Séminaire. Walter Benjamin à Paris 8 (Jeunes chercheur·e·s) 2024-2025

Séminaire du LLCP 2024-2025
Walter Benjamin à Paris 8

 

Séminaire mensuel (1 mercredi par mois de 18h à 21h) : 23/10, 18/12, 29/01, 19/02, 19/03, 30/04, 21/05.
Responsables :
Andrés Goldberg, Haroun Guino et Johan Härnsten.
Pour toute question, veuillez nous écrire à l’adresse suivante : seminairebenjamin.p8@gmail.com.
Bibliographie du séminaire en téléchargement : https://drive.google.com/...

Le séminaire de recherche « Walter Benjamin à Paris 8 » se propose de lire une série de textes de Walter Benjamin rédigés au début des années 1930, au moment où, en pleine montée du fascisme, l’auteur se voit forcé de préparer son départ définitif de l’Allemagne, et où les contours de ses recherches sur l’histoire du capitalisme se précisent.
Si le premier volet du séminaire portait sur la critique dans « le champ de bataille de la littérature », nous souhaitons cette année poursuivre par la lecture de textes plus résolument tournés vers les arts visuels. Le surréalisme, la photographie et le cinéma jouent un rôle déterminant dans le projet d’une théorie matérialiste de l’art. Cependant, ces analyses débordent le domaine de la théorie esthétique et mettent à mal l’idée même d’une autonomie de l’art. Avec l’introduction de la notion de technique comme opérateur critique, Benjamin tisse une constellation singulière entre œuvre, histoire et politique que nous souhaitons explorer à travers les textes de cette période.
Le séminaire est ouvert à tout·e étudiant·e en licence, master et doctorat qui s’intéresse à la première théorie critique allemande (Lukács, Adorno, Bloch) et/ou à la pensée française qui lui est contemporaine (Lefebvre, Bataille, Klossowski). Nous rappelons qu’il ne pourra pas être validé, et qu’il ne sera donc l’occasion d’aucune sorte d’évaluation.

 

1ère séance :
Mercredi 23 octobre 2024 de 18h à 21h en salle A2 204
Maison de la recherche de l’Université Paris 8

2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis (M° Saint-Denis Université)

Pour introduire nos interrogations autour de la théorie matérialiste de l’art, cette séance sera consacrée à la lecture de « Petite histoire de la photographie ». Nous proposerons aussi une projection des images analysées par Benjamin dans son essai.
Pour la préparation de cette séance, on peut lire les textes suivants :
 W. Benjamin, « Petite histoire de la photographie » (1931), in Œuvres II, Gallimard, coll. « Folio essais », 2000, p. 295-321.
 W. Benjamin, « Du nouveau sur les fleurs » (1928), in Critiques et recensions, Paris, Klincksieck, 2018, p. 167-169.
 W. Benjamin, « Gisèle Freund, La Photographie française au XIXe siècle » (1938), in Critiques et recensions, Paris, Klincksieck, 2018, p. 515-516.

 

2ème séance :
Mercredi 18 décembre 2024 de 18h à 21h en salle A2 204
Maison de la recherche de l’Université de Paris 8

2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis (M° Saint-Denis Université)

Après avoir abordé le rapport qu’esquisse Benjamin entre le développement de la technique photographique et la crise de l’industrie capitaliste, ou encore le défi singulier que la photographie représente pour l’historien comme pour le critique ; et pour prolonger nos discussions autour de la théorie matérialiste de l’art du philosophe, nous poursuivrons la lecture de la Petite histoire de la photographie ainsi que l’analyse d’images auxquelles le texte se réfère.
Lors de cette deuxième séance, nous nous concentrerons sur la manière singulière qu’a Benjamin de s’approprier l’histoire de la photographie, et d’élaborer un concept de technique à même ces œuvres qui rendent caducs les concepts traditionnels de l’art autonome.
Bibliographie pour préparer la séance :
On peut trouver la bibliographie pour les séances du séminaire dans ce dossier googledrive.
– W. Benjamin, « Petite histoire de la photographie » (1931), in Œuvres II, Gallimard, coll. « Folio essais », 2000, p. 295-321.
 – W. Benjamin, « Du nouveau sur les fleurs » (1928), in Critiques et recensions, Paris, Klincksieck, 2018, p. 167-169.
– W. Benjamin, « Gisèle Freund, La Photographie française au XIXe siècle » (1938), in Critiques et recensions, Paris, Klincksieck, 2018, p. 515-516.
– Sigfried Giedion, Contruire en France, Paris, éd. de la Villette, 2000.
– Michel Frizot (sous la dir. de), Nouvelle histoire de la photographie, chaps. « Atget » et « Nouvelle vision, nouvelle photographie », Paris, Bordas, 1994, pp. 399 – 475.
– Dossier images.

 

3ème séance :
Mercredi 29 janvier 2025 de 18h à 21h en salle A2 204
Maison de la recherche de l’Université de Paris 8

2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis (M° Saint-Denis Université)

A partir de l’analyse de l’oeuvre photographique d’Eugène Atget entreprise lors de la dernière séance, nous poursuivrons la lecture de la « Petite histoire de la photographie » en nous arrêtant notamment sur les définitions qu’offre l’essai de 1931 des notions d’aura et d’inconscient optique, afin de comprendre leur portée pour la "théorie matérialiste de l’art" que développera l’auteur dans les années 1930.
Bibliographie pour préparer la séance :
On peut trouver la bibliographie pour les séances du séminaire dans ce dossier googledrive.
– W. Benjamin, « Petite histoire de la photographie » (1931), in Œuvres II, Gallimard, coll. « Folio essais », 2000, p. 295-321.
 – W. Benjamin, « Du nouveau sur les fleurs » (1928), in Critiques et recensions, Paris, Klincksieck, 2018, p. 167-169.
– W. Benjamin, « Gisèle Freund, La Photographie française au XIXe siècle » (1938), in Critiques et recensions, Paris, Klincksieck, 2018, p. 515-516.
– Sigfried Giedion, Contruire en France, Paris, éd. de la Villette, 2000.
– Michel Frizot (sous la dir. de), Nouvelle histoire de la photographie, chaps. « Atget » et « Nouvelle vision, nouvelle photographie », Paris, Bordas, 1994, pp. 399 – 475.
– Dossier images.

 

4ème séance :
Mercredi 19 février 2025 de 18h à 21h en salle A2 202
Maison de la recherche de l’Université Paris 8

2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis (M° Saint-Denis Université)

Pour cette séance, nous allons aborder la dernière partie de l’essai « Petite histoire de la photographie » (1931), en nous focalisant sur la confrontation avec la Neue Sachlichkeit et plus particulièrement sur la polémique autour du livre de photographies Die Welt ist schön d’Albert Renger-Patzsch.
Bibliographie pour préparer la séance :
On peut trouver la bibliographie pour les séances du séminaire dans ce dossier googledrive.
 – W. Benjamin, « Petite histoire de la photographie » (1931), in Œuvres II, Gallimard, coll. « Folio essais », 2000, p. 295-321.
 – W. Benjamin, « Du nouveau sur les fleurs » (1928), in Critiques et recensions, Paris, Klincksieck, 2018, p. 167-169.
 – W. Benjamin, « Gisèle Freund, La Photographie française au XIXe siècle » (1938), in Critiques et recensions, Paris, Klincksieck, 2018, p. 515-516.
 – Sigfried Giedion, Contruire en France, Paris, éd. de la Villette, 2000.
 – Michel Frizot (sous la dir. de), Nouvelle histoire de la photographie, chaps. « Atget » et « Nouvelle vision, nouvelle photographie », Paris, Bordas, 1994, pp. 399-475.
 – Dossier images.

 

5ème séance :
Mercredi 19 mars 2025 de 18h à 21h en salle A2 204
Maison de la recherche de l’Université Paris 8

2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis (M° Saint-Denis Université)

Pour prolonger nos lectures autour de la théorie matérialiste de l’art de Walter Benjamin, et après avoir consacré nos quatre premières séances à la « Petite histoire de la photographie » (1931), nous allons consacrer celle-ci et les suivantes à un autre texte publié dans Die literarische Welt : « Le Surréalisme. Le dernier instantané de l’intelligentsia européenne » (1929).
Dans la suite du travail de lecture de l’année passée, nous essaierons de restituer ce qui, pour Benjamin constitue une voie possible de passage de la littérature à la politique, et, dans le cas des surréalistes, le chemin singulier qu’ils empruntent, notamment au travers de la critique de la position morale de l’écrivain bourgeois de gauche, et de la reprise de la thématique propre au XIXe siècle du rapport de la littérature au mal.
Bibliographie pour préparer la séance :
– Walter Benjamin, « Le Surréalisme. Le dernier instantané de l’intelligentsia européenne » (1929), in Œuvres II, Gallimard, coll. « Folio essais », 2000, p. 113-134.
– « André Gide et son nouvel adversaire » (1936), in Œuvres III, Gallimard, coll. « Folio essais », 2000, p. 152-169.
– « La position sociale actuelle de l’écrivain français » (1934), in Œuvres II, Gallimard, coll. « Folio essais », 2000, p. 373-409.
– Guillaume Apollinaire, Poète assassiné (1916), Paris, Gallimard, 1947 ; singulièrement les deux chapitres finaux du premier conte : XVI. Persécution et XVII. Assassinat, pp. 111-128.
– Louis Aragon, Une vague de rêves (1924), in Œuvres poétiques complètes I, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2007, pp. 79-97.
Le Paysan de Paris (1926), ibid., pp. 143-295.
– André Breton, Manifeste du surréalisme (1924), in Œuvres complètes I, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1988, pp. 309-346.
Nadja (1928), ibid. pp. 643-753.
Histoires et documents
Tracts surréalistes et déclarations collectives. 1, 1922-1939, présentation et commentaires de José Pierre, Paris, le Terrain vague, 1980.

 

6ème séance :
Mercredi 30 avril 2025 de 18h à 21h en salle A2 204
Maison de la recherche de l’Université Paris 8

2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis (M° Saint-Denis Université)

Pour prolonger nos lectures autour de la théorie matérialiste de l’art de Walter Benjamin, nous allons poursuivre l’analyse de l’essai « Le Surréalisme. Le dernier instantané de l’intelligentsia européenne », publié en 1929.
Nous reviendrons d’abord sur deux points soulevés à l’occasion de la présentation générale du texte en mars. Dans un premier temps, il s’agira de saisir le jalon que ce texte constitue dans l’élaboration de la pensée benjaminienne, et plus particulièrement dans les développements qui le mèneront vers le projet des Passages, en tant qu’elle va donner lieu à un différend avec Adorno sur la place de la théorie et la modalité de son écriture. Nous commencerons donc par évoquer cet échange de lettres avec son ami en 1935 puis en 1938, parce qu’elle est l’occasion pour Benjamin de s’expliquer sur cette méthode nouvelle dont le texte sur le surréalisme est pour Adorno l’une des premières occurrences. Dans un deuxième temps, nous reviendrons sur le « dossiers » de la querelle entre Bataille et Breton, pour tenter de cerner d’une part les enjeux politiques de cette rupture, et les ressorts potentiels de la coïncidence entre un moment de « politisation » du mouvement et le processus de clarification, voire de purification de celui-ci ; et pour relever d’autre part quelques points de recoupement entre les critiques que Benjamin et Bataille font du surréalisme.
Après ce moment introductif, nous nous plongerons à nouveau dans la lecture de l’essai, en nous efforçant de déplier les différents blocs conceptuels qui composent l’analyse benjaminienne de cette « chose singulière » qu’est la « dialectique de l’ivresse », et qui pousse le surréalisme à déceler, derrière ce monde d’objets dans lequel il est plongé, les forces révolutionnaires qui y sont à l’œuvre.