Séminaire. Dialogues philosophiques. Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe 2025-2026
Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe
Conférence de Sabrina Morán (UBA / Conicet)
La liberté politique entre libéralisme et libertarianisme.
Actualité de Raymond Aron
En dialogue avec Luc Amiech (Lycée Henri IV)
et Francisco Gordillo (Académie de Créteil / Université catholique de Lille)
Mardi 9 décembre 2025, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
217 Bd Saint Germain, Paris 7e (Métro Solférino)
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Le libéralisme théorique et politique de Raymond Aron s’inscrit dans le sillage du libéralisme tocquevillien. Sociologue et intellectuel engagé dans la France du XXe siècle, il a participé à la fondation de la Ve République et, comme Tocqueville, a consacré une grande partie de sa vie à élaborer des clés de compréhension d’un siècle où la tension entre égalité et liberté n’a pas été moins vive qu’au XIXe siècle. L’interrogation de Tocqueville sur le possible devenir libéral ou tyrannique de l’inexorable démocratie est réactualisée dans l’œuvre d’Aron, tant dans les ouvrages consacrés au totalitarisme que dans son travail exhaustif sur la liberté et sa présence dans l’œuvre d’auteurs du canon des sciences sociales tels que Marx, Weber et Tocqueville lui même. Aron s’interroge également sur le statut de la liberté dans la démocratie, une démocratie dont la définition repose sur la liberté de vote, mais qui ne se réduit pas à cette liberté. Mais il ne le fait pas dans l’abstrait : il s’intéresse à l’étude de la liberté et de ses rapports avec les différents régimes politiques en prêtant attention aux particularités historiques.
Le républicanisme libéral argentin, qui a marqué les origines de la république en Argentine après l’indépendance vis-à-vis de l’Espagne, a été notamment influencé par le libéralisme doctrinaire français. Ce libéralisme était conservateur, comme Aron lui-même, sans pour autant manquer d’inscrire la liberté négative qui revendiquait dans la société et dans une relation de méfiance (mais non de contradiction) avec le gouvernement et l’État. Depuis quelques décennies, l’Occident assiste avec étonnement à la montée d’une droite mondiale radicalisée qui postule une liberté déconnectée des sphères sociales et étatiques. La liberté que postulent ces mouvements et partis politiques s’inscrit, dans de nombreux cas, dans une relation de tension avec l’État et le tissu social. Cette différence fondamentale entre la manière dont la nouvelle droite affirme la liberté et la manière dont le libéralisme politique du XXème siècle l’a fait nous amène à nous méfier du caractère libéral du nouveau phénomène dont nous sommes contemporains. Interroger le libéralisme politique de droite du XXe siècle, dont Aron est un représentant paradigmatique (tant par ses développements théoriques que par son engagement politique), est central pour mieux comprendre la distance entre le libéralisme politique historiquement lié à la démocratie représentative moderne, et le libertarianisme ou le post-libéralisme dont nous assistons à l’émergence.
Sabrina Morán est politologue, docteure en sciences sociales (UBA) et en science politique (Paris 13), chercheuse à l’Institut de recherche Gino Germani de la Faculté des sciences sociales de l’Université de Buenos Aires, enseignante dans cette même université. Co-compilatrice avec Emanuel Olivares du livre Republicanismo y democracia. Reflexiones desde el Río de la Plata (Républicanisme et démocratie. Réflexions depuis le Río de la Plata, 2024). Elle est chercheuse invitée du programme Themis de la Fondation Maison Sciences de l’Homme à Paris.
Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe
Conférence de Senda Sferco (UBA / Conicet)
Le jeune Foucault, lecteur de Freud.
Une critique entre philosophie et psychologie
En dialogue avec Guillaume Le Blanc (Université Paris-Cité)
et Stéphane Douailler (Université Paris 8)
Mardi 4 novembre 2025, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
217 Bd Saint Germain, Paris 7e (M° Solférino)
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Depuis le début de ses réflexions théoriques, Foucault entretient avec Freud une relation marquée par une ambivalence prononcée : tout en lui reconnaissant d’avoir mis fin à un long silence, il lui reproche de renvoyer ses découvertes à une anthropologie naturaliste. Dans ses textes des années 1950, cette critique s’appuie sur la phénoménologie comme cadre théorique. Husserl d’abord, puis Heidegger, fournissent les sources à partir desquelles Foucault marque les apports et les limites de la théorie freudienne. L’expérience de l’irrationalité, du rêve, le champ de l’analyse de l’inconscient, ainsi que le problème du symptôme et l’herméneutique de ses signes, font l’objet d’un criblage minutieux à travers lequel le jeune Foucault construit, entre philosophie et psychologie, sa propre position critique.
Senda Sferco est professeure de philosophie à l’Université de Buenos Aires et à l’Université nationale du littoral (Argentine) et chercheure du Conseil national de la recherche scientifique et technique de la République argentine (CONICET).
Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe
Présentation du livre de Alejandro Dagfal (UBA / Conicet)
À l’École de Jacques Lacan. Expériences et héritages (1964-1984), Paris, Éditions Stilus, 2025
En dialogue avec Livio Boni (Psychanalyste, chercheur / CIPh),
Monique David-Ménard (Psychanalyste, membre associée SFP / Paris-Cité)
et Guadalupe Deza (Académie de Créteil / CAREF-UPJV)
Mardi 14 octobre 2025, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
217 Bd Saint Germain, Paris 7e (Métro Solférino)
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À l’École de Jacques Lacan. Expériences et héritages (1964-1984), Paris, Éditions Stilus, 2025.
Sous la direction d’Alejandro Dagfal (préface, introduction, questions, notes, postface).
Avec les témoignages de Barbara Cassin, Catherine Clément, Monique David-Ménard, Patrick Guyomard, Pascale Hassoun, Francis Hofstein, Guy Le Gaufey, Élisabeth Roudinesco, Alain Vanier, Catherine Vanier, et Radmila Zygouris.
Ce livre d’entretiens offre les témoignages de onze personnes qui, alors âgées d’une vingtaine d’années, sont arrivées à l’École freudienne de Paris à un moment où Jacques Lacan, son fondateur, était déjà une célébrité. Entre la fin des années 1960 et le début des années 1970, ces jeunes se sont lancés dans une aventure qui, d’après leur récit, allait changer leur vie. Certains sont devenus psychanalystes – voire chefs d’école –, et d’autres, des intellectuels très reconnus. Deux d’entre eux ont fait une analyse chez Lacan, deux ont été « en contrôle » avec lui, et deux, enfin, ont même traversé l’expérience de « la passe ».
Tous ont fourni des témoignages précieux sur les multiples expériences qu’ils ont pu faire dans un monde qui leur semblait aussi nouveau que fascinant. Tout d’abord, l’expérience globale de l’« École de Lacan », où il était difficile de distinguer l’impact de la personne de ce dernier – et de son séminaire – de celui des petits groupes de travail et des congrès, tant ils paraissaient indissociables.
Dans ce monde, expérience était un maître-mot, susceptible de s’appliquer aussi à la dissolution conflictuelle de l’École, en 1980 – un an avant la mort de Lacan –, qui donna lieu à une véritable « guerre de succession ». Les entretiens se concluent ainsi par une série de réflexions approfondies portant sur le deuil, l’héritage, l’institutionnalisation de la psychanalyse et l’identité lacanienne.
Alejandro Dagfal est docteur en histoire (Université Paris-Diderot) et psychologue (Université nationale de La Plata, Argentine). Chercheur au CONICET, il enseigne l’histoire de la psychologie à l’Université de Buenos Aires. Auteur de nombreux travaux sur l’histoire des savoirs et des pratiques « psy » au XX ? siècle, il a fondé en 2017 le Centre argentin d’histoire de la psychanalyse, de la psychologie et de la psychiatrie (Bibliothèque nationale), dont il est directeur honoraire.
L’équipe du séminaire des Dialogues Philosophiques
Direction scientifique : Stéphane Douailler, Éric Lecerf, Georges Navet (†), Bertrand Ogilvie, Patrick Vauday et Patrice Vermeren (Université Paris 8) ; Marie Cuillerai, Martine Leibovici (Université Paris 7), Nelson Vallejo-Gomez (FMSH) ; Jean-René Garcia (Université paris 13) ; Louise Ferté (Université de Lille) et Guadalupe Deza (Université de Picardie).
Équipe de Recherche : Julie Alfonsi (Université Paris 7), Daniel Alvaro (UBA), Gisele Amaya Dal Bó (Université Paris 13), Marie Bardet (Université nationale de San Martin), Andrea Benvenuto (EHESS), Mercedes Betria (Universidad de Rosario), Laura Brondino (Université de Lille), Jean-Jacques Cadet (LADIREP), Gustavo Celedon (Universidad de Valparaiso), Filipe Ceppas (UFRJ, Rio de Janeiro), Gustavo Chataignier Gadelha (Puc-Rio de Janeiro), Carlos Contreras (Universidades de Chile y de Valparaiso), Guadalupe Deza (Université de Picardie), Elena Donato (UBA), Maria Soledad Garcia (Universidad Nacional de Colombia), Obed Frausto Gattica (Ball University), Claudia Guitérrez (Universidad de Chile), Luis Gonzalo Ferreyra (LLCP), Camille Louis (Kom-Post), Luz Maria Lozano Suarez (Universidad del Atlantico, Barranquilla), Martin Macias (Université Paris 8-UDELAR, Montevideo), Julio Miranda Canhada (Universidade de Sao Paulo), Angélica Montes (ESSEC/LLCP-Université Paris 8), Carlos Pérez López (Institut universitaire italien de Rosario et Institut Gino Germani /UBA), Soledad Nivoli (Universidad de Rosario), Senda Sferco (CONICET, IIGG-UBA), Pauline Vermeren (Université Paris 7), Aurélie Veyron-Churlet (Terra), Agostina Weler (Université Paris 8).
Site d’information et abonnement aux nouvelles :
https://lesdialoguesphilosophiques.wordpress.com
Site de la Maison de l’Amérique Latine : https://www.mal217.org
