Ateliers de Saint-Benoît-du-Sault (Jeunes chercheur·e·s) 15-19.07.2021

Ateliers d’été (Jeunes chercheur·e·s)
Du 15 au 19 Juillet 2021
Le Sursault

Prieuré de Saint-Benoît du Sault
36170 Saint-Benoît du Sault (Indre)

 
Une Université ouverte est en train de naître.
Nous l’appelons Université du Prieuré ou Université de Saint-Benoit-du-Sault. Parfois, poétiquement, certain.es la nomment : Université du Sur-Sault.
Son lieu : un prieuré médiéval de plus de mille ans. Son site : l’ancien village bénédictin de Salis, aujourd’hui Saint-Benoît du Sault (Indre). Son cadre : un promontoire surplombant une vallée où ruisselle et s’étale l’étang du Portefeuille. Son environnement : un ruralisme vivant où pullulent les arts.
Du 15 au 19 Juillet, une communauté de détenteurs de savoirs, professeur·e·s, étudiant·e·s, artistes, chercheur·se·s mais aussi des personnes sans titre particulier viendront les partager et les restituer dans des espaces ouverts à tou·te·s.
 
Accès :
Prieuré de Saint-Benoît du Sault – 36170 Saint-Benoît du Sault (Indre)

Vieille ville de Saint-Benoît du Sault à 20mn de la Gare d’Argenton sur Creuse (sur le TER Paris-Toulouse). À 2h20 de Paris et 4h50 de Toulouse.
 
Contacts :
Université de Saint-Benoît du Sault – universite.sbs@gmail.com
Blaise Marchandeau-Berreby | 07 67 27 87 36 | bmarchandeau@gmail.com
Clément Moutet | 06 40 29 54 53 | clementmoutet@gmail.com
 

 

Programme
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Les conférences et interventions littéraires, philosophiques, scientifiques ou artistiques sont accompagnées d’ateliers. Elles sont filmées et seront rendues disponibles par la suite en vidéo.

 

1 – POÈME
Comment vivre dans l’équivoqué

« Le Coeur des ténèbres à ses couleurs que la couleur ne connaît pas »
Marie Chuvin et Blaise Marchandeau-Berreby

Traduire en couleurs : Atelier de traduction autour de Joseph Conrad, The Heart of Darkness. En dépit de son titre, ce roman est saturé de problématiques chromatiques (le « blank » des espaces vierges, les couleurs coloniales des empires qui se partagent l’Afrique, la séparation entre Blancs et Noirs...) que nous essaierons de décrypter au cours de l’atelier.

« L’écriture entre poison et remède  : Vincent La Soudiére, un naufragé du langage »
Pierre Poligone

Cette intervention de Pierre Poligone vise à présenter la trajectoire de Vincent La Soudiére, écrivain méconnu qui n’a cessé de chercher dans l’écriture un reméde à ses souffrances. À partir de son exemple, on pourra réfléchir sur la question de l’écriture comme pharmakon, à la fois poison et remède. Suivi d’un Atelier d’écriture.

« Discussion sur la nature du poème »
Thomas Rouvier

J’aimerais que l’on prenne le temps de discuter d’un problème général qui concerne la poésie, et le poème en particulier, et qu’on en explore quelques ramifications. On pourrait introduire ce problème par le débat que j’ai eu avec un ami il y a quelques temps. Je lui exposais de maniére triviale et peu rigoureuse une thèse (défendue par Heidegger), celle du privilège de la poésie quant à l’accès à une certaine vérité du monde. Autrement dit : il y aurait dans et par le langage poétique, incarné dans des poèmes, le dévoilement d’une vérité qui, par exemple, serait inaccessible aux sciences. Pour rendre raison de ce privilège, il ne s’agit plus d’aborder le poème dans sa dimension simplement artistique, mais d’abord s’interroger sur son essence. Il ne doit pas s’agir ici de confronter des thèses et des textes du canon philosophique à ce sujet, mais de nous donner collectivement l’occasion de chercher à établir les problèmes qui enserrent la question de la nature de la poésie, et des poèmes. Notre problème, il pourrait se résumer assez simplement : qu’est-ce qu’un poème ? Quand y a-t-il poésie ? Peut-on seulement, par exemple, lui donner une définition uniforme ?

« Midrash collectif du texte Des liens de Giordano Bruno »
Guillaume Pit

Un Midrash est une lecture collective pour des interprétations multiples et antagonistes. Il s’agit d’une méthode consistant à radicaliser des interprétations parfois excessives ou invraisemblables pour s’éloigner du sens premier des textes et en découvrir, peut-être, le sens profondément caché. On s’y exercera à partir d’un texte de Giorgano Bruno.

 

2 – THÉORÈME
De quoi le monde est-il fait ?

« Que peut le langage ? »
Chloé Tahar

Présentation d’un atelier qui vise à développer son intuition sur la fonction sémantique et pragmatique des actes de langages impératifs, interrogatifs et conditionnels en jouant à des jeux de communication. On se demandera comment est-ce qu’on communique autrement que pour représenter un état de choses, et quelles sont les contraintes à la fois psychologiques et sociales qui contraignent l’emploi des actes de langages.

« Sciences et techniques à l’heure des crises existentielles : Panorama, dynamiques et plaidoyer pour une université ouverte »
Emmanuel Ferrand

Je souhaite évoquer la place de sciences « de la nature » (dans lesquelles j’inclue abusivement les mathématiques, ma spécialité initiale) dans le contexte d’un monde qui fait face à une multiplicité de crises systémiques (climat, environnement, ...). Plus que jamais, le social et le politique sont inextricablement liés à la dynamique des techniques. Je proposerai un rapide panorama des différentes options défendues ici ou là au sein ou en marge des institutions, et j’essayerai au passage de justifier la nécessité de construire, dans ces domaines-là aussi, une université du Sur-Sault. Une science modeste et consciente de ses limites est-elle possible ? C’est une proposition qui pourra faire l’objet d’un atelier, en envisageant empiriquement diverses pratiques et tentatives passées ou présentes.

« Phénoménologie de l’intelligence artificielle »
Clément Moutet

Il y a des similarités entre la méthode scientifique et les techniques aujourd’hui regroupées sous le terme d’intelligence artificielle. La data ressemble beaucoup à l’expérience, l’algorithme à la conception de théorie. En utilisant la méthodologie qu’utilisa en son temps la phénoménologie pour critiquer le positivisme et la méthode scientifique, nous essaierons de mieux comprendre les mécanismes de l’intelligence artificielle, et faire des hypothèses sur ses limites.

« Qu’est-ce que la vie ? Ou comment une science de toutes les formes de vie possibles est-elle possible ? »
Thomas Tulinski

Que parmi nos molécules, seuls les polymères doués d’une fonction génétique (stockage et propagation d’information biologique) soient les acides nucléiques naturels, l’ADN et l’ARN, voilà une idée ancrée dans les esprits instruits depuis prés d’un siècle. Aujourd’hui, cette idée a pourtant perdu en vraisemblance ; je voudrais vous faire sentir pourquoi. Revenant d’abord sur la structure des acides nucléiques naturels, je donnerai alors quelques exemples de substitutions élémentaires préservant la fonction tout en altérant la structure, et j’expliquerai pour finir l’idée du raisonnement expérimental permettant d’en arriver à des résultats de la forme « tel polymère artificiel, différent d’un acide nucléique naturel, a pourtant fonction génétique ».
Le probléme philosophique d’arrière-plan, la question des autres formes de vie possibles, reçoit ainsi un traitement scientifique rigoureux, sur la base des concepts de la chimie organique et des techniques de l’ingénierie enzymologique. On verra au passage qu’une théorie physico-chimique générale de l’ensemble des structures moléculaires ayant fonction génétique manque, et qu’ainsi le champ roule à l’heure actuelle sur une forme d’empirisme tâtonnant. On pourra aussi réfléchir au statut de cette entreprise de synthèse de matière vivante alternative : faisant passer du possible à l’actuel son objet même, peut-elle en être dite la science, titre d’ordinaire réservé à l’explication rigoureuse du factuel ?

« L’accélération, le comportement humain et le monde post-factuel »
Youssef El Baba

Une argumentation solide montrera que l’accélération systémique que nous vivons, couplée aux limites de la capacité humaine à gérer la complexité et à s’y adapter, abouti non-seulement à des sentiments d’impuissance et à des phénomènes d’aliénation, mais aussi inéluctablement à un monde post-factuel et désorienté. Des exemples historiques bien-connus, mais aussi des thèmes contemporains, indiquent que les résultats de ce meilleur des mondes ne sont autres que l’extrêmisme politique, les atteintes généralisées aux libertés, et éventuellement les crimes contre l’humanité.

 

3 – STRATAGÈME
Comment s’en sortir ?

« Séance individuelles ou collectives de psychanalyse philosophique »
Chloé M

Je propose des « consultations philosophiques ». Il s’agit d’un format de dialogue socratique : une personne amène un problème qui l’intéresse, je l’aide à l’envisager philosophiquement en lui posant des questions. En d’autres termes, on aborde des enjeux psychologiques sans entrer dans le registre personnel ou anecdotique. On pose un cadre dans lequel on peut juger, conceptualiser, concevoir des hypothèses sur soi-même et le monde. Cela peut durer de 30 minutes à 1h30, se passer en présence de personnes observatrices ou non.

« Qu’est-ce qu’un stratagème onirique ? »

Lecture (enregistrée) d’une réflexion sur le champ de bataille de nos rêves ; précédé d’une comparaison entre poème, théorème et stratagème. Et si l’inconscient faisait la guerre à la conscience comme les Aristocrates déchus font la guerre à la Bourgeoisie triomphante ? Il s’agit de raconter cette histoire à partir de Freud.

« Pour une critique tactique au cinéma »
Guilem

La critique de cinéma est précédée d’une terrible réputation alors même qu’elle est un moyen privilégié pour connaitre l’être et la pensée. C’est que l’analphabétisme des peuples en ce qui concerne l’image ou l’autarcie d’une critique purement cinéphile arrangent bien les receleurs de la société du spectacle. Repenser une critique cinématographique à partir de la tactique c’est partir d’une phénoménologie des stratagèmes filmiques, c’est prendre parti pour la guérilla culturelle. Aprés une superficielle histoire de la critique de cinéma en France et la projection d’un film grand public, nous nous essayerons à la critique cinématographique dans un atelier d’écriture collectif.

« Usages du rêve »
Blaise Marchandeau-Berreby

Que peut-on faire du rêve ? Quels en sont les usages ? Quelle en est la force ? Nous verrons qu’en lui virtualités, virtuosités et vertus se confondent. Nous verrons que le règne de l’Interprétation touche peut-être, aujourd’hui, à sa fin et qu’il est temps d’essayer de construire et performer nos rêves.

« Les stratagèmes de l’Empire ou la théorie de la domination absolue de Han Fei-Tse »
Blaise Marchandeau-Berreby

Comment le pouvoir nous manipule-t-il ? Quels en sont les stratagèmes et les techniques ? Un théoricien chinois du III° siècle avant JC, Han Fei, nous en livre les secrets dans son livre Le Tao du Prince : théorie de la domination absolue. « Qui veut retrouver les sensations d’une Chine ancienne, cruelle et raffinée, violente et fastueuse, avec ses parfums, ses couleurs, sa foule de petites gens combinant leurs manigances d’arrière-cuisine, et la pourpre des grands qui complotent et bambochent sous de vastes portiques, qui veut en un mot s’imprégner des scènes familières de l’époque doit lire Han Fei » (Jean Lévi).