Margaux PORTRON, Université des Arts de Londres

Discipline : Philosophie

Titre de la thèse : La guerre par les drones : un système immunitaire ? : une étude du rapport entre corps, politique et nouvelles formes de conflit

Année de soutenance de la thèse : 2017

 


 

Résumé de la thèse : Ce travail se fonde sur la littérature critique existante sur les drones militaires, des études de cas et le travail de Michel Foucault sur le biopouvoir pour mettre en évidence les ressorts du pouvoir immunitaire. Nous cherchons à définir la logique immunitaire et à montrer ses ramifications en utilisant une de ses incarnations : les avions sans pilote utilisés à des fins militaires pour la surveillance et le bombardement par les États-Unis notamment. Ce travail analyse principalement les relations de pouvoir auxquelles sont soumis les corps dans l’assemblage. Si les travaux actuels ont insisté sur la place du corps du pilote de drone, ou opérateur, dans l’assemblage disciplinaire, notre étude des corps au sol comme partie intégrante du dispositif homme-machine met en évidence une logique constitutive du nous et du eux. La souveraineté est en effet le mécanisme qui fonde un groupe sur le commun, en excluant les autres, et qui trace ses frontières sur le principe de préservation de ce groupe. Ces frontières peuvent être celles d’un État, du monde occidental, mais aussi de certains quartiers, dans les villes, plus rentables que d’autres. Ce souci de préservation d’une communauté va aller de pair avec le développement d’un racisme institutionnalisé servant à organiser les vies à protéger et celles qu’on peut abandonner et même, et c’est pour cela que le pouvoir immunitaire superpose biopouvoir et pouvoir souverain, à éliminer si l’on estime qu’elles posent une menace.

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