BAHRI, Khaled (Dir.), Philosophie et avenir. Actes du colloque international. Tunis, 12, 13 et 14 avril 2017. Université de Tunis El Manar, 2017.

 

 

Philosophie et avenir
Acte du colloque international. Tunis, 12, 13 et 14 avril 2017
Université de Tunis El Manar, 2017
Textes réunis et édités par Khaled Bahri

Avec les contributions notamment de :

  • Jean-François Petit, « Philosophie et avenir. L’avenir de la philosophie : spectres de Derrida »
  • Stéphane Douailler, « Vertus utopiques de l’inaptitude politique »
  • Naima Rihai, « L’artiste et l’espoir. L’artiste/philosophe de l’avenir »
  • Orazio Irrera, « "Si une philosophie de l’avenir existe, elle doit naître en dehors de l’Europe", Michel Foucault et le monde non-européen »

La quête de l’avenir n’a pas cessé de susciter les interrogations des penseurs contemporains qui ont envisagé sa réalité sous deux aspects : comme prolongement du présent et comme structure de différenciation avec tout ce qui est réel et actuel. Qu’il soit un objet de révélation (religion), de spéculation (philosophie) ou de création (art), l’Avenir parait échapper à toutes les formes d’assimilation comme un possible de notre conscience et une source génératrice de sens. Temps de tous les possibles, l’avenir n’est pas inscrit dans les miracles de la prophétie, ni même dans la logique de la rationalité scientifique et pratique, il se laisse plutôt deviner en tant qu’horizon d’ouverture, de nouveauté, de surprise et d’imprévisibilité.
Nous situons la problématique de ce colloque dans cette controverse qui oppose les systèmes de pensée qui sont en conflit d’interprétation de l’action et suggérant par là même un autre rapport au temps. Autrement dit, la notion d’Avenir ne doit pas être associée à l’incarnation de l’Absolu comme le pensait Hegel, au dépassement de l’homme par le surhomme (Nietzsche) ou même à la réalisation de la société sans classe selon les termes de Karl Marx. Pour la philosophie contemporaine, le sens de l’Avenir semble indécidable ; il est même contraire à notre désir de la liberté, de la paix et de la solidarité. La crise des valeurs morales s’est accompagnée d’une extension de la violence à l’échelle planétaire, la mondialisation économique a sapé l’héritage culturel et politique des communautés historiques.
Sans tomber dans l’illusion d’un avenir idéal et absolu, la philosophie doit être attentive aux forces génératrices des contradictions sociales, des malheurs de l’humanité contemporaines qui est sans cesse exposée aux risques d’une mort atomique et nucléaire.
Entre l’illusionnisme, le pessimisme et l’optimisme, la philosophie semble opter pour la force de la réflexivité car l’Avenir est toujours ouvert à l’image de ce que nous pouvons en faire. Ainsi dans la création artistique l’avenir prend le sens de l’inattendu, de la surprise et de la discontinuité qui violent la régularité linéaire des formes et des instants temporels. Dans la scène théâtrale comme dans la scène cinématographique, l’évolution inattendue constitue souvent un élément d’originalité. De même l’œuvre musicale nous invite à prévoir son évolution en comparant l’attendu au déjà vécu. Ainsi dans la variation des unités temporelles l’œuvre musicale atteint l’excellence de la beauté artistique et l’idéal de la communication esthétique. Autrement dit, une œuvre qu’elle soit scientifique, esthétique, morale ou politique se donne toujours à penser comme une création infinie, toujours à vivre dans un temps à-venir.

Le colloque « Philosophie et avenir » était organisé par l’Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis, Université de Tunis, avec le soutien du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de Tunisie et la participation du Laboratoire Logiques Contemporaines de le Philosophie (LLCP EA 4008) de l’Université Paris 8.

Axes du colloque :

  • L’Avenir et sa représentation dans les différents systèmes de pensée (science, philosophie, religion, art).
  • L’Avenir et son rapport à la créativité.
  • Les Enjeux philosophiques de l’Avenir : prédétermination ou indécidabilité ?
  • L’Avenir et son rapport à la volonté : ouverture à la morale et à la politique.