Jhon Picard BYRON

Jhon picard Byron, Professeur à la Faculté d’Ethnologie de l’Université d’État d’Haïti, Professeur invité pendant le mois de mars 2015 au Département de Philosophie par le programme de Chaires Internationales du Service des Relations Internationales de l’Université Paris 8.

Enseignant-chercheur à la Faculté d’Ethnologie de l’Université d’État d’Haïti, Jhon Picard Byron y dirige le Département d’Anthropo-sociologie. Il assure également des enseignements à l’École normale supérieure d’Haïti. Diplômé des Universités de Nancy 2, Paris 7 – Denis Diderot et Laval (Canada), il dirige à l’Université d’État d’Haïti un axe de recherches sur « Représentations, Histoires des idées, Dynamiques sociopolitiques, Pensées haïtiennes et histoire de l’ethnologie en Haïti » au sein du laboratoire « Langues, Discours, Représentations » (LADIREP), et co-dirige un axe de recherches sur « Épistémologie comparée de la discipline anthropologique à partir d’Haïti, de Cuba et du Guatemala » au sein du Laboratoire Mixte International Meso-Amérique (LMI MESO : (http://meso.hypotheses.org/).

Développées à partir de l’œuvre de Jean Price-Mars dont les études de Jhon Picard Byron interrogent la construction culturelle et citoyenne, ses recherches portent sur l’entrée de la Caraïbe et du monde méso-américain dans les sciences anthropologiques par le biais des écritures anticoloniales et contre-historiques, sur la construction nationale citoyenne et la mémoire de l’esclavage, sur l’identité culturelle et le patrimoine ethnologique ainsi que sur les instrumentalisations politiques de l’ethnologie.

 


 

Accueilli par l’axe de recherche « Hétérogénéité des mondes et logiques de l’émancipation », M. Jhon Picard Byron présentera au Département de Philosophie, en co-animation avec Stéphane Douailler et à l’intention des étudiants du MASTER « Philosophie et Critiques contemporaines de la culture » ainsi qu’aux étudiants de Licence de Philosophie et étudiants d’autres formations, un ensemble de séances sur « L’éthnologie haïtienne, la contre-écriture et l’anthropologie critique ».

Il sera également l’invité du DÉPARTEMENT DE SOCIOLOGIE de l’Université Paris 8 pour une conférence sur « Ethnologie haïtienne, identité culturelle et patrimoine ».

À l’invitation du SÉMINAIRE DIALOGUES PHILOSOPHIQUES, il présentera à la Maison de l’Amérique latine, le 7 avril 2015, une Conférence publique sur « Jean Price-Mars : enjeux et défis du développement d’une pensée anthropologique en Haïti ».

À l’invitation du Colloque International HÉRITER DE L’HUMANITÉ, il présentera à Tours, le 10 avril 2015, une communication sur « Jean Price-Mars : une certaine idée d’humanité ». Résumé : La pensée de Price-Mars s’inscrit dans une perspective qui s’est imposée à différentes générations d’intellectuels haïtiens depuis l’indépendance. Comme les écrivains du 19e siècle, l’auteur participe d’une dynamique de réflexion qui relève d’un « procès d’humanisation ». Il s’agit, face à l’entreprise coloniale/esclavagiste qui, dans ses fondements, présentait « les nègres » comme « rebuts d’humanité », de réhabiliter leur statut d’humains à part entière. Mais, au sein de la société haïtienne post-esclavagiste, la déshumanisation s’est maintenue sous des formes diverses. Price-Mars est, pourtant, une des rares figures intellectuelles à les mettre en cause. Comment s’articule sa critique de la société haïtienne ? Comment l’auteur conçoit-il le dépassement de certaines formes de déni d’humanité ?

En lien avec le SÉMINAIRE LES AVENTURES DE LA PHILOSOPHIE FRANçAISE EN AMÉRIQUE LATINE ET DANS LA CARAÏBE (Programme Amérique - Fondation Maison des Sciences de l’Homme) il participera avec Marie Cuillerai (Paris 7 - Diderot) et Patrice Vermeren (Paris 8), à la Maison de la Martinique, 2 rue des Moulins, 75001 Paris, le jeudi 16 avril à 18h30, à une table-ronde de présentation de l’ouvrage de Sylvie Larcher : L’IDÉAL RÉPUBLICAIN ET LES ANTILLES APRÈS L’ESCLAVAGE (Armand Colin 2015), en présence de l’auteur.

Au sein du LABORATOIRE LLCP EA 4008 il présentera le programme de recherches qu’il développe sur « Le régime des Duvalier et ses usages de l’ethnologie ». Dans le prolongement de cette remarque faite par René Despestre dans la revue L’homme et la société (n°7, 1968, « Jean Price-Mars et le mythe de l’Orphée noir ou les aventures de la négritude, p. 175) : « Les hommes de cette sinistre école [École historico-culturelle, Les Griots] François Duvalier et les autres tontons-macoutes de l’esprit qui encombrent la Faculté d’Ethnologie d’Haïti, ont toujours salué en Price-Mars leur maître à penser, leur guide spirituel, leur mentor intellectuel, et ont toujours considéré « Ainsi parla l’oncle » comme le manifeste de leur négritude, le point de départ de leur conception du pouvoir, de leur idéologie politique et de leurs méthodes terroristes d’action », ce programme se penche sur les modalités encore insuffisamment étudiées entre l’ethnologie et le régime des Duvalier. Ce dernier, dès 1958, change en effet le statut de l’institut de la faculté d’ethnologie d’organisme privé reconnu d’utilité publique en un organisme d’État. Quelle relation s’établit alors entre la faculté et les autres organismes d’État, particulièrement entre la faculté et le Bureau National d’ethnologie ? Quelle mission le régime des Duvalier définit-il pour les organismes d’État qui s’occupent d’ethnologie ? Comment ont-ils accompli cette mission ? Comment les ethnologues ont-ils adhéré à cette mission ? Ya-t-il eu une autonomie relative des ethnologues durant le régime des Duvalier ? Quelle relation se noue entre la Faculté d’Ethnologie et les autres entités de l’Université d’Haïti, particulièrement à partir de 1960, quand l’UH devient l’UEH ? À partir de ces questions, ce programme propose d’explorer systématiquement les dispositions légales et administratives (décrets, arrêtés, lois, etc.) qui régissent les organismes créés ainsi que leur fonctionnement, d’étudier les discours des dirigeants politiques, d’examiner les travaux réalisés par les ethnologues, d’analyser leurs perspectives académiques. Il portera ainsi sur les principales figures qui pendant la période 1957-1986 ont occupé l’espace « intellectuel », pour la plupart en tant que professeurs à la Faculté et directeurs du Bureau (Lorimer Denis, Louis Mars, Jean-Baptiste Romain, Emmanuel C. Paul, Jacques Oriol...). Il s’agira de mettre en évidence tout particulièrement les inflexions que leurs travaux ont faire subir à ceux des pionniers de l’école haïtienne d’ethnologie, de documenter leur intérêt pour l’anthropologie physique et pour la question raciale dite « question de couleur », et de nourrir un dictionnaire des œuvres de l’ethnologie haïtienne en cours d’élaboration.