Conférence. Plínio Prado : La perte de sens de la valeur de chaque vie dans les nations malades de l’Anthropocène. Que peut la mission de l’UNESCO ? 17.09.2021

Conférence
Plínio Prado : La perte de sens de la valeur de chaque vie dans les nations malades de l’Anthropocène. Que peut la mission de l’UNESCO ?
La nuit du vendredi 17 au samedi 18 septembre 2021 à 1h30
à l’occasion de la « Nuit de la philosophie » à l’UNESCO
https://www.nightofphilosophy.com/

Où en sommes-nous ?

À la fin du XVIIIe siècle Kant démontrait que l’enthousiasme des peuples — à l’égard de la Révolution — était un affect esthétique, et même sublime, qui faisait « signe d’histoire » : il attestait que les humains étaient en progrès vers le mieux. Quel affect aujourd’hui, 230 ans après, donnerait le ton de notre temps ?
Où en sommes-nous ?
Il y a mille signes, actuellement, d’une perte de la valeur de chaque vie singulière dans nos nations malades de l’Anthropocène.
Cela va du "tri" entre les vies à sauver et celles à laisser mourir… jusqu’à l’affirmation que "vivre au-delà de 80 ans" devient un luxe qui coûte cher à l’État… en passant par l’abandon délibéré des personnes âgées dans les Ehpad en France au printemps dernier.
La mort n’est plus une énigme ontologique, un absolu, dont l’événement inconcevable désempare l’esprit (telle la révélation du sens de la mort de la grand-mère pour le narrateur des Intermittences du cœur). 
Elle est plutôt frappée d’insignifiance — elle ne compte guère qu’en tant que variable prise dans un calcul gestionnaire, politique ou économique.
Nihilisme de la "vie administrée" dont le versant subjectif est la prolifération de la revendication des "droits" aux Covid-Fest, "droits" à se contaminer et à décider "Fuck life" (la vie des autres incluse).
Cet abaissement est le doublet de la thanato-politique qui aujourd’hui tient lieu de gestion de la santé publique dans nos sociétés.
Cas-limite : la pandémie comme occasion de business et de mise à mort en masse méthodique, à visée darwiniste-sociale.
C’est le crime contre l’humanité de la délinquance d’État au Brésil, opérant dans la mouvance de l’extrême droite nord-américaine.
Que peut encore la mission émancipatoire de l’UNESCO ?
Où en sont les trois noms-valeurs qui composent la promesse initiale que constitue l’acronyme UNESCO — Éducation, Science, Culture ?
Et que peut la "résistance", c’est-à-dire la pensée (l’art, la littérature), la pratique ascétique de soi ?
Elle demeure la dernière boussole du survivant. Au sein de la désorientation générale — de la déréliction — dans laquelle nous baignons. – Plínio W. Prado