Vienne à Vienne, l’IFCH et son réseau Wittgenstein - Granger à l’Université de Campinas (Brésil) et dessinent des lignes de force pour une réflexion post-wittgensteinienne au-delà des frontières entre philosophies analytiques et philosophies continentales.
Des recherches qui entreprennent de prolonger la grammaire de la comparaison et qui se dégagent de la philosophie des « Gleichnisse » en tenant compte des jugements d’une « régression de l’oreille » et d’une « surdité à l’aspect » respectivement portés par Th. Adorno et L. Wittgenstein concernant la culture et ses dérives. Elles tentent des rapprochements (P.W. Prado et J.-P. Marcos) en d’autres champs avec la méthode benjaminienne de la ressemblance et de l’approche micrologique, avec l’intuition freudienne du semblable, et généralement avec la tradition d’un art de juger – moyennant certains contrastes – thématisé dès la Rhétorique et la Poétique d’Aristote et relié, des pratiques antiques jusqu’à la psychanalyse, aux thérapies langagières de l’âme et du souci de soi.