Cléane PRELAT, Avocate
Discipline : Philosophie
Titre de la thèse : Genèse et institution de l’humanité politique chez Jean-Jacques Rousseau
Année de soutenance de la thèse : 2017
Contact : cleane8@yahoo.fr
Après des études de philosophie à l’École normale supérieure d’Haïti et la rédaction d’un Master sur G. Vico menées parallèlement à une expérience enseignante, Cléane PRELAT rejoint le département de philosophie de Paris 8 après le séisme qui frappe durement son pays le 12 janvier 2010. Elle acquiert en France un second Master en Droit constitutionnel et droits fondamentaux à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, et soutient le 13 octobre 2017 un Doctorat de philosophie sur Genèse et institution de l’humanité politique chez Jean-Jacques Rousseau préparé au sein de l’école doctorale Pratiques et théories du sens de l’Université Paris 8.
Ses publications et interventions publiques portent sur les droits humains, la pensée de Jean-Jacques Rousseau et son actualité, la littérature et la fiction francophones.
Résumé de la thèse : Rousseau conteste la théorie aristotélicienne de la sociabilité naturelle à laquelle il supplée sa doctrine de l’asociabilité naturelle. Il rejette du même coup la conception hobbesienne de l’homme naturellement insociable et s’oppose également au dogme du péché originel auquel il oppose sa théorie de la bonté originelle qui n’est, en réalité, qu’une apologie de la justice et de la toute-puissance divine ce qui nous a conduit à la question de la théodicée inspirée par Saint-Augustin, théorisée par Leibniz, contestée par Voltaire et par lui défendue. En rejetant le péché originel et en proclamant la bonté naturelle de l’homme, il disculpe Dieu mais aussi l’homme avant son intégration à la vie sociale. C’est donc pour lui, les liens sociaux qui corrompent l’homme et le rendent mauvais. Il fait découler cette corruption de l’inégalité créée par la propriété car à l’état de nature où il n’y avait pas de propriété, où tout était commun à tous, l’homme n’était pas méchant et c’est pour tenter de revenir à l’état d’égalité naturelle qu’il a institué la loi. Mais il a remarqué qu’une fois entré dans la vie sociale, la propriété est devenu un droit sacré, indispensable. Un revirement s’est donc opéré chez lui. De pourfendeur du droit à la propriété, il en est devenu le défenseur. Aussi, certains commentateurs l’ont-ils classé dans la catégorie des individualistes. D’autres le rangent parmi les communistes et d’autres le rattachent à la doctrine socialiste. Afin de mieux pouvoir le situer, nous avons choisi de confronter ses idées et prises de position avec les tenants de ces différents courants idéologiques : Proudhon pour l’individualisme, Baboeuf pour le communisme et Marx pour le socialisme.