Journée d’études. L’odyssée des savoirs de Michel Serres. Une entreprise philosophique et politique 24.03.2024
Journée d’études
L’odyssée des savoirs de Michel Serres
Une entreprise philosophique et politique
Mercredi 24 Avril 2024, 10h – 18h30
Maison de la Recherche de l’Université Paris 8, Salle A2-201
2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis (M° Saint-Denis Université)
Organisée par Victor SIMONNET (Université Paris 8 – LabTop) et Andrea ANGELINI (Université Paris 8 – LLCP)
Si la philosophie de Michel Serres (1930-2019) fait l’objet d’un regain d’attention récent, sa réception demeure largement à accomplir. Ayant débuté par des études de mathématiques, il a élaboré ses premières outils philosophiques et épistémologiques sous la direction de Gaston Bachelard puis de Georges Canguilhem. Collègue de Foucault à Clermont-Ferrand, puis brièvement au Centre universitaire expérimental de Vincennes, future université Paris 8, il rejoint par la suite la Sorbonne et enfin Stanford aux États-Unis. Auteur d’une thèse importante sur Leibniz, toujours vigilant à l’actualité des sciences, Michel Serres participe aux débats sur le structuralisme et ses suites, et y fraie une voie originale en élaborant une philosophie de la communication placée sous l’égide d’Hermès. Internalisation de l’épistémologie, apparition d’une anthropologie des sciences, croisements avec la littérature et les arts, pensée non-linéaire du temps, erraticité de l’histoire sont quelques-uns des axes d’une œuvre qui ne cesse de s’affirmer dans les années 1970 et 1980. A partir du début de la décennie 1990, son projet intellectuel s’orientera vers la question bien connue du « contrat naturel », qu’il conçoit et approfondira afin de répondre à la crise écologique planétaire. Cependant, tout au long de son parcours, y compris dans la philosophie du droit qui soutient sa réflexion écologique, la dimension politique de ses recherches semble demeurer en arrière-plan. Et si celle-ci apparaît davantage vers la fin de son œuvre, le livre politique de plain-pied qu’il avait annoncé pour la conclure manque à l’appel. Cette journée d’étude souhaite donc examiner certaines de ses propositions philosophiques, en particulier sous l’angle de ses implications politiques. Car si pour Serres, philosopher, c’est anticiper, cela nous autorise et nous invite à explorer son œuvre afin d’y découvrir précisément en quoi elle constitue une ressource à même de faire face aux immenses défis de notre présent.
10h : Accueil
Session 1 : Déplacements épistémologiques
10h15 – 11h30 :
Présidence de séance : Andrea ANGELINI
- Marcos CAMOLEZI (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) – « Critiques du solidisme dans l’histoire et philosophie des sciences : Bergson, Bachelard et Michel Serres »
- Lucie MERCIER (Université de Fribourg) – « Serres, Foucault et l’ordre du discours »
11h30 : Pause café
11h45 – 13h00 :
- Roland SCHAER (Cité des sciences et de l’industrie) – « Le sujet, l’objet, le monde : la question du politique chez Michel Serres »
13h – 14h30 : Pause déjeuner
Session 2 : Le temps et les historicités mêlées
14h30 – 16h :
Présidence de séance : Victor SIMONNET
- Élie DURING (Université Paris Nanterre) – « Les leçons de la percolation pour une philosophie du temps »
- Anouchka VASAK (Université de Poitiers) – « Penser nuage, penser météore avec Michel Serres »
16h : Pause café
Session 3 : Face aux défis écologiques
16h15 – 17h45 :
Présidence de séance : Anouchka VASAK
- Bernadette BENSAUDE-VINCENT (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) – « Michel Serres : une vision politique de la question écologique ? »
- Victor SIMONNET (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis) : « La proposition du contrat naturel et le problème de l’arkhé »
17h45 – 18h30 : Discussion collective conclusive