Nicolás ALVARADO CASTILLO, Université pontificale Javienara
Discipline : Philosophie
Titre de la thèse : Les variations de la ligne parfaite. Enquête philosophique sur l’idée de vers chez Mallarmé
Année de soutenance de la thèse : 2017
Contact : n.alvarado@javeriana.edu.co
Résumé de la thèse : Le vers a été régulièrement relégué de la discussion sur le rapport entre philosophie et poésie. Le rôle mineur qu’on lui fait jouer, qui le range dans la série de caractéristiques secondaires du poème, est aussi traditionnel que la Poétique d’Aristote et aussi contemporain que les lectures heideggériennes sur la poésie. Or, sans vouloir réduire la poésie au vers, cette thèse se propose de construire une idée de cet opérateur qui le rend susceptible de devenir objet d’investigation philosophique. Et elle avance l’hypothèse qu’une telle reconstruction modifierait le rapport entre la pratique poétique et la pensée philosophique. La poursuite de cet objectif et l’examen de l’œuvre de Mallarmé nous ont conduit à analyser la crise du vers régulier à la fin du XIX siècle, crise qui révèle tant la contingence de ce dispositif que la variabilité inhérente de la littérature – système collectif de jugement sensible. Pour que cette historicité des formes poétiques soit fidèlement présentée, il faut la délier des explications qui, à l’instar de concepts comme le génie, résorbent le changement poétique par l’itération d’une même nature exceptionnelle. La mise en avant de cette variation n’est pas, toutefois, la défense d’un relativisme qui réduirait la poésie à l’expression de particularités contextuelles. La thèse affirme, au contraire, que l’autonomie variable du vers manifeste une puissance de création spécifique, une expérience de pensée qui porte sur des objets singuliers. Et que l’acte qui serait à la base de la définition mallarméenne du vers – acte simultanément de perception, d’analyse et de composition – révèle une notion de la vie du sujet et de son existence collective.
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