Colloque et journées d’études doctorales. Regards transatlantiques croisés sur les indépendances et critiques post-coloniales du logocentrisme philosophique 01-03.06.2016

Colloque et journées d’études doctorales
Regards transatlantiques croisés sur les indépendances et critiques post-coloniales du logocentrisme philosophique
Du 1er au 3 juin 2016

 

 

Colloque et journées d’études doctorales organisés par : Le Collège international de philosophie, L’École Doctorale Pratiques et théories du sens de l’Université Paris 8, Le Département de philosophie de l’Université Paris 8, La Fondation Maison des Sciences de l’Homme , L’Institut des Amériques, Le Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie de l’Université Paris 8, Le Laboratoire du changement social et politique de l’Université Paris 7, Le Centre de recherches sur les actions locales de l’Université Paris 13, La Maison de l’Amérique Latine, L’Académie des Sciences d’Outre-mer.

Dans le cadre de la Semaine de l’Amérique Latine et des Caraïbes
Avec le soutien de l’Ambassade d’Argentine en France et de l’Ambassade de la République de Saint-Domingue à l’UNESCO

 

Le premier moment de ce colloque (Émeutes, déclarations, proclamations, signatures : la question des Constitutions) pose la question : qu’est-ce qu’une déclaration d’indépendance ? Déclarer est en premier lieu donner à connaître (déclarer l’amour, se prononcer dans un acte public, dénoncer un complot) ; finalement se déclarer ou se prononcer, c’est prendre parti pour ou contre (Littré). L’indépendance pour sa part est un événement qui rompt avec la domination. Le mot désigne tant l’état d’une personne indépendante que la condition d’un État, d’un pouvoir qui ne dérive pas d’un autre. Il s’agira d’interroger la déclaration d’Indépendance des Nations en Amérique Latine d’un point de vue philosophique, en partant de l’énigme qu’implique le processus d’auto-émancipation qui la produit comme inéluctable, considérant le sujet de l’énonciation – le peuple (argentin, ou chilien…) – comme l’auteur de sa propre déclaration d’indépendance, dès lors que le peuple (argentin, chilien…) n’existe pas encore comme nation avant le moment constitutionnel ; et de réfléchir sur les effets de cet acte de parole qui engendre l’État-nation. Reprenant l’interrogation de Jacques Derrida à propos de la Déclaration d’Indépendance des États-Unis : qui signe la Déclaration ? Quels engagements sont-ils pris ? De quel peuple s’agit-il, si celui qui se présente comme déclarant son indépendance demeure une chimère pendant tout le siècle qui suit ? Il s’agit d’interroger aujourd’hui, à la lumière des influences réciproques de la pensée politique en France et en Amérique Latine, la question de la Déclaration d’Indépendance comme origine réelle ou mythique d’une tradition nationale et d’une mode d’être des républiques. La généalogie de quatre autres concepts est ici engagée : la Nouvelle Indépendance, la Souveraineté Nationale, la Mémoire et la Démocratie.

Le second moment (Transatlantisme et critiques post-coloniales du logocentrisme philosophique) voudrait favoriser une discussion approfondie des impulsions et ressources que les thématiques postcoloniales ont trouvées depuis plusieurs décennies dans la philosophie contemporaine. Transatlantiques s’entend des allers et retours dont l’histoire passée et les opérations créatrices du présent altèrent, sans frontière assignable, la séparation entre des continents qui se nomment davantage à leurs bords qu’en leurs centres. Transtlantique s’entend encore ici, de l’évocation d’un Atlantique noir qui surdétermine de son trait supplémentaire, et en réalité plus profondément que par la seule suspension des fixités, la relation intercontinentale. Par l’une et l’autre de ces significations un travail critique s’est développé dont on sait qu’il s’est donné pour inspiration méthodologique et/ou perspective fondamentale divers gestes développés par la philosophie, en ce contexte ou dans des contextes associés, à l’égard de son logocentrisme. Ce dont ces journées d’études se feront l’écho.

 


 

Mercredi 1er juin 2016
Maison de l’Amérique Latine
217, Boulevard Saint-Germain, 75007 Paris, Métro Solfèrino

 

9h30 Ouverture : Diogo Sardinha (CIPh), Susana Villavicencio (Université de Buenos Aires), Mercedes Risco (Université Nationale de Tucuman) et Patrice Vermeren (Université Paris 8) : Regards transatlantiques croisés sur les Indépendances

Allocution de bienvenue de Yves Abrioux et Catherine Verna, directeurs de l’École Doctorale Pratiques et Théories du Sens

10h-13h Table ronde : Lire, traduire, interpréter, communiquer

  • Agostina Weler (UBA/Université Paris 8) et Nicolás Garibaldi (Université de Córdoba) : Traduire un nom, traduire un paysage : Derrida et Prieto
  • Mercedes Risco (Université nationale de Tucuman) : Traduction et médiation
  • Maddalena di Benedetto (Université Paris 8) : Italo Calvino, lire et traduire
  • Natalia Prunes (Université de Buenos Aires) : Traduire sans trahir ?
  • Carina Basualdo (Sophiapol-Université Paris Nanterre) : Traduire, analyser, lire
  • Gustavo Celedon (Université de Valparaiso) : Trois mots de Raúl Ruiz pour parler de la Revue Latino-Américaine du Collège International de Philosophie
  • Patrick Vauday (Université Paris 8) : Regards noués : Michel Leiris, Wifredo Lam
  • Paula Kufer (IICC-UAB/CONICET) : Traduction et rédemption, une tentative benjaminienne
  • Miguel Espejo (Buenos Aires) : A l’ombre d’Éphèse
  • Yves Abrioux (Université Paris 8) : Traduire en actes une déclaration d’indépendance
  • Yanina Foti (EHESS, France/Argentine) : Sous-Commandant Marcos, vingt ans de guérilla communicationnelle (1994-2014)

Présidentes de séance : Agostina Weler (UBA/Université Paris 8) et Barbara Zauli (LLCP-Université Paris 8)

14h30-17h Table ronde : La question des Constitutions

  • Jean-René Garcia (Université Paris 13) : Philosophie des constitutions du Mexique
  • Edgardo Manero (CNRS/EHESS) : Le mythe de la deuxième indépendance : révolution et/ou restauration ?
  • Véronique Hebrard (Université Paris 4) : Pronunciamientos et pétitions
  • Maria Laura Reali (Université Paris 7) : La construction d’un ordre politique en Argentine et en Uruguay (1890-1918). Entre révolution, restauration et réaction
  • Angelica Montes Montoya (ESSEC/Université Paris 13) : La diversité culturelle collective en tension : un regard depuis la démocratie agonistique de Chantal Mouffe
  • Federico Tarragoni (Université Paris 7) : Populisme et « secondes indépendances ». Remarques sur l’histoire latino-américaine
  • Jorge Davila (Université Los Andes, Mérida, Venezuela) : L’indépendance latino-américaine : le regard de Lezama-Lima dans L’Expression américaine

Présidents de séance : Rada Ivekovic (philosophe, Paris) et Didier Moreau (Université Paris 8)

17h30-20h Table ronde : Déclarer l’Indépendance

  • Susana Villavicencio (Université de Buenos Aires)
  • Lucrecia Escudero Chauvel (Université de Lille/UNRosario)
  • Clemént Thibaud (Université de Nantes)
  • José-Luis Villacañas (Université Computense, Madrid)
  • Pilar Gonzalez Bernaldo (Université Paris 7)
  • Senda Sferco (IGG-Université de Buenos Aires/CONICET)

Présidentes de séance : Susana Villavicencio (UBA) et Fabienne Brugère (Université Paris 8)

 


 

Jeudi 2 juin 2016
Académie des Sciences d’Outre-mer
(15, rue Lapérouse, 75116, Paris, Métro Kleber)

 

9h : Allocution de bienvenue de Monsieur Pierre Gény, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences d’Outre-mer

9h30-12h30 Table ronde : Diagnostiquer le présent. Michel Foucault d’un côté et de l’autre de l’Atlantique

  • Senda Sferco (IGG-Université de Buenos Aires/CONICET) : Philosophie de l’évènementialisation
  • Orazio Irrera (Université Paris 1) : Foucault et les études décoloniales
  • Valentine Le Borgne de Boisriou (IGG-Université de Buenos Aires/CONICET) : La notion de subjectivation comme outil de compréhension des conflits politiques
  • José Jara (Université de Valparaiso) : Cruce de filósofos entre Europa y Chile : una sola vía
  • Marcelo Raffin (Université de Buenos Aires/CONICET) : Images de la politique chez Foucault
  • Maddalena Figueria (Udelar, Montevideo) : Subjectivation, mémoire, éducation

Présidents de séance : Marcelo Raffin (Université de Buenos Aires) et Mercedes Risco (Université Nationale de Tucuman)

14h-17h Table ronde : L’Europe philosophique

  • Carlos Lobo (CIPh/Lycée Malherbe, Caen) : Les frontières de la raison européenne ou l’européocentrisme à l’épreuve de la cartographie
  • Soraya Nour-Sckell (CIPh/Université de Lisbonne) et Ana Saladrigas (Porto, Portugal) : Le cosmopolitisme
  • Griselda Gaiada (Université Nationale de La Plata/CSHPM-Université Paris 1) : Leibniz et les droits de l’homme
  • Alexandra Theodoropoulou (Universiité Panteion des sciences humaines, Athènes) : Eleusis ou à la recherche des mystères perdus
  • Maria Kakogianni (Université Paris 8) : Symptôme d’eurocentrisme. La Grèce moderne comme centre/frontière, et la fabrique de son indépendance
  • Ericson Salvio Falabretti (Université Catholique Pontificale de Paraná) : Rhétorique et politique chez Rousseau
  • Francisco Verardi Bocca (Université Catholique Pontificale de Paraná) : La vie sensible et l’homme emprisonné chez le Marquis de Sade
  • Stéphane Pujol (CIPh/Université Paris Nanterre) : De l’Europe des Lumières aux lumières de l’Europe
  • Eugenio Correa (PUC Valparaiso) : La conception techno-économique du temps
  • Plinio Prado (Université Paris 8) : Les derniers jours de l’Humanité. La thèse de Husserl sur la Krisis aujourd’hui

Présidents de séance : Bertrand Ogilvie (Université Paris 8) et Laura Llevadot (Université de Barcelone)

17h30-19h Table ronde sur le livre d’Annamaria Contini, Esthétique et science du vivant. De l’école de Montpellier à Henri Bergson (L’Harmattan, 2016)

  • Ana Maria Contini (Université de Modène et Reggio Emilia)
  • Elena Donato (Université de Buenos Aires)
  • Florence Caeymaex (Université de Liège)
  • Renzo Ragghianti (École Normale Supérieure, Pise)
  • Jordi Riba (Université Autonome de Barcelone)
  • Patrice Vermeren (Université Paris 8)

Présidents de séance : Elena Donato (Université de Buenos Aires) et Yves Duroux (CNRS)

 


 

Vendredi 3 juin 2016
Fondation Maison des sciences de l’homme
(190, Avenue de France, 75013 Paris, Métro Quai de la Gare)

 

9h15-11h Table-ronde : Critiques caribéennes du logocentrisme européen, session 1 : philosophie et littérature

  • Adler Camilus (Université de Limonade, Haïti) : Vastey et Firmin : archéologie de la critique de la « subjectivité occidentale » et de la raison coloniale
  • Stéphane Douailler (Université Paris 8) : Le décentrement de la démocratie universelle
  • Anne-Andrée Kekeh (Université Paris 8) : Writing against the tide.../« Écrire à contre-courant : du bon usage des espaces déjà occupés » – Imaginaires de la Caraïbe anglophone
  • Françoise Simasotchi (Université Paris 8) : Littératures caribéennes francophones : quelques exemples de pratiques de détour/nement

Président de séance : Matthieu Renault (Université Paris 8)

11h15-13h. Table-ronde : Critiques caribéennes du logocentrisme européen, session 2 : anthropologie critique et histoire

  • Amzat Boukari-Yabara (EHESS) : Groundings with My Brothers : Walter Rodney et le mouvement rastafari
  • Jean-Jacques Cadet (Université Paris 8) : Jacques Roumain face à l’eurocentrisme : vers une traduction du marxisme
  • Malcom Ferdinand (Université Paris 7) : Pour une écologie politique caribéenne décoloniale
  • Ary Gordien (Université Paris 5) : L’implantation de l’afrocentrisme en Guadeloupe, un renversement ou dépassement du logocentrisme « occidental » ?

Présidente de séance : Pauline Vermeren (Université Paris 13)

14h-17h Table-ronde : Révolution et émancipation

  • Martin Cortés (UNGS/CONICET) : Repenser la révolution. La crise du marxisme, d’Althusser à l’Amérique Latine
  • Laura Llevadot (Université de Barcelone) : Une maison toujours hantée : démocratie et souveraineté
  • Luz Maria Lozano (Université de l’Atlantique, Baranquilla) : Analyses de structures de domination-exclusion : Enrique Dussel et Michel Foucault
  • Jordi Riba (Université Autonome de Barcelone) : Émergence démocratique contre pratiques logocentriques
  • Nick Nesbitt (Université de Princeton) : Révolutions et émancipations
  • Paolo Quintili (CIPh/Université de Rome 2) : La pensée anticolonialiste européenne à l’époque des Lumières
  • Santiago Castro-Gomez (Université Javeriana de Bogotá) : La réception de la Révolution française en Nouvelle-Grenade
  • Miriam Hernández Reyna (Institut d’histoire du temps présent, CNRS-Paris) : L’idée d’autochtonie dans les politiques de l’interculturalité au Mexique : un mythe des origines nationales à l’ère du global
  • Patricio Brickle (Université Alexandru Ioan Cuza) : Persona non grata, un Chilien à Cuba

Présidents de séance : Franck Jedrzejewsky (CIPh) et Nelson Vallejo-Gomez (FMSH)

17h15 Conférence de Francisco Naishtat (Université Nationale de La Plata/UBA) : Les déplacements sémantiques de Caliban comme personnage conceptuel. De Renan à Retamar (à quatre cents ans de la mort de Shakespeare et cent ans de la mort de Rubén Darío)

Présidentes de séance : Laurence Cornu (Université de Tours) et Louise Ferté (Université de Picardie Jules Verne)

18 h Conclusions du Colloque par Michel Wieviorka, président de la FMSH ; Diogo Sardinha, président du Collège international de philosophie ; S.E. Laura Faxas, Ambassadeur de la République Dominicaine auprès de l’UNESCO ; S.E. Jorge Faurie, Ambassadeur de l’Argentine en France ; S.E. Philippe Bastelica, Ministre Plénipotentiaire en charge de la Semaine de l’Amérique Latine et des Caraïbes ; Patrice Vermeren, directeur du département philosophie de l’Université Paris 8

19 h Cocktail

 


 

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