Adler Stephen CAMILUS, Université d’État d’Haïti

Discipline : Philosophie

Titre de la thèse : Conflictualités et politique comme oubli du citoyen en Haïti

Année de soutenance de la thèse : 2015

Contact : adlercamilus@yahoo.fr

 


 

Après des études à l’École Normale Supérieure de Port-au-Prince (2005-2008) en philosophie qui lui ont permis d’obtenir également une Licence en Didactique du Français Langue Étrangère (UAG/ENS), Camilus Adler obtient une bourse d’études du Gouvernement français et soutient successivement au département de philosophie de l’Université Paris 8 un Master (2011) et un Doctorat (2015) en philosophie sur le sujet Conflictualités et politique comme oubli du citoyen en Haïti.
S’inscrivant dans une perspective comparative et interdisciplinaire, ses recherches actuelles portent essentiellement sur les pathologies sociales postcoloniales entravant le présent des sociétés postcoloniales, particulièrement Haïti, qu’il cherche à diagnostiquer en croisant philosophie sociale et théories critique du colonial. Il s’intéresse à l’oubli du citoyen dans la politique en Haïti, aux formes de réification du pouvoir dans ses rapports pathologiques avec la vie dépouillée de sa puissance d’affirmation conformément à un processus de colonisation de la vie.
Enseignant-chercheur de la Faculté d’Ethnologie de l’Université d’État d’Haïti où il anime le séminaire de « Philosophie sociale » dans le cadre du programme de master en Anthropologie sociale, et coordonnateur du projet de recherche du Centre d’Études et de Recherches Critiques qu’il a contribué à fonder, il inscrit ses recherches dans une perspective comparative et interdisciplinaire. Elles portent essentiellement sur les pathologies sociales postcoloniales entravant le présent des sociétés postcoloniales, particulièrement Haïti, qu’il cherche à diagnostiquer en croisant philosophie sociale et théories critique du colonial. Il s’intéresse à l’oubli du citoyen dans la politique en Haïti, aux formes de réification du pouvoir dans ses rapports pathologiques avec la vie dépouillée de sa puissance d’affirmation conformément à un processus de colonisation de la vie.

Résumé de la thèse : Notre thèse part de l’intelligibilité habituelle de la société haïtienne pensée dans un rapport de déterminité avec la colonie. Le sujet postcolonial est un sujet auto-enchaîné, autodestructeur et non émancipé par le fait que sa subjectivité serait produite par la colonialité. Par-delà ce schéma, nous émettons l’hypothèse que la Révolution haïtienne de 1804 peut être pensée comme une scène décoloniale dont la répétition peut être vérifiée dans l’Histoire et la radicalité susceptible de fonder une citoyenneté émancipatrice. Sa vérité se déploie dans une rencontre polémique avec la modernité. Elle devient le site d’un contre-imaginaire qui produit le détachement de l’imaginaire de la domination et une expérience de fondation et de commencement qui doit être étudiée en lien avec les conflictualités. L’oubli du citoyen vient de l’impossible croisement de la stásis et du dêmos contre l’ordre social de domination pour rendre effectifs de nouveaux droits face aux potentats au nom de l’égalité et de l’émancipation. La thèse est divisée en trois parties et neuf chapitres. La première partie traite du procès d’altérisation du sujet colonial en lien avec la subjectivité occidentale, les formes ambivalentes de ses revendications et de son auto-institution sans pouvoir s’auto-abolir. La deuxième aborde la question de l’interprétation de la Révolution et les formes de domination post-coloniale. La dernière partie retrouve la mémoire d’une exigence de fondation et de commencement au regard de l’idée de scène décoloniale porteuse d’une brèche-anarchique. Elle appréhende ensuite les rapports entre violence, pouvoir et conflictualités au regard d’une reconfiguration décoloniale du monde.

Formation :

  • 2015 Docteur en Philosophie (Université Paris 8) avec mention très honorable et félicitations du jury à l’unanimité, titre de la thèse : « Conflictualités et politique comme oubli du citoyen en Haïti »
  • 2011 Diplôme de master en Philosophie, Université Paris8 (mention Très bien), titre du mémoire : « La politique comme oubli du citoyen dans la philosophie politique de Thomas Hobbes »
  • 2008 Licence en didactique du français langue étrangère (FLE), Université des Antilles et de la Guyane/Ecole Normale Supérieure
  • 2005-2008 Certificat de fin d’études d’École Normale Supérieure de Port-au-Prince, Philosophie (major de promotion)

Expérience professionnelle :

  • Mars 2016-Mars 2017  Conseiller en charge de l’enseignement supérieur au Cabinet du Ministre de l’Education nationale et de la formation professionnelle, Haïti
  • Septembre 2016 Professeur de Philosophie à l’Université d’Etat d’Haïti/ Faculté d’Ethnologie
  • 2008-2010 Petit-Séminaire Collège Saint-Martial,Grand Séminaire Institut de Philosophie, formation des Séminaristes, Enseignant de philosophie
  • 2009-2010 Collège Dominique Savio, Pétion-Ville, Enseignant de philosophie

Publications :

Ouvrage

  • Haïti ou l’impossible émancipation : Révolution, colonialité, domination et luttes sociales, à paraître.

Direction d’ouvrage

  • Histoire et Pouvoir. L’expérience post-coloniale haïtienne. Hommage à Michel-Rolph Trouillot, à paraître

Articles

  • « La communauté et son dehors » in John Picard Byron (dir) Production de savoir et construction sociale. L’Ethnologie en Haïti, Presses de l’Université Laval, 2014, pp.269 - 283.
  • « L’égalité dans le miroir de l’autre : les enjeux de l’écriture de l’histoire en Haïti » Chantiers, revue des Sciences humaines et Sociales de l’UEH, vol. I, N°1, octobre 2014, pp.61-82.
  • « Du corps qui n’est pas le mien : corps en situation (post)coloniale de domination, pathologies coloniales et émancipation » Revistas FAIA (Programa Internacional de Investigación en Filosofía Intercultural de la Liberación), VOL 5. N°24. 2016.
  • « La Révolution haïtienne de 1804 entre les études postcoloniales et décoloniales/latino-américaines » Revue d’études décoloniales, à paraître
  • « Hospitalité après la race : être et se reconnaître soi-même dans l’Autre » in Enrique Del Percio (éd.) Haiti y fraternidad, à paraître.
  • « Sédimentation coloniale du pouvoir et l’écriture de l’histoire. Introduction » in Adler Camilus et Edelyn Dorismond (dir), Histoire et Pouvoir. L’expérience post-coloniale haïtienne. Hommage à Michel-Rolph Trouillot (à paraître)
  • « La Révolution haïtienne et la violence coloniale : la puissance d’agir des masses ». Entretien avec Carolyn E. Fick » in Adler Camilus et Edelyn Dorismond (dir), Histoire et Pouvoir, ibid.
  • « Haïti ou la « (méta)révolution méta-moderne » ? Entretien avec Eduardo Grüner, (en espagnol) in Edelyn Dorismond et Adler Camilus (dir), ibidem.
  • « Haïti : désavouer la modernité » Entretien avec Sybille Fischer, trad. de l’anglais in Edelyn Dorismond et Adler Camilus (dir), ibidem.
  • « Le nom d’Haïti dans l’Histoire  » Entretien avec Alyssa Goldstein Sepinwall, trad. de l’anglais in Edelyn Dorismond et Adler Camilus (dir), ibidem.
  • « Le Nègre ou le sujet-pour-la-mort : esclavage et procès de production esclavagiste au cœur de la modernité » in Edelyn Dorismond et Adler Camilus (dir), Ibidem

Communications :

  • « Pompée Valentin de Vastey, Aimé Césaire et Frantz Fanon : la critique de la Raison coloniale et la violence de la langue », Faculté de Linguistique Appliquée, Journée internationale de la Francophonie, 16 mars 2017.
  • « Archéologie critique de la déconstruction du savoir colonial avant l’avènement des études postcoloniales et les études décoloniales : le projet inachevé de Jean Louis de Vastey et de J. Anténor Firmin depuis Haïti », rentrée du LADIREP, Port-au-Prince, Jeudi 17 novembre 2016.
  • « Qui a peur de l’Université en Haïti ? Savoirs décadents, société malade et diagnostic du temps présent. », Journée d’études, « 1986-2016, trente ans plus tard. Université et transition démocratique » Campus de l’Université du Roi Henri Christophe de Limonade, 18 mai 2016.
  • « La Révolution haïtienne de 1804 entre les études postcoloniales et décoloniales/latino-américaines » Colloque d’études décoloniales : déplacements épistémologiques du pouvoir, de l’être et des savoirs, Université Lumière, Lyon 2, 7 et 8 décembre 2015.
  • « La Révolution haïtienne de 1804 comme auto-émancipation », colloque international Penser l’émancipation, Université Paris 10, 19-22 février 2014.
  • « Postcolonial studies et la Révolution haïtienne de 1804 », colloque international en hommage à Michel-Rolph Trouillot, 24-25 avril 2014, Université Paris 8.
  • « L’esclavage moderne comme tort intraitable : les ambivalences insoutenables de la question de la réparation ? » Journée de Mémoire et de Réflexions sur la traite, l’esclavage et leurs abolitions, Lyon, 10 mai 2015.
  • « Le nègre marron et la temporalité esclavagiste : les lieux d’une rupture à l’épreuve de la Philosophie » colloque international, Les temps de la rupture, Paris7/Paris8, 23-24 janvier 2014
  • « La paysannerie et la construction de la nation haïtienne » Colloque international sur L’Ethnologie et la construction de la nation politique, du peuple et du citoyen en Haïti, 15-18 février 2013
  • « Conflictualités et reconnaissance comme imposition du soi dans l’espace civique : reconnaissance de soi entre complicité et résistances » colloque international Université d’État d’Haïti, Port-au-Prince, Haïti, 27-29 octobre 2011.
  • « Conflictualités politiques » Institut d’été Memory, Slavery and Citizenship, York University, Toronto, 21-27 août 2011.

Activités de recherche :

Collectifs de recherche

  • Membre du Groupe de travail Pensamiento crítico y decolonizador caribeno/ CLACSO.
  •  Co-fondateur du Centre d’Études et de Recherches Critiques (CERC) et de la Revue Praxis décoloniales

Coordination d’activités de recherche

  • Université d’été 2014, « État et colonialité. Mémoire et fondation anthropologico-politique du pouvoir dans les sociétés postcoloniales (caribéennes) »,organiseé par Club de Réflexions des Universitaires Haïtiens de Paris (CRUHP), Port-au-Prince, Haïti, juillet 2014.
  • Université d’été, « Pouvoir et État en Haïti : les discours des Sciences Humaines et sociales à l’épreuve », juillet 2013, Port-au-Prince-Jérémie, Haïti organisée par le CRUHP.
  • « Histoire, Mémoire et Pouvoir en terres postcoloniales. L’expérience haïtienne », colloque international en hommage à Michel-Rolph Trouilltot organisé par le CRUHP, avril 2014, Paris 8.
  •  Colloque international, « Écriture et mise en récit des sociétés postcoloniales. Penser l’état présent et ses pathologies », organisé par Centre d’Etudes et Recherches Critiques en partenariat avec Réseau d’Etudes Décoloniales et le Groupe de travail Pensamiento crítico y decolonizador caribeno /CLACSO, Port-au-Prince, 23-25 octobre 2017.

Langues étrangères parlées :

  • Anglais
  • Espagnol

Sur Internet :