Appel à publications. Revue Études Caribéennes n° 52 / 2022. Le dilemme d’Haïti : d’une crise à l’autre ? 15.10.2021

Appel à contributions
Revue Études Caribéennes, n° 52 / 2022
Le dilemme d’Haiïti : d’une crise à l’autre ?

 

Les crises sociopolitiques secouent les pays, ébranlent leurs différents systèmes de fonctionnement, remettent en question l’efficacité de ceux-ci ainsi que des acteurs. La situation des pays en proie à des problèmes sociopolitiques peut être exacerbée par des crises provoquées par des catastrophes naturelles dont les effets sont de nature à renforcer l’acuité des crises sociopolitiques. Ces situations peuvent quand même représenter des opportunités d’innovations de toutes sortes visant notamment à faire de nouveaux choix.
Elles constituent ainsi des carrefours de bifurcation pouvant ouvrir sur des jonctions critiques. Néanmoins, certains États, comme Haïti, traversent des crises à répétition sans pouvoir faire les choix conduisant à l’avancement de la communauté.
Ce numéro spécial d’Études Caribéennes se penche sur le dilemme des crises récurrentes en Haïti. La recherche balbutiante d’une voie de sortie du pays appelle à une réflexion scientifique, dans le contexte d’un passé glorieux conduisant à un présent quasi-décevant pour certains, ce qui ne présage pas un avenir luisant, compte tenu des expériences du présent.
En effet, la recherche académique sur le développement dans le contexte de pays sous-développés montre que la marche de toute société humaine est avant tout basée sur la mobilisation des potentialités disponibles, y compris les actifs immatériels, auxquelles il est possible d’ajouter des ressources en provenance de l’extérieur. Réputé l’un des pays les plus pauvres du monde, Haïti possède néanmoins des ressources et potentialités qui ne sont pas mobilisées dans le cadre d’une recherche de sortie de crise. Comment expliquer cette inefficacité de la gestion des crises en Haïti ? Quels sont les blocages à une véritable sortie de crise en Haïti ?
En Haïti, l’organisation de la société, l’architecture institutionnelle en place, les inégalités sociales et la polarisation politique des acteurs créent autant d’embûches à la réalisation d’un effort collectif susceptible d’aboutir à une sortie de crise. La complexité des systèmes en place rend généralement inefficaces les interventions extérieures visant à aider à la résolution des crises. À cette complexité trophique s’ajoutent des événements récurrents naturels qui compliquent la situation du pays.
Ce numéro spécial sur les crises en Haïti cherche à faire émerger des lectures objectives ainsi que des propositions (pratiques) pour une sortie de crise et l’orientation vers développement du pays.
Il n’y a pas de sortie définitive de crise à proprement parler. Des crises, il y en aura toujours.
Mais la question centrale de ce numéro est : comment sortir d’une spirale de crises qui s’auto alimente et rend difficile la vie dans le pays ?
Ce numéro a pour objectif de provoquer une réflexion large sur les crises, en publiant des contributions conceptuelles et empiriques, philosophiques et pratiques sur les dynamiques à la base de la perpétuation et la répétition des crises qui entravent le développement économique dans les pays en développement. Si ce numéro porte sur Haïti, il n’en demeure pas moins que des articles basés sur d’autres pays, notamment latino-américains et africains ayant un profil peu ou prou similaire à celui d’Haïti, seront également acceptés. Les crises seront abordées dans leurs différentes formes et dimensions. L’approche envisagée est multi et pluridisciplinaire (économie, gestion, sociologie, géographie, environnement, urbanisme, ethnologie, anthropologie, politique, philosophique, etc.) et toute contribution originale sera analysée sans discrimination disciplinaire aucune.

Thématiques privilégiées (il ne s’agit pas d’une liste exhaustive) :

  • 1) Les définitions, formes et dimensions conceptuelles des crises sociopolitiques, et leur traduction dans la vie dans les sociétés humaines ;
  • 2) Les conséquences (multiples et à différentes échelles) de la répétition, de la non résolution des crises sur la marche des sociétés vers le développement ;
  • 3) Les fondements sociaux, culturels, financiers, humains et institutionnels des crises et les blocages à leur résolution ;
  • 4) L’obligation de l’atteinte des ODD en 2030 : une crise à éviter ;
  • 5) Les crises d’origine naturelle, leurs conséquences sur les sociétés et les stratégies de réduction de leurs impacts.

La revue accepte des contributions originales en français, en anglais, en espagnol et créole haïtien. Les résumés des articles acceptés seront traduits en créole haïtien.

Calendrier :

  • 15 octobre 2021 : Envoi des propositions d’articles (résumé de 500 mots)
  • 15 février 2022 : Envoi des articles
  • 15 avril 2022 : Soumission des textes finalisés par les auteurs
  • Juillet 2022 : Publication du numéro thématique

Coordination du numéro :

  • Evens EMMANUEL (Université Quisqueya)
  • Bénédique PAUL (Université Quisqueya)
  • Renauld GOVAIN (Université d’État d’Haïti)

Adresse d’expédition des articles :
evens.emmanuel@uniq.edu.ht et benedique.paul@uniq.edu.ht

Site de la revue : http://etudescaribeennes.revues.org

 


 

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