Sameh DELLAÏ, Sorbonne Université / INSPÉ de Paris
Discipline : Philosophie
Titre de la thèse : Marx critique de Feuerbach
Année de soutenance de la thèse : 2010
Contact : samdellai@yahoo.fr | sameh.dellai@univ-paris8.fr
Situation actuelle (2023) :
- 2023 – 2024 ATER à Sorbonne Université / INSPE de Paris
- 2021-2023 ATER au Département Sciences de l’éducation - Université Paris 8
- Qualifiée aux fonctions de maîtresse de conférences en philosophie
- Professeure Certifiée en Philosophie
- Membre rattachée à EXPERICE Laboratoire interuniversitaire Expérience, Ressources culturelles, Éducation. Université Paris 8 : (ÉA 3971)
- Chercheuse confirmée à LLCP, Laboratoire d’études et de recherches sur les Logiques Contemporaines de la Philosophie. Université Paris 8 : EA 4008-LLCP
- Membre associée à PHILAB, Laboratoire de Culture, Technologie et Approches philosophiques. PHILAB – Tunis 1
Thèmes de recherche : Philosophie politique, Etat, droit, critique, histoire, idéalisme, matérialisme, représentation, idéologie, aliénation, rapports sociaux, privé, public, société, temps social, théisme, athéisme, théologie, politique, laïcité, tolérance, religion, a-religieux, injustices épistémiques, philosophie de l’éducation, pédagogie.
Axes de recherche :
- L’hégélianisme et l’héritage hégélien au-delà de Hegel.
- Réflexions autour de l’histoire entre nécessité et contingence ; temps et histoire : tensions pour
- l’émancipation.
- Approches philosophiques des religions : la religion entre idéologie et représentation ; religions et faits religieux ; l’évolution sociologique des paradigmes religieux et rapport à la laïcité.
- La critique philosophique de la religion dans le champ réflexif spinoziste, post-hégélien et plus
- particulièrement feuerbachien et marxien. L’épistémè socio-politique de la critique de la religion.
- Politique et éducation : Approches philosophiques
- Montaigne : les enjeux éducatifs d’une anthropologie des passions
- La critique philosophique de la religion dans le champ réflexif spinoziste, post-hégélien et plus particulièrement feuerbachien et marxien. L’épistémè socio-politique de la critique de la religion.
Résumé de la thèse : Ma thèse est une recherche de 658 pages comportant : Remerciements, Avant-propos, table des matières détaillée, bibliographie de 175 titres répartis en quatorze sections. A l’issue de la soutenance les membres du jury ont exprimé le souhait qu’elle soit publiée sans réserve, ce qui a été fait l’année suivante aux éditions de l’Harmattan.
Ma thèse comporte une introduction générale et une conclusion générale substantielle entre lesquelles s’insèrent neuf chapitres répartis en trois parties respectivement intitulées : Ière Partie : « De la théologie à l’anthropologie : Feuerbach et le renversement de la conscience renversée » ; IIème Partie : « Marx et Feuerbach : l’interminable polémique » ; IIIème Partie : « Le jeune Marx : vers une vision nouvelle de l’homme et du monde ».
L’ensemble constitue une reprise de la question du rapport « critique » entretenu par Marx (et ses lecteurs ou utilisateurs) avec la « critique de la spéculation » déjà développée par Feuerbach sous la forme principale d’une élucidation du fondement anthropologique de la spéculation religieuse (c’est-à-dire du Christianisme) dont la philosophie idéaliste (essentiellement la philosophie de Hegel) constituerait la généralisation et la sécularisation. Cette reprise tient essentiellement compte des commentaires précédemment élaborés en par des philosophes français (notamment à la suite d’Althusser, avec ou contre lui). Mon travail s’efforce d’historiciser les conditions de ces lectures encore aujourd’hui très influentes et pour les mettre à jour. Cette recherche est sous-tendue par une interrogation sur les raisons qui expliquent la « résistance » de la philosophie feuerbachienne à la réduction que tentent de lui appliquer les lectures qui voient dans l’auteur de L’Essence du Christianisme le simple précurseur de celui de L’idéologie allemande et des Thèses sur Feuerbach, destiné à subir à son tour le « dépassement dialectique » dont il avait pourtant mis le principe en cause. Je montre la nécessité d’éviter le formalisme des « jugements » en forme d’antithèse (pour ou contre pour les auteurs concernés), alors que la critique marxienne de Feuerbach constitue aussi, en un certain sens, un « prolongement » du discours de Feuerbach au-delà de lui-même, ou une actualisation de Feuerbach au sein de son dépassement. Cela, toutefois, évite l’idée d’une simple répétition entre les deux auteurs « post-hégéliens » c’est le surgissement d’écarts philosophiquement pertinents à propos de la représentation (divergence fondamentale d’une analyse du mécanisme de la représentation et d’une identification de ses sources), ainsi qu’une divergence (dont l’intérêt au regard de questions philosophiques et politiques très actuelles ne saurait échapper) entre les deux positions pratico-théoriques qu’on peut caractériser comme « athéisme » et « a-religion ».
In fine, la question de l’émancipation dans le domaine de l’éducation sous-tend ma thèse et aborde les rapports entre éducateurs et éduqués. Ainsi, les Thèses sur Feuerbach, insiste sur le fondement anthropologique qui met l’accent sur le rôle de l’éducation dans le processus d’humanisation de l’homme. Cela m’a permis de faire le lien entre la philosophie politique et la philosophie de l’éducation afin de montrer que les démarches de Feuerbach et de Marx s’expliquent en termes d’une bifurcation, dans la mesure où tous les deux proposent d’emblée deux analyses différentes de la question de l’éducation, qui ne sauraient être placées à la suite l’une de l’autre.