Diletta MANSELLA, Université de Rennes 2
Discipline : Philosophie
Titre de la thèse : La mise en scène comme lieu de la transformation de la répétition en acte singulier
Année de soutenance de la thèse : 2013
Contact : dilettamans@gmail.com
Docteure en philosophie de l’Université de Paris 8 depuis 2013, Diletta Mansella a enseigné l’Italien à l’Université de Rennes II. Membre du comité de rédaction des Cahiers Critiques de Philosophie, depuis 2014, elle y a dirigé, avec Eric Lecerf, Jacques Rancière : gestes philosophiques, dossier paru dans le n°17.
Elle intervient en Ecoles d’Art (ESAD de Valenciennes, ESAD de Valence, ESAC de Cambrai - Nord-Pas de Calais) avec workshops, séminaires, conférences et comme jury. Sa recherche théorique s’accompagne d’une pratique artistique. Dans ce cadre elle a mis en scène Les Bonnes de Jean Genet (Naxos Bonine, Paris, Metaverso, Rome 2005), Il Verdetto de Valeria Parrella (Ménagerie de Verre à Paris et Miniteatro à Sao Paulo, Utéro de Venus à Campinas, Brésil, 2009), elle intervient actuellement dans le travail de la compagnie L’éclat des gestes, dirigée par la chorégraphe Isabelle Dufau.
Résumé de la thèse : Les bribes éparses, disparates et hétérogènes des divers portraits d’Artaud, tracés dès la fin des années 60, sont les tasseaux à partir desquels s’est construit ce travail. La suspension du discours clinique y a toutefois laissé la place au surgissement de l’oscillation entre le médecin et le malade qu’Artaud a, lui-même, organisé dans ses textes. Nous avons lu le rapport complexe avec l’écriture qu’Artaud établit à l’aune du concept de divine folie. Cet abord du théâtre de la pensée d’Artaud ne diffère guère, d’ailleurs, d’une recherche sur son platonisme. De cette position nous avons pu construire deux triangles dont le premier, formé par la figure du médecin de soi-même, du malade et de l’écrivain de la page, s’oppose au second, formé par la figure du médecin de la société, de ses membres malades et du metteur en scène. Ces deux théâtres ont fait émerger le pouvoir pharmacologique qu’Artaud confère à l’art d’écrire la page et la scène ainsi que l’importante charge éthique et pédagogique de son projet. L’acteur, tel que l’espace littéraire nous le restitue, soigne les maux de la fragmentation et de l’intermittence de la pensée dont le malade et le médecin témoignent dans les textes de la première manière. L’athlétisme affectif accorde, à travers la circulation du souffle, les parties de l’âme : les émotions, le corps, la faculté langagière. L’art de la mise en scène vise l’accord des parts composant la cité par la purification des pulsions meurtrières qui traversent la société, produite par la contamination de la cruauté théâtrale. Le portrait que tracent les lignes de cette recherche est ambigu : Artaud y occupe la place du fou et celle du roi.
Thèmes de recherche : La recherche de Diletta Mansella se situe aux croisements entre écriture, arts et politique.
- Puissance et impouvoir des arts, irreprésentable et représentable dans les régimes de pensée des arts.
- La mise en scène comme dispositif intersectoriel.
- Limites et possibles de l’émancipation rêvée par les artistes.
- Le concept de fiction comme nœud entre l’esthétique et la politique.
- Imitation et anti-mimétisme dans la construction des fictions philosophiques, artistiques et politiques.
- Le cogito cartésien, le sujet transcendantal dans la phénoménologie, la critique du sujet et le concept de génie.
Publications :
Articles
- « Fonctions et enjeux de la mise en scène littéraire chez Jacques Rancière », Cahiers critiques de philosophie, Hermann 2017, n° 17.
- « Antonin Artaud médecin de soi-même et de la communauté : mise en scène de son impouvoir et puissance de ses remèdes » in Gruppen n°11, Hypalampuses hemeras, à la pointe du jour, mai 2016, pp.182-194.
- « Entretien avec Jacques Rancière : Photographie et Politique » propos recueillis par Diletta Mansella et Patrizia Atzei in Tumultes hors série n°2, à paraître.
- « Intervista a Jacques Rancière : Fotografia e Politica », realizzata da Diletta Mansella e da Patrizia Atzei, trad. de Diletta Mansella, in Rivista di Studi di Fotografia, n°3, juillet 2016, p.116-131.
- « Face au miroir », in Catalogue de l’exposition d’Heimo Zobernig au CAPC de Bordeaux, Les Presses du Réel, 2009, p. 215-217.
Traductions
- Micaela Latini, « Figures posthumes. Günther Anders et les images littéraires de l’homme », Europe, 95ème année — n°1056, avril 2017.
- J. Rancière, Lo spettatore emancipato. Traduit et préfacé par Diletta Mansella. Editions DeriveApprodi, à paraître en mai 2017.
- Nappi “La nudité”, L. Melandri “Autonomie et besoin d’amour”. Carla Lonzi, “Tu peux y aller”. Extraits de « Una visceralità indicibile » Fondazione Badaracco, Archivio storico del Femminismo. Franco Angeli, in N° 4 de May Magasine, Les Presses du Réel, juin 2010.
Conférences :
- « Accordi e disaccordi : voci e personaggi ne Lo spettatore emancipato di J. Rancière », The Rome Conference on Communism, 18-22 janvier 2017 dans le Workshop Comunismo del sensibile.
- « La finzione come nodo tra arte e politica nella filosofia di Jacques Rancière », avec Paolo Godani (Università di Macerata, Italie), 4 avril 2016. Dans le cadre du cycle de conférences organisées par le groupe de réflexion Quinto Alto à Palazzo Strozzi de Florence (Sala Ferri del Gabinetto Vieusseux).
- « La place du spectateur dans quelques structures narratives des années 90 », décembre 2015. Dans le cadre de Narrations plastiques, cycle de conférencesorganisées par l’Ecole d’Art du Beauvaisis.
- « Le cri : de la métaphore au symbole ; de la page, au plateau, jusqu’à la profondeur du corps. Un parcours à travers les théâtres d’Antonin Artaud », 21 Novembre 2014. Dans le cadre des journées surLe Cri dans les arts et la littérature, organisées par le Centre Inter-Langues - Texte, Image, Langage - UFR Langues et communication de l’Université de Bourgogne, Dijon.
« Mise en scène de l’impouvoir et puissance de ses remèdes à l’oeuvre chez Artaud ». 22- 23 Avril 2014. Dans le cadre du Colloque International Maux écrits, maux vécus. Traitements littéraires de la maladie, organisé par la Faculté de Lettres de Porto.