Colloque international. SALC 2025. De la monstruosité et du monstre en politique 26-28 mai 2025
Colloque international de philosophie dans le cadre des Semaines de l’Amérique latine et des Caraïbes
De la monstruosité et du monstre en politique
26, 27 et 28 mai 2025
Université Paris Cité
10, 16 rue Françoise Dolto, 75013 Paris (M° Bibliothèque François Miterrand)
Maison de l’Amérique latine
217 Bd Saint Germain, 75007 Paris (M° Solférino)
Des évènements récents de la scène politique, parmi bien d’autres le renversement de celui qu’on a appelé « le boucher de Damas » et la réélection de Donald Trump remettent en lumière la figure du monstre dont il reste à se demander quelle part y revient à l’imaginaire ou au concept. Il n’y a pas de monstre minéral, il n’y a pas de monstre mécanique, il n’y a de monstre que vivant. Cet énoncé, tel qu’il est formulé par Georges Canguilhem dans son cours sur le normal et le pathologique en 1942 à Clermont-Ferrand1, intervient tandis qu’il cherche à démontrer que le normal est en rapport avec le point de vue subjectif du patient, et que c’est la vie elle-même et non le jugement médical qui fait du normal biologique un concept de valeur, et non pas un concept de réalité statistique. C’est ainsi qu’il en vient au monstre et à l’impossibilité d’éliminer tout jugement de valeur dans l’identification des monstruosités. Il remarque d’abord que, pour l’Antiquité, le monstre était un avertissement des Dieux, une manière de manifester leur colère, et que cela vaut aussi pour le Moyen Âge, et jusqu’aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les monstres sont des êtres contre nature ou des caprices des Dieux. L’Orient les divinise, la Grèce et Rome les sacrifie, pour le Moyen Âge, les montres sont le produit d’un accouplement entre l’homme et la bête, la conséquence d’un carnaval des animaux après boire. Une diabolisation qui se déplace progressivement d’un concept essentiellement juridique vers une catégorie de l’imagination, quand la perception d’un simulacre entraine les mêmes effets que la perception de l’objet, et quand les passions, le désir et les dérèglements ont des effets semblables (Malebranche).
Les choses changent fin XVIIIe siècle, singulièrement avec la naissance de la tératologie, science des monstres. Dans De l’histoire générale et particulière des anomalies de l’organisation chez l’homme et les animaux (1832), Isidore Geoffroy Saint Hilaire propose de classifier les anomalies selon leur degré de complexité et de gravité. Le monstre est un écart par rapport à la norme, ou plus exactement une anomalie, comme toute autre déviation du type spécifique. Il n’est pas l’autre radical de la norme, il n’est pas anormal. C’est le premier traité de tératologie vraiment scientifique et objectif où la monstruosité est étudiée comme fait naturel, c’est-à-dire obéissant à un déterminisme. Et non plus comme fait normatif. Geoffroy Saint Hilaire et son fils Isidore Geoffroy Saint Hilaire ont proposé des anomalies une explication longtemps classique. La plupart des anomalies – notamment les anomalies par déplacement d’organes – doivent être considérées comme résultant seulement de la persistance d’une disposition qui existe normalement pendant la vie utérine. De sorte que du point de vue tératogénique, le fait tératologique s’explique par un arrêt de développement. Par exemple, le pied bot, la persistance du trou de Botal ou du canal artériel (maladie bleue), le bec de lièvre. En somme, en replaçant l’anomalie dans la perspective ontogénétique, on est conduit à définir l’anomalie non comme une absence de normalité, mais comme une normalité à contre-temps. L’anormal d’aujourd’hui, c’est le normal d’hier. La monstruosité est une espèce du genre « anomalie ».
Quelle proximité cette généalogie du concept scandée par la naissance de la tératologie entretient-elle avec celle du monstre politique ? Cicéron avait trouvé l’incarnation de celui-ci dans Antoine, non pas un homme criminel et scélérat, mais une bête monstrueuse et répugnante, Tacite chez Néron, matricide, pyromane, criminel et persécuteur, Suétone avec Caligula, qui dans sa folie, se prenait pour l’égal d’un Dieu. Yves-Charles Zarka2, attribuant ainsi à la Rome antique le commencement de cette dénomination monstrueuse du tyran, montre d’après Michel Foucault3 comment cette figure opère une métamorphose avec la Révolution française : « le despote est celui dont l’existence fait corps avec le crime, dont la nature est donc identique à la contrenature ». Ayant rompu le pacte social qui assure la pérennité de la société, il est selon Saint-Just l’ennemi qu’il faut abattre, parce qu’il ne peut plus relever de ce contrat, comme ce sera le cas pour le criminel-né selon la psychiatrie du XIXe siècle. Soit une figure qui peut se retrouver en miroir dans le discours contrerévolutionnaire, où le peuple révolté devenu classe dangereuse épouse l’image inversée du monarque sanguinaire et du criminel ordinaire. A l’opposé de cette naturalisation du monstre politique, l’État Léviathan de Thomas Hobbes le déréalise, mixte d’un animal, d’un homme artificiel et d’un Dieu mortel, devenant, selon l’expression de Nietzsche, le plus froid des monstres froids.
Au vingtième siècle, le monstre passe de la tératologie à l’anthropologie. Le couple cannibalisme/inceste qui caractérise le monstre du XVIIIe siècle au XIXe siècle est le thème privilégié de Lévy Bruhl à Lévi Strauss, comme chez Freud. Puis, la figure du monstre rejoint l’économie générale des devenirs humains : on ne se débarrasse pas d’Eichmann en le grimant en monstre (H. Arendt), mais en soumettant la socialité à la politique. Le monstre est aussi une figure littéraire, du Macbeth de Shakespeare qui incarnait au XVIIe siècle la corruption du pouvoir et la tyrannie sanglante jusqu’aux œuvres latino-américaines du XXe siècle, comme Bomarzo de Mujica Láinez revisitant la monstruosité de la Renaissance italienne ou « La fiesta del monstruo » (1947) de J.L. Borges et A. Bioy Casares, où la monstruosité se déplace des chimères littéraires –comme celles imaginées par Bioy dans L’Invention de Morel (1940)– vers une incarnation collective : un peuple démesuré, violent et fanatisé, guidé par l’aveuglement envers un chef populiste. Si la figure du « monstre-dictateur » ou du « monstre politique » est récurrente dans les représentations des dérives politiques, l’originalité du récit réside ailleurs. Au-delà de la dénonciation attendue d’un tyran et de ses sbires, c’est la langue même de cette foule anonyme que les auteurs dépeignent comme monstrueuse : une langue hybride, mêlant cocoliche, lunfardo et castillan, dont l’agrammatisme grotesque devient le miroir d’une déraison politique supposée.
Dans un contexte plus contemporain, où prolifèrent les versions matérialisées du golem –monstre mythologique à la fois protecteur et menaçant–, émerge aussi une interrogation cruciale : celle de la « monstruosité » des êtres technologiques. Ces créations, loin des « monstres romantiques » hantés par leur humanité tragique (comme le vampire, figure maudite oscillant entre séduction et damnation), incarnent une altérité radicale. Fascinants, mais aussi inquiétants (Unheimliche), ils obligent la tératologie et sa critique à repenser leur champ d’action. En intégrant ces entités issues de la raison, la science des monstres ne se contente plus d’analyser des anomalies biologiques : elle réinterroge la biologie elle-même, tout en élargissant, sur le plan politique comme dans la définition normative de « l’humain », les frontières du champ critique originel de la tératologie.
De nos jours, sur le plan proprement politique, peut-on soutenir que la société démocratique produit un état d’être qui ignore la destruction du monde commun et de l’esprit civique, voué à la pure consommation et soumis à la domination s’exerçant désormais sous l’emprise d’un maître anonyme ? Ou bien, comme l’analyse biopolitique de Negri le propose, y a-t-il lieu de mettre l’accent sur les formes de subjectivité engagées dans des résistances contre les institutions, et constituer le monstre comme métaphore de la transcendance du pouvoir politique ? Si les monstres biologiques questionnent l’ordre de la vie, comment penser aujourd’hui du point de vue de la tératologie politique (que Filippo del Lucchese nomme la « tératopolitique4 ») les effets de domination et de résistance produits par les monstres politiques dans l’ordre ou le désordre des hiérarchies éthiques et politiques ? Ou bien faut-il déplacer la question : si le système de la représentation « tient le coup et trouve le moyen de s’arranger avec les anomalies et les monstres qu’il secrète5 », porter alors attention aux présents, à chaque instant que se renouvellent les liens de la servitude inégalitaire ou que s’inventent les chemins de l’émancipation.
1 Georges Canguilhem : « De la monstruosité », cours donné pour la Faculté des Lettres de Strasbourg à Clermont-Ferrand, 1942-43.
2 Yves-Charles Zarka : Métamorphoses du monstre politique, Paris, Puf, 216.
3 Michel Foucault : Les Anormaux, cours au Collège de France, 1974-1975, Paris, Gallimard/Seuil, 1999.
4 Filippo del Lucchese : Conflit, droit et multitude chez Machiavel et Spinoza, Paris, Amsterdam, 2010.
5 Jacques Rancière : En quel temps vivons-nous ? Paris, La fabrique, 2017.
Comité d’organisation : Gisele Amaya Dal Bo, Francesca Belviso, Alejandro Bilbao, Jean-Jacques Cadet, Julio Canhada, Gustavo Celedón, Felippe Ceppas, Gustavo Chataigner, Alexis Chausovsky, Michèle Cohen-Halimi, Maurizio Coppola, Fedra Cuestas, Marie Cuillerai, Sameh Dellaï, Guadalupe Deza, Rodrigo Díaz Maldonado, Stéphane Douailler, Louise Ferté, Jean-René Garcia, Baptiste Gillier, Claudia Gutiérrez, Anne Kupiec, Guillaume Leblanc, Laura Llevadot, Luz María Lozano, Martin Macias Sorondo, Maia Minnaert, Pierre-François Moreau, Inés Molina Navea, Francisco Naishtat, Bertrand Ogilvie, Natalia Prunes, Silvana Rabinovich, Lucie Rey, Mercedes Risco, Federico Rodríguez Gómez, Alfredo Sánchez Santiago, Diogo Sardinha, Patrick Vauday, Francisco Verardi Boca, Patrice Vermeren, Pauline Vermeren, Susana Villavicencio, Ricardo Viscardi, Agostina Weler.
Participent à ce colloque : Javier Agüero Aguila, Lluís Aguiló, Darline Alexis, Julie Alfonsi, Gisele Amaya Dal Bo, Xavier Bassas, Francesca Belviso, Alejandro Bilbao, Alma Bolón, Amalia Boyer, Valentine Le Borgne de Boisriou, Cathérine Bréchignac, Jean-Jacques Cadet, Andrés Camarillo Quesada, Jordi Carmona Hurtado, Gustavo Celedón, Filipe Ceppas, Gustavo Chataignier, Alexis Chausovsky, Lakhdar Chennaf, Michèle Cohen-Halimi, Leticia Conti Decarli, Carlos Contreras-Huala, Fedra Cuestas, Marie Cuillerai, Sameh Dellaï, Joana Desplat-Roger, Guadalupe Deza, Rodrigo Diaz Maldonado, Stéphane Douailler, Jean-François Dupeyron, Yves Duroux, Sara Fadabini, Louise Ferté, Graciela Ferrás, Obed Frausto Gatica, Alejandra Gabriele, Griselda Gaiada, Jean-René Garcia, Marcos García de la Huerta Izquierdo, Michèle Gendreau-Massaloux, Baptiste Gillier, Francisco Gordillo, Ninon Grangé, Claudia Gutiérrez, Rada Ivekovic, Esther Jordana, Sebastian Kock, Anne Kupiec, Guillaume Le Blanc, Alessandro di Lima Francisco, Frederico Lyra de Carvalho, Laura Llevadot, Georges Lomné, Luz María Lozano Suárez, Martin Macias Sorondo, Ousmane Mballo, Maia Minnaert, Inés Molina Navea, Leonardo Moreira, Pierre François Moreau, Manuela Mucury Teixeira, Francisco Naishtat, Bertrand Ogilvie, Jean Herold Paul, Ana Paula Penchaszadeh, Elen Pimentel, Dalila Pinheiro Silva, Behrang Pourhosseini, Renzo Ragghianti, Jérémy Rafuse, Matthieu Renault, Lucie Rey, Mercedes Risco, Louis Rodrigue Thomas, Lidia Rodríguez, Luca Rodríguez, Federico Rodríguez Gómez, Denis Rolland, Mosbah Salah, Alfredo Sánchez Santiago, Jonas Tabacof Waks, Mariana de Toledo Barbosa, Lorena Souyris Oportot, Juan Evaristo Valls Boix, Parick Vauday, Patrice Vermeren, Pauline Vermeren, Ricardo Viscardi, Sophie Wahnich, Agostina Weler, Barbara Zauli.
Lien Zoom : https://u-picardie-fr.zoom.us/j/97164825161
Programme
Lundi 26 mai 2025
Université Paris Cité | Halle aux Farines, Salle de thèses (580F)
10, 16 rue Françoise Dolto, 75013 Paris
8h30 – 10h | Ouverture
Présidentes de séance : Guadalupe Deza (Université de Picardie) et Marie Cuillerai (Université Paris Cité)
- Patrice Vermeren (LLCP/Paris 8) : « Le vivant de valeur négative »
- Alejandro Bilbao (Universidad de Los Lagos) : « Qu’est-ce qu’un monstre en politique ? »
- Catherine Bréchignac (GID/Académie des Sciences) : « De la démesure monstrueuse de l’ordre et du désordre »
- Amalia Boyer (Universidad del Rosario) : « La (dé)raison de Caliban et la calibanisation de la politique »
10h – 12h | L’informe
Présidents de séance : Andrés Camarillo Quesada (Université Paris Cité) et Anne Kupiec (Université Paris Cité)
- Xabier Insausti (Universidad de Donosti) : « Mahler provoque le monstre. Adorno lit Mahler »
- Jérémy Rafuse (LLCP/Paris 8) : « La monstruosité dépend-elle de la philosophie ? »
- Barbara Zauli (College Internacional de Philosophie) : « Acéphales et cnidaires : créatures politiques de l’informe »
- Behrang Pourhosseini (LLCP/Paris 8) : « Pour un sadisme révolutionnaire »
- Maïa Minnaert (LLCP/Paris 8) : « Un monstre en soi ? Héritage insupportable »
14h – 15h30 | Constellations de l’enfance et de l’éducation
Présidentes de séance : Lucie Rey (Université de Brest) et Louise Ferté (Université de Lille)
- Alexis Chausovsky (Universidad Nacional de Entre Ríos) : « L’enfance : face au non-humain et à l’inhumain »
- Lidia Rodríguez (Universidad de Buenos Aires) : « Monstruosité, normalité, subalternité »
- Sameh Dellaï (Sorbonne université/INSPE de Paris Membre du LLCP–Université Paris 8 Membre associée à EXPERIC–Paris 8 Membre associée à PHILAB–Université de Tunis 1) : « De la notion du monstre : enjeux politiques »
- Xavier Bassas (Universitat de Barcelona) : « La politique de Mr. Hyde : une histoire du “corps indifférent” »
15h45 – 17h | Du monstre moral et du monstre politique
Présidents de séance : Martin Macias Sorondo (LLCP/Paris 8) et Yves Duroux (CNRS)
- Manuela Mucury Teixeira (Université de Brasilia/Paris 8) : « Le monstre pervers »
- Francisco Naishtat (UBA-CONICET/Paris 8) : « Le monstre froid »
- Griselda Gaiada (Universidad de la Defensa Nacional) : « Leibniz face au Saint Empire comme “irregulare corpus et monstrum”. La Securitas publica et les écrits de réforme impériale »
17h – 18h | Les 11 ans du Colloque International de Philosophie
Présidents de séance : Gisele Amaya Dal Bo (IRIS/USPN) et Marcos García de la Huerta Izquierdo (Universidad de Chile)
- M. l’Ambassadeur Philippe Bastelica (Secrétaire général des Semaines de l’Amérique latine et des Caraïbes)
- Mme la Rectrice, Michèle Gendreau-Massaloux : « De La vie est un songe aux vies menacées, le monstrueux comme révélateur »
- Pierre-François Moreau (ENS Lyon) : « C’est le normal qui crée le pathologique »
18h15 – 20h | Le même et le monstre
Présidents de séance : Joana Desplat-Roger (CIPH) et Luca Rodríguez (IRPhL, Université de Lyon 3)
- Dalila Pinheiro (Universidade Federal de São Paulo) : « Du monstrueux vers les monstruosités authentiques : notes sur le retour à l’eugénisme au XXI ? siècle »
- Mercedes Risco (Universidad Nacional de Tucumán) : « La critique nietzschéenne de la raison moderne à travers le langage : de la monstruosité au “monstre” »
- Michèle Cohen-Halimi (LLCP/Paris 8) : « “Donc Socrate est immortel” : sens et enjeu politiques du diagnostic nietzschéen sur la monstruosité de Socrate »
- Federico Rodríguez Gómez (Universidad de Sevilla) : « A priori monstre »
Mardi 27 mai 2025
Université Paris Cité | Halle aux Farines, Salle de thèses (580F)
10, 16 rue Françoise Dolto, 75013 Paris
9h – 10h30 | Figures de la monstruosité à la Renaissance : dialogue autour des monstres montaigniens
Présidents de séance : Guadalupe Deza (Université de Picardie) et Georges Lomné (Université Gustave Eiffel)
- Renzo Ragghianti (ENS Pise) : « Montaigne : “chimères et monstres fantasques” »
- Francisco Gordillo (U Catholique de Lille/Académie de Créteil) : « Des “nouvelletés” monstrueuses et exemplaires : violence et étonnement dans la formation du jugement chez Montaigne »
- Francesca Belviso (Sorbonne Nouvelle/LECEMO) : « Le monstre (fasciste) qui est en nous. Quelques réflexions à partir du Conformiste de Moravia et Pasolini »
- Guillaume Le Blanc (PU Paris Cité, Membre de l’IUF, LCSP) : « "Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas devenir monstre soi-même". Variations sur Nietzsche et Canguilhem »
10h30 – 12h | L’actualité de Kant en temps monstrueux
Président de séance : Sebastian Kock (Université Paris 1)
- Michèle Cohen-Halimi (LLCP/Paris 8)
- Jean Herold Paul (ENS Porte-au-Prince/Université d’État d’Haïti)
- Ousmane Mballo (Université Toulouse Jean-Jaurès)
14h – 15h30 | Drôleries, diableries, songes
Présidents de séance : Stéphane Douailler (LLCP/Paris 8) et Francisco Gordillo (U Catholique de Lille/Académie de Créteil)
- Gustavo Celedón (Universidad de Valparaíso) : « Miroirs : dialectiques de monstres »
- Claudia Gutiérrez (Universidad de Chile) : « Le monstre en exil »
- Inés Molina Navea (Universidad de Sevilla) : « Mar adentro »
- Javier Agüero Águila (Chercheur indépendant) : « Jean-Luc Nancy : la représentation et le monstrueux »
- Sara Fadabini (Université Paris 8) : « Devenir monstre : les effets du bavardage chez Proust et Musil »
15h45 – 17h45 | Les antimondes
Présidents de séance : Obed Frausto Gatica (Ball State University) et Julie Alfonsi (Université Paris Cité)
- Frederico Lyra de Carvalho (USP/Alameda) : « Ornithorynque ou Crabe : forme sociale et temps présent brésilien »
- Jean-Jacques Cadet (ENS Haïti) : « Critique et violence en Haïti »
- Ana Paula Penchaszadeh (UBA/CONICET/EIDAES-UNSAM) : « L’immigrant : un monstre si pratique »
- Lakhdar Chennaf (LLCP/Paris 8) : « La monstruosité politique dans le monde arabe moderne »
- Leonardo Moreira (LLCP/Paris 8) : « Le plasme sauvage au Moyen-Orient. L’immunisation du mal et la normativité absolue du Monstre-Chimère »
18h – 20h | Politiques de la monstruosité
Présidents de séance : Rodrigo Diaz Maldonado (UNAM/Université Aix-en-Provence) et Mercedes Risco (Universidad de Tucumán)
- Gustavo Châtaignier (Universidad Católica del Maule) : « Le sujet obscur du capitalisme : événement et désastre comme formes »
- Jean-René Garcia (GID/Académie des Sciences) : « De l’origine de la monstruosité en politique : la dialectique de l’humain et des systèmes »
- Ricardo Viscardi (UdelaR/Casa de Filosofía) : « La monstruosité n’est plus (y compris en politique) ce qu’elle était »
- Luz María Lozano Suárez (Universidad del Atlántico) : « La paix monstreuse »
- Alfredo Sánchez Santiago (LLCP/Paris 8) : « Le monstre, figure du double. Trois variations philosophiques »
Mercredi 28 mai 2025
Maison de l’Amérique latine
217 Bd. Saint-Germain, 75007 Paris
8h30 – 10h15 | Bestialités
Présidents de séance : Patrick Vauday (Université Paris 8) et Sara Fadabini (Université Paris 8)
- Laura Llevadot (LLCP/Universitat de Barcelona) : « Un désir monstrueux : L’impuissance de la perversion »
- Juan Evaristo Valls Boix (Universidad Complutense de Madrid) : « L’abjection de fainéanter. Masculinité, hétéronormativité, productivité »
- Ester Jordana (Universidad de Zaragoza) : « Monstruosités de la Loi et le désir »
- Bertrand Ogilvie (LLCP/Paris 8) : « Entre la bête et l’ange »
10h30 – 12h30 | Penser contre ?
Présidents de séance : Agostina Weler (LLCP-Paris 8/UBA) et Denis Rolland (IGEN)
- Lluís Aguiló (Universitat de Barcelona) : « Le temps du monstre : le nouveau comme monstrueux entre Deleuze et Benjamin »
- Mosbah Salah (PHILAB/Université de Tunis-Tunisie) : « Le despote Oriental : monstre politique »
- Elen Pimentel (LLCP/Paris 8) : « La politique de la peur chez Spinoza, pour Marilena Chaui : la politique de la la peur et l’imaginaire chez Spinoza »
- Ninon Grangé (LLCP/Paris 8) : « Les monstres : stratégies de l’anamorphose »
- Matthieu Renault (Université Toulouse — Jean Jaurès) : « Le Léviathan est (réellement) une baleine. Éléments de thalassophilosophie, ou Hobbes versus C.L.R. James »
14h15 – 15h45 | Peuple, masse, multitudes
Présidents de séance : Baptiste Gillier (Académie de Paris) et Alessandro de Lima Francisco (CIPH/Institut des arts–Unesp)
- Jordi Carmona Hurtado (Universidad de Granada) : « Politique du dragon »
- Alejandra Gabriele (Universidad Nacional de Cuyo) : « Monstruos, malvivientes e infrasociales en el discurso científico social en Argentina a principios del siglo xx / Monstres, voyous et infrasociaux dans le discours scientifique social en Argentine au début du XXe siècle »
- Valentine Le Borgne de Boisriou (IIGG/UBA) : « “Dérobés, violentés, fascinés” (République, 413 b). L’idole des jeunes et le cauchemar de Platon »
- María Lorena Souyris Oportot (Universidad Católica de Maule) : « L’amour des monstres »
16h – 17h30 | Les monstres de la révolution
Présidentes de séance : Alma Bolón (UdelaR) et Gisele Amaya Dal Bo (IRIS/USPN)
- Sophie Wahnich (CNRS) : « Les monstres en révolution »
- Jean-Francois Dupeyron (Université de Bordeaux) : « La Grande Peur des dominants : monstres, spectres et Erinyes sous drapeau rouge, foulard multicolore et gilet jaune »
- Jonas Tabacof Waks (USP/Paris 8) : « Gabriel Gauny : l’enfer de l’atelier – et sa fenêtre »
- Carlos Contreras-Guala (Universidad de Chile et Universidad de Valparaíso) : « Monstres et métamorphoses »
17h30 – 19h | Le sujet de la monstruosité
Présidents de séance : Filippe Ceppas (UFRJ) et Alicia Farinati (UBA)
- Graciela Ferrás (IIGG-UBA) : « L’architecture de la cruauté : anatomie du monstre »
- Fedra Cuestas (Universidad de Los Lagos) : « “¿Vos pensas que soy un monstruo ?” Désobéir au monstre »
- Mariana de Toledo Barbosa et Letícia Conti Decarli (Universidade Federal Fluminense) : « Je suis un monstre qui vous parle : la sexualité d’après Freud, Deleuze & Guattari et Preciado »
- Rada Ivekovic (Chercheuse indépendante) : « La guerre éternelle aux femmes : monstruosité absurde »
19h15 – 20h | La « filiation philosophique » autour d’Une vie en partage. Mélanges offerts au philosophe de Bérard Cénatus (Port-au-Prince, Gouttes-Lettres, 2024)
Présidents de séance : Pauline Vermeren (Université Paris Cité), Francisco Verardi Bocca (Pontificía Universidade Católica do Parana) et Stéphane Douailler (LLCP/Paris 8)
- Jean Herold Paul (ENS Porte-au-Prince/Université d’État d’Haïti)
- Darline Alexis (ENS de Port-au-Prince)
- Louis Rodrigue Thomas (ENS de Port-au-Prince)
Site Internet : https://lesdialoguesphilosophiques.wordpress.com
Contact : colloquedephilosophiesalc@gmail.com