Viviane HORTA GENEROSO, APED

Discipline : Philosophie

Titre de la thèse : Qu’est-ce qu’être juste avec l’autre ? : le différend entre Foucault et Derrida à propos de la folie : de Descartes à Freud et au-delà

Année de soutenance de la thèse : 2016

Contact : hortaviviane@gmail.com

 


 

Viviane Horta Generoso est titulaire d’un master et d’un doctorat en philosophie de l’Université de Paris 8 (2016).
Sa thèse est une tentative d’apporter une contribution à la compréhension de ce qui se trouve en jeu avec ladite « querelle de la folie ». Celle qui à opposé Michel Foucault et Jacques Derrida dans les années soixante, lors de la lecture et de l’interprétation de la première Méditation cartésienne ; et qui s’est poursuivie, à certains égards, à propos de l’œuvre freudienne.
Elle soutient que la « querelle de la folie » constitue en fait un différend (au le sens où l’entend J.-F. Lyotard). Ce qui veut dire que la controverse ne sera jamais réglée ; son origine ne se trouvant pas dans un « référent » (le texte de Descartes ou celui de Freud) qu’il s’agirait de lire selon la « bonne » manière philosophique, mais dans l’hétérogénéité intrinsèque qui sépare ces deux dispositifs philosophiques (foucaldien et derridien) eux-mêmes.
Ses recherches actuelles portent sur les cas de pathologies de la communication, d’après l’approche des travaux de l’école de Pale Alto. Il s’agit d’étudier les modalités d’application pratique de la pragmatique du langage et de la paradoxologie dans des contextes des troubles de communication, afin de les comprendre et, dans la mesure du possible, les dénouer, les résoudre.

Résumé de thèse : La thèse « Qu’est-ce qu’être juste avec l’autre ? Le différend entre Foucault et Derrida à propos de la folie. De Descartes à Freud et au-delà » trouve son origine dans ladite « querelle de la folie » qui a opposé Michel Foucault et Jacques Derrida, dans les années soixante, lors de la lecture et de l’interprétation de la première Méditation cartésienne. Cette dispute va en outre se poursuivre au sujet de Freud, eu égard toujours à la question de la folie. De sorte que le premier geste de la thèse aura été de ne pas dissocier la « querelle » au sujet de Descartes de la discorde à propos de Freud.
 En travaillant de près sur la « querelle », nous nous sommes rendu compte qu’il y avait deux niveaux dans le dissensus en question, qu’il importait de dégager et d’étudier : 1. le niveau du sens ou de l’argument (concernant la bonne ou la vraie lecture de ce que « dit » le texte cartésien) ; et 2. celui de la relation, ou de l’adresse, entre les deux lecteurs de Descartes, protagonistes de la « querelle ».
 Il importait par conséquent de prendre aussi en considération ce niveau relationnel, lequel est traditionnellement laissé de côté par les spécialistes de l’exégèse du seul texte. Autrement dit, il manquait une analyse des divers niveaux de la relation complexe entre les interlocuteurs, les partenaires-adversaires. Nous nous sommes engagés à parer ce manque en recourant à la méthode de l’analyse pragmatique du texte, mais aussi en prenant en compte la correspondance entre les protagonistes.
 Ce geste a rouvert la question méthodologique, elle-même philosophique, des limites d’un corpus philosophique : de ce qui est censé en être à l’intérieur du discours « proprement » philosophique et de ce qui est supposé en être dehors ; donc, la question des frontières entre philosophie et biographie, entre « vie et œuvre », pensée et manière de vivre.
 Forte de l’étude des spécialistes du texte cartésien et de la « querelle de la folie », nous avons compris, un demi siècle après, que le débat n’était pas tranchable, ni ne le sera jamais. Ce fait, c’est-à-dire l’incapacité de savoir et de décider qui a raison et qui a tort dans ladite « querelle », était pour nous le signe que là, nous avions affaire à un différend. Jean-François Lyotard appelle un différend une situation de conflit entre deux parties (ou plus) où il n’y a pas un tribunal capable de trancher le dissensus, faute d’un idiome ou d’une règle commune aux deux parties. Nous soutenons que tel est bien le cas du dissensus qui oppose le dispositif philosophique foucaldien, archéologique, au dispositif philosophique derridien, grammatologique. Et par conséquent, qu’il n’y a pas de dispositif discursif visant trancher le dissentiment qui ne soit pas en même temps juge et partie et donc, illégitime.

Domaines de recherche : Philosophie française contemporaine, pragmatique du langage, psychanalyse et éthique

Formation :

  • Doctorat en Philosophie - École doctorale Pratiques et théories du sensUniversité de Paris VIII - Vincennes à Saint Denis / France, décembre 2016.Titre de la thèse : Qu’est-ce qu’être juste avec l’autre ? Le différend entre Foucault et Derrida à propos de la folie. De Descartes à Freud et au-delà.Mention : Très honorable avec félicitations du jury.Jury composé de : Mme Elisabeth Roudinesco et MM. Fréderic Gros, Vladimir Safatle et Patrice Vermeren (dir. de la thèse).
  • Master 2 en Philosophie et critiques contemporaines de la culture Université de Paris VIII – Vincennes à Saint Denis / France, décembre 2011Titre du Mémoire de Master Recherche : Pierre Hadot et Michel Foucault : une rencontre manquée ? Vers une éthique philosophique pour le temps présentMention : Très bienJury composé de : Alain Brossat et Plínio W. Prado (dir. du mémoire).
  • Master 1 en Enseignement de Philosophie Université de Brasília (UnB) – Brasília, DF /Brésil, 2001.
  • Licence en Philosophie. Université de Brasília (UnB) – Brasília, DF /Brésil, 2000.

Publications :

Livres  :

  • GENEROSO, V.H., Qu’est-ce qu’être juste avec l’autre ?Le différend entre Foucault et Derrida à propos de la folie. De Descartes à Freud et au-delà. Collection : La philosophie en commun, Éditions l’Harmattan, Paris : 2018 (à paraître).
  • GENEROSO, V.H., Briault T. et Spilak, A. (org.), De l’art d’enseigner. Essais sur le travail de Plínio Prado, précédé d’Agonie de J.-F. Lyotard et de Paradoxes Educatifs de René Schérer (à paraître).

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