Séminaire permanent Foucault à Paris 8. L’empire de l’involontaire et la volonté de n’être pas gouverné. 1er semestre 2022-2023
Séminaire permanent « Foucault à Paris 8 » 2022-2023
L’empire de l’involontaire et la volonté de n’être pas gouverné
sous la direction d’Orazio IRRERA et Camila GINÉS
Vendredi 15h-18h | Département de philosophie | Bâtiment A salle A028
Université Paris 8 | Département de philosophie
2 rue de la Liberté, 93526 Saint-Denis | Métro ligne 13 – Saint-Denis Université
Séminaire organisé dans le cadre des activités pédagogiques et de recherche du Département de Philosophie de l’Université Paris 8 et du LLCP (EA, 4008)
Dans ce cours nous interrogerons le statut conceptuel et la portée philosophico-politique de la notion de volonté telle qu’elle apparaît dans la célèbre définition que Michel Foucault donne en 1978 de l’attitude critique comme « volonté de n’être pas gouverné ». Pour élargir son champ d’intelligibilité nous mettrons d’abord en évidence comment chez Foucault la volonté constitue le point de jonction de deux entreprises généalogiques apparemment distinctes : la généalogie du rapport d’obéissance caractérisant le pouvoir pastoral (et plus tard, quoique de manière différente, même « la conduite des conduites » dont consiste la gouvernementalité) et la généalogie de « la concupiscence », de « la chair » et de « l’homme de désir », visant à rendre compte de l’inscription dans « la structure permanente du sujet » d’un empire de l’involontaire – l’empire de ce qui se dérobe au commandement du sujet et de sa la volonté, d’un involontaire qui néanmoins demeure à la fois intrinsèque à la volonté même du sujet et condition de possibilité du gouvernement des hommes. Ensuite, on verra comment Foucault traite les rapports entre la volonté et l’involontaire à partir de l’émergence, au milieu du XIXe siècle, d’un dispositif médico-juridique qui, s’adossant aux pratiques pénales, intègre les expertises psychiatriques aux dispositifs de normalisation à travers la médicalisation des « maladies de l’instinct » censées être dangereuses pour la société. Cette singulière articulation du volontaire et de l’involontaire tout comme les problèmes qu’elle soulève permet en effet de décrire de manière plus riche et détaillée ce qui pour Foucault constitue la matrice gouvernementale de la subjectivation en Occident et qui délimite par conséquent même les horizons stratégiques d’action et d’invention dans lesquels peut s’exercer l’attitude critique.
Interventions
Vendredi 7 octobre 2022, 15h-18h
Salle A028, Université Paris 8
Juan Pablo ARANCIBIA (Université de Santiago du Chili)
« La guerra con palabras : proceso constitucional en Chile (2019-2022) y el carácter bélico de la democracia » | « La maldición de Edipo : "stásis" y "pólemos", claves para pensar lo trágico de la historia y la política »
Traduction française simultanée par Camila GINÉS
Vendredi 14 octobre 2022, 15h-18h
Salle A028, Université Paris 8
Yoshiyuki SATO (Université de Tsukuba)
« Le dernier Foucault et son tournant vers la résistance »
Vendredi 2 décembre 2022, 15h-18h
Salle A028, Université Paris 8
Lorenzo PETRACHI (Université de Bergame)
« Foucault et le projet d’une “Histoire de l’amitié” : enjeux, problèmes, ruines »
Unité de Recherche LLCP EA4008
Centre Michel Foucault | Revue materiali foucaultiani