Appel à communications. Colloque L’apport d’Amartya Sen de la justice à la philosophie politique contemporaine 6-8.11.2024

Appel à communications
Colloque
L’apport d’Amartya Sen de la justice à la philosophie politique contemporaine
 
Présentation
Les problématiques liées à la famine, à l’accès à l’éducation et à l’instruction, à la garantie des soins de santé pour tous, aux inégalités de genre et à la satisfaction des besoins essentiels constituent de manière pratique autant d’éléments qui soulèvent la nécessité d’une réflexion critique sur la justice. La pensée de la justice d’Amartya Sen nous offre le terrain privilégié de la mise en discussion des valeurs consacrées à la répartition de la richesse et au partage des avantages de la société. Elle part de la thèse que les biens premiers (droits, libertés, positions sociales, travail, revenu, etc.) de la justice comme équité de John Rawls ne sont pas suffisants à l’accomplissement du bien-être des individus, il faut une égalisation des capacités leur permettant de transformer ces biens en réalisations. Ces réalisations évoquent l’effectivité de la justice. Dans la mesure où, elles expliquent l’accomplissement des désirs fondamentaux traduisant l’ensemble des fonctionnements de la vie quotidienne, à savoir, la capacité de se nourrir, de s’instruire, de circuler, d’avoir la base du respect de soi et d’être heureux ainsi que la capacité de pouvoir s’investir économiquement et socialement. En ce sens, les injustices sociales et les inégalités exigent un effort raisonnable de la part de tous. La responsabilité envers la coopération mutuelle et la capabilité semblent apporter ce qui permettra aux individus d’accéder à une situation équilibrée de bien-être d’une culture démocratique à l’autre.
 
Argumentaire
La réflexion que propose Amartya Sen sur la justice passe par les faits d’injustice et d’inégalité, il évoque la nécessité que chaque personne puisse accomplir les réalisations les plus basiques qui sont autant d’obligations d’une vie en société. La considération des uns et des autres, quelle que soit la particularité physique, intellectuelle et sociale, contribue à la prise en compte de toutes les disparités. En réalité, une disposition ou une acquisition doit permettre de faire. Cela traduit tout le fondement de son approche sur les capabilités en 1979 dans Equality of what ? En ce sens, les besoins et les intérêts semblent fonder les réclamations contre les inégalités.
En fait, la nécessité d’agir contre les inégalités doit attirer une attention particulière, car les individus doivent accomplir, agir et réaliser leurs objectifs afin d’accéder au bien-être. Il ne s’agit pas seulement de redistribuer, l’efficacité des dispositions sur les inégalités s’impose, c’est d’ailleurs le sens de sa réflexion dans Poverty and famines : an essay on entitlement and deprivation (1981). La question de l’égalité prend tout son sens à partir du concept de capabilité qui implique une égalité de moyens entre les individus. Dans Repenser l’inégalité (1992), malgré la complexité des problématiques de la justice, une approche normative empiriquement inspirée est susceptible de fournir un autre encadrement des inégalités tout en reformulant l’engagement moral des individus.
Enfin, l’observation des injustices exige d’examiner les pratiques politiques et les processus de décision engageant les ressources de la société. Le doute d’Amartya Sen sur le régime démocratique vis-à-vis de certaines particularités culturelles et sociales invite effectivement à un examen au sein duquel la décision politique doit occuper une place considérable, pour se référer à ses travaux publiés sous le titre La Démocratie des autres (2006). Cette observation implique particulièrement l’engagement envers les autres. Dans L’idée de justice (2009), Sen apporte la motivation d’un combat contre ces injustices en proposant une égalisation des opportunités et en plaidant pour la liberté de choix. L’adaptation de la justice à la réalité de la vie relate une obligation dans une démocratie et la coopération mutuelle des individus apporte une solution au problème des inégalités et des injustices.
 
Modalités
Ce colloque aura lieu entre le 06 et le 08 novembre 2024 à l’Université Paris 8, Vincennes à Saint-Denis à la salle MR002 de la Maison de la recherche. Les contributions sont attendues via cette adresse colloque.philopolitique@gmail.com dans 4 mois soit le 12 mai 2024 à 11:59. Chaque projet doit contenir au maximum 500 mots. Les projets sélectionnés par le comité scientifique seront annoncés dans 15 jours. Les communicants doivent rendre les travaux au plus tard le 12 août 2024. Les actes de ce colloque feront l’objet d’une publication collective.
 
Comité d’organisation
Jacinthe Fodnot, Docteur en philosophie de l’Université Paris 8, Vincennes à Saint-Denis (LLCP).
Mamadou Ahmed Alladé, Chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi (LaReDDA).
Sagna Mahamadou Lamine (PU), Worcester Polytechnic Institute (WPI) et chercheur associé au Laboratoire de changement social et politique (LSCP) de l’Université Paris-Diderot.
Villavicencio Susana (PU), Université de Buenos Aires (IGG).
 
Comité scientifique
Abélès Marc, Directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales ( LAIOS/CNRS)
Chataigner Gustavo, Enseignant-chercheur à l’Université Catholique du Maule (CIRS).
Cuillerai Marie (PU), Université Paris-Diderot Paris 7 (LCSP).
Douailler Stéphane ( PU émérite ), Université Paris 8, Vincennes à Saint-Denis (LLCP).
Grivaux Agnès (MCF), Université de Nantes (CAPHI - EA 7463).
Naishtat Francisco (PU), Université de Buenos Aires, (CONICET/LLCP).
Paul Jean Hérold, (Enseignant-chercheur), Université Paris 8, Vincennes à Saint-Denis, (LLCP) et Université d’Etat d’Haïti (ENS de Port-au-Prince).
Picavet Emmanuel (PU), Université Sorbonne Paris 1 (ISJPS/UMR 8103).
Salles Maurice (PU émérite), Université de Caen Normandie (CREM-UMUR 6211).
Tarrit Fabien (MCF), Université de Reims Champagne-Ardenne (Co-responsable du laboratoire REGARDS).
Vermeren Patrice (PU émérite), Université Paris 8, Vincennes à Saint-Denis (LLCP).
Viscardi Ricardo (PU), Espacio Francófono, Universidad de la República, Uruguay.
 
Avec le soutien du Laboratoire d’études et de recherches sur les Logiques Contemporaines de la Philosophie et de l’Université Paris 8, Vincennes à Saint-Denis.