Aurore JACQUARD, Académie de Versailles
Discipline : Philosophie
Titre de la thèse : L’hétérogène et l’inconscient. La question de la souveraineté de Freud à Bataille
Année de soutenance de la thèse : 2016
Contact : aurorejacquard@hotmail.fr
ATER à l’Université Paris 8 de 2016 à 2018, Aurore Jacquard y a soutenu en 2016 une thèse de doctorat de philosophie intitulée L’hétérogène et l’inconscient. La question de la souveraineté de Freud à Bataille.
Egalement agrégée de philosophie depuis 2007, elle enseigne à l’Académie de Versailles depuis 2017. Ses domaines d’enseignement et de recherche sont la philosophie générale et la philosophie française contemporaine, la psychanalyse, la philosophie politique et la philosophie politique contemporaine.
Résumé de thèse : Bataille publie en 1933-1934, dans la revue La Critique sociale, un article intitulé « La Structure psychologique du fascisme ». La présente thèse cherche à montrer que cet article constitue une élaboration singulière du « rapport » entre psychanalyse et politique. Bataille ne se contente pas de faire usage des concepts freudiens, ni de proposer une synthèse entre l’inconscient et l’histoire. Le concept bataillien d’hétérogène tente de tirer toutes les conséquences de l’invention freudienne de la psychanalyse, et de son rapport paradoxal à la connaissance : ce que la pensée exclut continue de subsister au cœur de la pensée sous la forme d’une modalité de la pensée « tout autre ». A travers l’affinité d’une position théorique, c’est une nouvelle « méthode » d’analyse du social qui s’élabore dans le contexte des années 1930 en Europe : la « méthode psychologique ». Cette proximité entre la psychanalyse et l’hétérologie, nous permet de repérer l’insistance d’une question de Freud à Bataille : celle de la souveraineté. Dans les élaborations dites de la seconde topique, et particulièrement les textes consacrés à la culture, Freud pose la question de la souveraineté depuis ses conditions fantasmatiques. En 1933-1934, Bataille reprend et déplace cette perspective en définissant la souveraineté politique comme « activité sadique clairement différenciée ». La lecture conjointe de Freud et Bataille nous permet d’interroger la pensée freudienne à l’endroit de ses implications politiques tout en faisant émerger, chez Bataille, une manière de questionner la souveraineté irréductible à celle qu’il développera plus tard, dans les années 1950.