Guehi Laurent Fidèle BAHOU
Discipline : Philosophie
Sujet de thèse : La question de la conquête de l’humanité et de la dialectique de la reconnaissance à partir du passage "domination et servitude" de la section "conscience de soi" dans la phénoménologie de l’esprit de Hegel.
Année de soutenance de la thèse : 2016
Résumé de la thèse : Cette thèse étudie la question de l’accès à l’humanité qui se laisse penser au sein d’une longue tradition selon la double orientation d’un passage de la nature à la culture et de la vie isolée à un univers d’altérités partagées. G.W. Hegel en a spectaculairement repris et énoncé pour la philosophie les termes en lui donnant la forme d’une dramaturgie de la conscience embrassant la totalité du savoir et de l’expérience au sein du mouvement historique. La thèse retrace l’épopée de la conscience au travers de ses différents stades, depuis la naïveté première de la conscience sensible jusqu’à l’universalité du savoir absolu. Elle analyse la réception plurielle de Hegel dans le discours philosophique et sociologique moderne. En prenant comme fil rouge la dialectique hégélienne de la reconnaissance, cette thèse soumet à l’examen ses réappropriation successives chez Bourdieu, Honneth et Girard. Bourdieu insiste sur l’importance des facteurs culturels et symboliques dans les mécanismes de reproduction des hiérarchies sociales et accorde une place de choix à la violence symbolique. La réception honnethienne de Hegel soutient que la société n’est pas un agrégat d’individus égoïstes mus par le calcul rationnel de leurs intérêts. Les hommes ont des attentes morales et les luttes sociales sont des << luttes pour la reconnaissance. Quant à Girard, il révèle la dimension conflictuelle de l’imitation et son rapport avec la violence. Le mimétisme engendre la rivalité, mais en retour la rivalité renforce le mimétisme.