Pavel ABUSHKIN

Discipline : Philosophie

Sujet de thèse : L’expérience traumatique du parrè ou l’« Homo Sovieticus »

Année d’inscription en thèse : 2016

Directeur·trice(s) de recherche : Bertrang Ogilvie

Contact : abushkinepavel@gmail.com

 


 

Pavel Abushkin rédige à l’Université Paris 8 au sein du Laboratoire d’études et de recherches sur les Logiques Contemporaines de la Philosophie sous la direction de Bertrand Ogilvie une thèse de doctorat en philosophie, intitulée L’expérience traumatique du parrè ou l’« Homo Sovieticus » (Année d’inscription en thèse : 2016).
Il est titulaire d’un master de sociologie (2011) et d’un doctorat de philosophie (2014) sur la problématique de l’événement politique dans l’oeuvre d’Alain Badiou à l’Université fédérale de l’Oural à Ekaterinbourg (Russie), où il a été assistant du département d’éthique, esthétique, théorie et histoire de la culture de 2011 à 2014.

Résumé du sujet de thèse : La thèse est consacrée au problème de la construction de l’identité et du sujet dans la période post-soviétique : le lien étroit qui existe entre la mémoire oblitérée de la période soviétique et l’identité et le sujet qui en héritent. Les travaux menés jusqu’à présent développent ces questions à partir des recherches de Kai Erikson et Jeffrey C. Alexander, ainsi que des travaux d’Alain Badiou en particulier dans le seminaire de 1990-1991.
C’est notamment le processus de « normalisation » de la révolution qui est en question, qui prit la forme de « programmes de désoviétisation » mené par les libéraux russes avec le démontage des institutions et des monuments « soviétiques » représentant la Révolution. Les monuments et les symboles de l’époque bréjnèvienne se trouvent alors destitués de leur signification politique, et la mémoire de la révolution, plutôt qu’objet critique, devient une composante organique d’un projet conservateur et antirévolutionnaire.
Puis, au centre de la compréhension de l’identité soviétique et post-soviétique, nous trouvons les conséquences de la « mobilisation chronique » et de l’utopie comme une sorte de type idéal.
L’identité comme une perte de contact avec la réalité, ou autrement dit la perte de contact avec les autres et avec soi-même, lorsque les ressources de volonté personnelle, de perception, de mémoire sont supprimées par un désir accru de contrôle, sont remplacées par des constructions normatives ou simplement par des stratégies d’évasion dans le présent.
Le récit idéologique de l’URSS voyait la révolution d’Octobre 1917 comme un événement clé qui définissait l’identité de l’homme soviétique. Aujourd’hui, même après avoir perdu son importance d’autrefois, cet événement joue encore un rôle considérable dans la construction de l’identité post-soviétique.
La construction de l’identité et du sujet politique deviennent le thème central de l’étude ainsi que le concept-projet de « nouvel homme ». Le concept-projet de « nouvel homme » fait partie de l’histoire européenne des idées à partir du XVIIIe siècle qui a pris des formes diverses, contribuant à la réalisation des objectifs de nombreuses idéologies suscitant l’adhésion collective. Mais dans aucun autre pays le mythe du « nouvel homme » n’a eu une influence aussi forte qu’en Union soviétique. Le concept d’« Homo Sovieticus », établi dans les années 1930, était au cœur de l’auto-démonstration triomphale du premier État socialiste.

Communications récentes :

  • « "L’Homo Sovieticus" ou la rupture avec le passé », (R)évolution : héritage, représentations et expériences contemporaines, 4ème journée d’études du Réseau des Jeunes Chercheurs en Histoire Culturelle, Maison de la recherche, Paris 5e, 2017.
  • « 1917 dans le discours national russe contemporain ». Séminaire L’événement historique dans la conscience politique, EHESS Paris, 2018.
  • L’empire : centre et périphéries, XIXe Université européenne d’été du réseau OFFRES (Organisation Francophone pour la Formation et la Recherche Européennes en Sciences humaines), du 4 au 11 juillet 2019, Saint Pétersbourg, Russie.
  • « La perception de Marx en Russie avant la révolution russe », Séminaire « Lectures de Marx » 2019-2020 (11ème année), 18 novembre 2019, ENS Ulm, Paris.