Jordi CARMONA HURTADO, Université fédérale de Campina Grande

Discipline : Philosophie

Titre de la thèse : Patience de l’action, Hannah Arendt

Année de soutenance de la thèse : 2012

Contact : jcarmonahurtado@gmail.com

 


 

Jordi Carmona Hurtado est né à Elx, Espagne, en 1979. Il a soutenu en 2012 à l’Université Paris 8 une thèse de philosophie en co-tutelle européenne avec l’Universidad Autónoma de Madrid.
En 2015 un livre issu de sa thèse doctorale est paru en français aux éditions L’Harmattan sous le titre Hannah Arendt. Patience de l’action. Une nouvelle version de ce livre va paraître en espagnol au cours de l’année 2017 : Paciencia de la acción. Ensayo sobre la política de las asambleas, aux éditions Akal.
Entre 2013 et 2014 il a été boursier post-doctoral à l’Universidade Federal do Rio Grande do Norte, au Brésil. Il est, depuis 2014, professeur de philosophie moderne, spécialisation esthétique, à l’Universidade Federal de Campina Grande, au Brésil. Il fait partie du groupe de recherche “ACEFALO”, enregistré au CNPq.
Ses recherches portent sur la littérature ; sur le cinéma ; sur l’histoire de l’esthétique ; sur l’actualité des formes d’expression et de pratique de la pensée politique, sociale et révolutionnaire ; sur les appropriations de la phénoménologie ; sur des auteurs du corpus philosophique contemporain tels que Hannah Arendt, Maurice Merleau-Ponty, Gilles Deleuze, Jacques Rancière.

Page personelle : http://lattes.cnpq.br/5749338796825826

Résumé de la thèse : La politique, pour Arendt, nomme une expérience précise, infiniment pratique : le politeuein. C’est l’expérience de l’agir. Mais on ne saurait agir qu’au pluriel, et il y a une radicale autonomie de la praxis. La politique, au pluriel agissant, effectue une révélation du-monde : elle change le « désert » en « monde ». Parce qu’agir est fondamentalement commencer quelque chose, la politique se laisse le mieux approcher aux moments révolutionnaires, aux moments de hiatus dans les temps historiques, où la capacité originaire des hommes apparaît à la lumière du jour. L’expérience de la politique nous montre que l’agir humain est la seule figure véritable de ce que les philosophes ont appelé l’arkhè. La pensée politique recherchée par Arendt est une pensée qui saurait s’exercer en conditions de pluralité. Cela exige de décentrer le dispositif philosophique dans son ensemble : du théorique, le séjour du singulier-universel, vers l’Öffentlichkeit, le séjour du pluriel-mondial. Penser politiquement, cela suppose d’endurer le Faktum de la pluralité en développant une patience de l’action. La pensée politique prend la forme d’une compréhension, ce qui nomme le moment principal de ce décentrement. Si l’action commence à chaque fois quelque chose de nouveau, si elle est fondamentalement une rupture, la patience de l’action définit le travail, l’effort et la discipline du commencement — du miracle. Cette patience définit une philosophie de l’initium, de l’initiative. Le défi principal de ce mode de la pensée consiste à soustraire le moment du « au commencement » de l’emprise du mythe. Ainsi, la pensée politique arendtienne est une pensée critique, ou plutôt une pensée Aufklärer.