Colloque. Hégémonie, populisme, émancipation 26-27.05.2015
Hégémonie, populisme, émancipation
Perspectives sur la philosophie d’Ernesto Laclau (1935-2014)
26 et 27 mai 2015
Fondation Maison des Sciences de l’homme et Maison de l’Amérique latine
Fondation Maison des Sciences de l’homme, 190 avenue de France, 75013 Paris
Mercredi 27 mai 2015, Auditorium
Oeuvres © Maurice Matieu, L’enterrement de Pierre Overney, 1974
Organisé par le Collège international de philosophie (CIPH), l’axe de recherches « Hétérogénéité des mondes et logiques de l’émancipation » du LLCP EA 4008, la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH), la Maison de l’Amérique latine, le Collège d’études mondiales, avec les soutiens de l’Aide à la recherche de l’Université Paris 8 et de l’Ambassade d’Argentine en France.
Comité d’organisation : Nancy Fraser, Ghislaine Glasson Deschaumes, Rada Ivekovic, Roberto Nigro, Diogo Sardinha, Françoise Vergès, Patrice Vermeren.
ERNESTO LACLAU, disparu au mois d’avril 2014, est reconnu aujourd’hui comme l’un des noms les plus importants de la philosophie politique de la fin du XXe et début du XXIe siècle. Ce colloque, conçu à la fois comme un hommage au penseur et à son œuvre et comme la poursuite de débats qui étaient déjà en cours au moment de sa disparition, réunira à Paris quelques-uns des ses principaux interlocuteurs en France (Balibar, Negri, Rancière, Vergès), aux États-Unis (Butler, Fraser) et en Argentine (H. Gonzalez) et compte aussi sur le soutien de son épouse, la politologue et philosophe, ancienne directrice de programme au CIPh, Chantal Mouffe. Ernesto Laclau a écrit des ouvrages vite devenus des références sur le plan international des débats concernant l’hégémonie, le populisme et l’émancipation, trois concepts-clés de sa réflexion. Pourtant, il n’a reçu qu’un accueil très faible de la part de la philosophie institutionnelle française et est resté méconnu du grand public. Ses thèses, originales et souvent provocatrices, justifient l’intérêt suscité par son oeuvre et rendent compréhensible le fait que quelques-uns des noms évoqués soient devenus des interlocuteurs réguliers de Laclau (on citera aussi Critchley et Žižek). Il convient d’y ajouter aussi l’implication citoyenne de Laclau dans les débats en cours, notamment en Argentine, son pays natal qu’il a quitté au début des années 1970 pour poursuivre ses études avec E. Hobsbawm, à Oxford. L’activité qu’il a développée sur place, et de façon plus large dans toute l’Amérique du Sud, l’ont rendu un intellectuel familier du public de langue espagnole, reconnu pour ses contributions théoriques, notamment au cours des dix dernières années. L’influence de sa philosophie fut grande sur les études postcoloniales, décoloniales et subalternistes de différentes origines, ainsi que comme inspiration dans les nouveaux mouvements populistes de gauche d’Europe du sud en ce moment même. Aussi la présence de penseurs argentins lors de ce colloque procurera-t-elle l’occasion de revenir sur les contributions que les épistémologies du sud sont susceptibles de fournir aux débats politiques qui se déroulent en France et en Europe, portant entre autres sur un populisme de gauche que Laclau appelait de ses voeux.
Mardi 26 mai 2015
Fondation Maison des Sciences de l’Homme
9h – Ouverture : Maria del Carmen Squeff (Ambassadeure d’Argentine à Paris) et Michel Wieviorka (Président de la FMSH).
Présentation : Rada Ivekovic (Ancienne directrice de programme du CIPH), Chantal Mouffe (Westminster University), Patrice Vermeren (Paris 8).
9h30 – Horacio Gonzalez (Biblioteca Nacional, Buenos-Aires) : Laclau, el porvenir de la teoria politica, et Judith Butler (University of California, Berkeley) : Power and the Popular ; présidence de séance : Françoise Vergès (Collège d’études mondiales de Paris).
11h30 – Etienne Balibar (Paris Ouest & Columbia University New-York) : Entre l’universel et le commun, l’idée d’équivalence selon Ernesto Laclau, et Leonor Arfuch (Université de Buenos-Aires) : Laclau en Argentine ; présidence de séance : Yves Duroux (Paris 8, CNRS Paris).
14h – Nancy Fraser (New School for Social Research, New-York & Collège d’études mondiales de Paris) : Crisis without Counterhegemony. On the Political Contradictions of financializes Capitalism, et Jacques Rancière (Paris 8) en dialogue avec Maria Kakogianni (Paris 8) : Peuple, populaire, populisme : l’usage des mots ; présidence de séance : Jean-François Kervegan (Paris 1).
15h45 – Fabienne Brugère (Paris 8) : Le féminisme est-il un populisme ?, Jean-Claude Monod (CNRS) : La partie et le tout. Métaphore et métonymie dans la construction rhétorique du peuple, Roberto Nigro (CIPH & École supérieure d’Art de Zurich) : Populisme et coup d’État, Guillaume Sibertin-Blanc (CIPH & Toulouse 2) : De la massenpsychologie à la raison populiste. Laclau lecteur de Freud ; table-ronde présidée par Louise Ferté (Université d’Amiens) et Susana Villavicencio (Université de Buenos-Aires)
Mercredi 27 mai 2015
Maison de l’Amérique latine
9h30 – Rada Ivekovic : La rhétorique d’Ernesto Laclau, et Toni Negri : Hégémonie ? Gramsci, Togliatti, Laclau ; présidence de séance : Ghislaine Glasson Deschaumes (Paris Ouest & revue Transeuropéennes).
11h30 – Diogo Sardinha (CIPH) : Sur l’émancipation, et Emilio de Ipola (Université de Buenos-Aires) : Aspects de la théorie du populisme d’Ernesto Laclau ; présidence de séance Christian Laval (CIPH & Paris Ouest).
14h – Senda Sferco (CONICET & Universidad nacional del Litoral) : Les métaphores ont-elles une limite ? L’ensemble baroque des articulations discursives de notre actualité, Guillaume Leblanc (Bordeaux 3) : Que dit la politique ? Le subalterne comme nom, Martin Cortès (Université de Buenos-Aires) : Laclau et le marxisme en Amérique latine, Esteban Vergalito (CONICET & Universidad nacional de San Juan) : Le lieu du « populisme » dans la théorie de l’hégémonie d’Ernesto Laclau. Une approche herméneutique ; table-ronde présidée par Carlos Contreras (Université du Chili) et Patrice Vermeren (Paris 8).
16h – Nelly Quemener (Paris 3) : Les apports de Laclau pour l’analyse de l’articulation des rapports sociaux, Ozario Irrera (Paris 1) : De Gramsci au populisme : Ernesto Laclau et l’Italie, Eric Maigret (Paris 3) : Existe-t-il une pure logique des différences ?, Maxime Cervulle (Paris 8) : Penser les médias avec Ernesto Laclau ; table-ronde présidée par Bertrand Ogilvie (Paris 8) et Nelson Vallejo-Gomez (FMSH).