Séminaire. Les Dialogues philosophiques. Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine, de la Caraïbe et d’Europe 2018-2019
Séminaire Les Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine, de la Caraïbe et d’Europe
2018-2019
Créé par le Laboratoire Logiques Contemporaines de la Philosophie de l’Université Paris 8 (LLCP EA 4008 – axe de recherche « Hétérogénéité des mondes et logiques de l’émancipation ») en partenariat avec le Collège International de Philosophie (CIPH), le Laboratoire du Changement Social et Politique de l’Université Paris 7 – Diderot (LCSP EA 7335) et l’Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine (IHEAL), le SÉMINAIRE LES DIALOGUES PHILOSOPHIQUES accueille et présente à Paris les travaux qui renouvellent depuis plusieurs décennies la scène philosophique sud- et mésoaméricaine en nouant des liens inventifs avec les sciences sociales et les arts ainsi qu’en dialoguant avec la recherche philosophique contemporaine en Europe.
Ajoutant à sa tenue mensuelle à la Maison de l’Amérique latine de Paris l’organisation de journées d’études et de colloques internationaux, l’encadrement de cotutelles de thèses et la responsabilité de publications, il favorise à travers ses échanges l’émergence d’une communauté de chercheurs et de jeunes chercheurs ayant le monde sud- et mésoaméricain en partage et faisant de la transdisciplinarité de la pensée et de l’internationalisme de la création une œuvre collective aussi libre que rigoureuse.
Associé aux initiatives persévérantes d’études philosophiques et universitaires pendant la période des dictatures d’Amérique latine et de l’exil, puis aux discussions politiques, juridiques et philosophiques du temps de la transition et de la reconstruction, il continue de placer l’accent sur les questions de la démocratie et de l’émancipation, sur les enjeux de l’enseignement et de l’université, sur les interactions de la mémoire ainsi que sur les créations sociales et artistiques.
Comité scientifique : Marie Cuillerai (Paris 7), Stéphane Douailler (Paris 8), Éric Lecerf (Paris 8), Martine Leibovici (Paris 7), Georges Navet (Paris 8), Bertrand Ogilvie (Paris 8), Etienne Tassin (Paris 7), Nelson Vallejo Gomez (FMSH), Patrick Vauday (Paris 8), Patrice Vermeren (Paris 8).
Équipe des Dialogues philosophiques : Julie Alfonsi (Paris 7), Daniel Alvaro (UBA), Marie Bardet (Paris 8 / Espacio Eclectico Buenos-Aires), Andrea Benvenuto (EHESS), Mercedes Betria (Universidad de Rosario), Laura Brondino (Lille 3), Jean-Jacques Cadet (Paris 8), Gustavo Celedon (Universidad Católica de Valparaiso), Carlos Contreras (Universidades de Chile y de Valparaiso), Elena Donato (UBA), Louise Ferté (Université de Picardie), Maria Soledad Garcia (Universidad nacional de Colombia), Nicolas Garibaldi (Universidad de Cordoba), Obed Frausto Gatica (UNAM), Claudia Guitérrez (Universidad de Chile), Marco Iazzetta (Universidad de Rosario), Camille Louis (Paris 8), Luz Maria Lozano Suarez (Universidad del Atlantico, Barranquilla), Martin Macias (Paris 8), Geoffroy Mannet (Paris 8), Julio Miranda Canhada (Universidade de Sao Paulo), Angélica Montes (ESSEC), Soledad Nivoli (Universidad de Rosario), Carlos Pérez López (CONICYT), Nelson F. Roberto (Paris 8), Senda Inés Sferco (CONICET, IIGG-UBA), Pauline Vermeren (Paris 7), Aurélie Veyron-Churlet (Terra), Agostina Weler (Paris 8), Karen Wild Diaz (Paris 8).
Site d’information et abonnement aux nouvelles :
http://groups.google.com/group/infos-dialoguesphilosophiques
Site de la Maison de l’Amérique latine :
http://www.mal217.org/
Accès :
Métro Solférino ou Rue du Bac
RER Musée d’Orsay
Bus 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94
Parking Bac / Montalembert
Mardi 25 septembre 2018, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217, Boulevard Saint Germain, 75007 Paris)
Les Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine, de la Caraïbe et d’Europe
reçoit :
Elías Jose PALTI (Universidad de Quilmes)
Vérités et savoirs du marxisme. Réactions d’une tradition politique avant sa "crise"
Avec, en qualité de eépondants :
Jean-Jacques CADET (Université d’État d’Haïti / Paris 8),
Emilio DE IPOLA (Universidad de Buenos-Aires),
Bertrand OGILVIE (Paris 8) et Carlos HERRERA (Université de Cergy Pontoise)
Pourquoi est-on passé, en quarante ans, de la perspective triomphaliste du marxisme comme horizon indépassable (Sartre, 1960) au marxisme revendiqué comme lieu inhabitable (Badiou, 2002) ? Comment a-t-on glissé de ce triomphalisme à un marxisme qualifié par Derrida de « spectral » ? Pourquoi a-t-on troqué l’engagement sartrien, en situation, pour ce que l’auteur qualifie de « désarticulation de toute ontologie » dans le marxisme actuel et dans la politique en général ? Comment une tradition de pensée a-t-elle réagi à l’horizon bouché par le postmodernisme et ladite « fin de l’histoire » ? À travers l’étude des penseurs les plus influents du marxisme contemporain, Elías José PALTI interroge une « crise », qu’il met d’ailleurs entre guillemets pour mieux nous permettre de la penser entre parenthèses, crise qui est peut-être aussi celle du Politique lui-même dans nos sociétés contemporaines.
Elías José PALTI (Buenos Aires, 1956) est docteur en histoire de l’Université de Californie à Berkeley. Études postdoctorales au Colegio de México et à l’Université Harvard. Professeur actuellement à l’Université de Quilmes et à l’Université nationale de Buenos Aires, de même que chercheur au Conicet (le CNRS argentin). Ses articles ou livres sont parus dans près de vingt et un pays et en six langues. Parmi ses ouvrages, on trouve : Giro lingüístico e historia intelectual (1998) ; Aporías. Tiempo, Modernidad, Historia, Sujeto, Nacíon, Ley (2001) ; La nacíon como problema. Los historiadores y la “cuestión nacional” (2003) ; El tiempo de la política. El siglo XIX revisitado (2007) ; ¿Las ideas fuera de lugar ? Estudios y debates acerca de la historia político-intelectual latinoamericana (2015) ; An Archaeology of the Political Regimes of Power from the Seventeenth
Century to the Present (2017). Il est membre du comité éditorial de Prismas. Revista de Historia Intelectual et du Journal of the History of Ideas. En 2009 il a reçu la Guggenheim Fellowship. Depuis 2016, il dirige le Centro de Historia Intelectual, de l’Université nationale de Quilmes. Cet ouvrage est le premier traduit en français.
Mardi 6 novembre 2018, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217, Boulevard Saint Germain, 75007 Paris)
Les Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe
reçoit :
Filipe CEPPAS (Universidade Federal do Rio de Janeiro, UFRJ)
Aux marges de l’anthropophagie :
au-delà de la structure sacrificielle des sociétés contemporaines
Avec, en qualité de répondants :
Gustavo CELEDON (Université de Valparaiso), Jean Waddimir GUSTINVILL (ENS Port au Prince),
et Mariano PAZ (Université de Tucuman)
L’anthropophagie, en tant que sujet soumis à de multiples approches, révèle certains impensés concernant des modes de penser le monde, les choses, l’humain, le langage. Est-elle un aspect des cultures indigènes qui révèle des différences fondamentales entre celles-ci et certaines hypothèses plus fondamentales des sociétés occidentales sur la vie, les êtres et les êtres humains en particulier ? Ou, si on y regarde de plus près, sommes-nous obligés d’y reconnaître l’universalité d’une certaine « pulsion anthropophagique » qui traverse toutes les cultures ? Nous aborderons ces questions avec l’aide de penseurs tels que Claude Lévi-Strauss, Oswald de Andrade, Freud et Derrida.
Filipe CEPPAS est professeur à la Faculté d’Éducation de l’Universidade Federal do Rio de Janeiro (UFRJ), où il participe à la formation des enseignants, notamment de ceux diplômés en philosophie. Il est professeur au sein du Programme de Doctorat en Philosophie de l’UFRJ et il mène des recherches autour des thèmes liés à la philosophie française contemporaine, l’enseignement de la philosophie, l’éducation et la philosophie au Brésil, notamment autour de l’œuvre de Oswald de Andrade. Il a été coordinateur du Groupe de Recherche de l’Enseignement de la Philosophie de l’Associação Nacional de Pós-Graduação em Filosofia (ANPOF) de 2008 à 2012. Il coordonne actuellement le Laboratoire d’Enseignement de la Philosophie Gerd Bornheim de la Faculté d’Éducation de l’UFRJ (LEFGB-FE / UFRJ) et le Centre de recherche en philosophie contemporaine du Programme de Doctorat en philosophie de l’UFRJ (NuFFC-PPGF-UFRJ / CNPq). Il est membre, en tant que chercheur, du Projet CAPES-COFECUB « Différence, pluralisme et confiance en éducation et formation » (2015-2018) et du Laboratoire de « Recherche sur la Philosophie Pratique et Appliquée » (L.R.Ph.P.A.) de l’Université de l’Égée (Rhodes-Grèce), ainsi que du réseau « Philosophie de l’éducation en pratique ».
Mardi 4 dévembre 2018, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217, Boulevard Saint Germain, 75007 Paris)
Les Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine, de la Caraïbe et d’Europe
reçoit :
Gisèle AMAYA DAL BÓ (Paris 13)
La subversion passée sous silence
Politiques de la mémoire sur les dictatures en Argentine et au Chili
(L’Harmattan, 2018)
Avec, en qualité de répondants :
Guadalupe DEZA (Université de Buenos-Aires / Paris), Jean-René GARCIA (Université Paris 13) et Sophie THONON WESFREID (avocate)
Pourquoi les politiques de mémoire sont-elles actuellement la réponse privilégiée des États qui cherchent à gérer un passé de crimes commis contre la population ? La subversion passée sous silence (éditions L’Harmattan, 1918) est une analyse comparative des politiques de mémoire sur la dictature en Argentine et au Chili, qui, partant de cette question, cherche à analyser le lien entre la mémoire, la politique et l’État. Se poser cette question implique de s’interroger, tout d’abord, sur les effets des politiques de mémoire, leurs modes de fonctionnement et les manières dont les différents acteurs politiques interagissent dans une politique de mémoire. Dans cette perspective, les politiques de mémoire sont étudiées dans ce livre comme des pratiques étatiques qui répondent à des jeux stratégiques et à des configurations de pouvoir spécifiques, mais qui produisent aussi un cadre d’intelligibilité et de discours faisant référence au passé et aux façons de penser de la communauté. D’autre part, la comparaison entre les différentes politiques de mémoire qui ont été employées dans le Cône Sud de l’Amérique latine après les dictatures de la fin du XXe siècle soulève une autre question, celle de la rhétorique utilisée dans différents discours et actions étatiques qui thématisent la mémoire et ses effets. Si, à partir d’Halbwachs et des contributions des sciences sociales, nous considérons que la mémoire a une importance pour la constitution des groupes, nous pouvons, en allant encore plus loin, proposer l’idée que les politiques de mémoire cherchent alors à postuler des manières de penser et d’expérimenter la communauté.
Gisele Amaya Dal Bó (Buenos Aires, 1989) est professeure diplômée de littérature en Argentine et d’un master en philosophie à l’université Paris-8. Sa recherche de master, qui est à la base de ce livre, s’est vue décerner le Prix du master recherche du Pôle nord-est de l’Institut des Amériques (IdA). Elle a écrit de nombreux articles portant sur la littérature, le cinéma et la mémoire des dictatures en Amérique Latine. Elle est actuellement doctorante en philosophie du droit à l’université Paris-13.
Mardi 15 janvier 2019, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217, Boulevard Saint Germain, 75007 Paris)
Les Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine, de la Caraïbe et d’Europe
reçoit :
Émiliano SFARA (Université de Sao Paulo)
Georges Canguilhem inédit : une philosophie de l’action (Éditions L’Harmattan, 2018)
Avec, en qualité de répondants :
Marcos Camolezi (Université de Sao Paulo), Rachid Dehdouh (Université de Constantine),
Jean-Pierre Marcos (Université Paris 8) et Nathalie Queyroux (Caphès ENS Paris)
Georges Canguilhem inédit. Essai sur une philosophie de l’action. Ce titre est dépositaire de deux directions de recherche qui se croisent dans le livre : 1) définir Georges Canguilhem comme un philosophe de l’action est une pratique inusuelle dans les milieux culturels et académiques, où on parle plutôt de Canguilhem comme « philosophe des sciences ». C’est là donc, d’un certain point de vue, une définition inédite ; 2) le livre se concentre principalement sur l’analyse des manuscrits inédits de Canguilhem, analyse tenant compte d’une explication des mêmes manuscrits sur la base du concept d’action. Cette explication, comme le témoigne d’ailleurs l’index, se termine avec un manuscrit portant le titre L’Action, dont le texte est également disponible dans le volume V, récemment paru, des Œuvres Complètes (Vrin, 2018).
Emiliano Sfara est titulaire d’un doctorat en philosophie (Université Paul Valéry Montpellier 3/Université de Calabre) sur « La philosophie de Georges Canguilhem à travers son enseignement, 1929-1971 : examen du concept d’action », et est actuellement en post-doctorat à Universidade de São Paulo (USP/FAPESP), où il continue ses recherches sur Georges Canguilhem. Il est l’auteur de deux livres : Georges Canguilhem inédit. Essai sur une philosophie de l’action (Paris, L’Harmattan, 2018) et Una filosofia della prassi : organismi, arte e visione in Georges Canguilhem (Torino, NuovaTrauben, 2016).
Mardi 12 février 2019 à 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217, Boulevard Saint Germain, 75007 Paris)
Les Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine, de la Caraïbe et d’Europe
reçoivent :
Alma BÓLON (Universidad de La República, Montevideo)
Sur « l’affectif dans la salle de cours »
À propos de quelques rapports d’inspection
des professeurs d’Isidore Ducasse et d’Arthur Rimbaud
Avec, en qualité de répondants :
Elias EMIR PEREZ (Université Paris 8 / Casa de Filosofia Montevideo),
Louise FERTÉ (ESPE LNF, Laboratoire RECIFES),
Georges LOMNÉ (Université Paris Est – Marne-la-Vallée) et Georges NAVET (Université Paris 8)
On dénonce souvent l´enseignement du XIXe siècle comme un enseignement rigide et surtout peu attentif aux élèves, sommés d’écouter et de répéter. La lecture de quelques rapports d’inspection ne coïncide pas toujours avec cette image de la pédagogie du XIXe siècle, puisque les inspecteurs notent positivement les professeurs qui parviennent à faire participer les élèves, tout comme ces inspecteurs apprécient les cours vivants dans lesquels les élèves prennent plaisir à l´étude, grâce à l’investissement intellectuel et affectif du professeur.
Alma Bolón est professeure de Littérature francaise à la Facultad de Humanidades y Ciencias de la Educación (Universidad de la Republica – Montevideo, Uruguya).
Mardi 5 mars 2019 à 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217, Boulevard Saint Germain, 75007 Paris)
Les Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine, de la Caraïbe et d’Europe
reçoivent :
Alessandro DE LIMA FRANCISCO (Université Pontifical Catholique de San Paulo)
Le moment monteverdien :
l’analyse de la rupture épistémique entre la Renaissance et l’âge classique
Avec, en qualité de répondante :
Claude IMBERT (ENS Paris)
Dans le cadre d’une recherche d’inspiration foucaldienne intitulée Archéologie de la musique, l’exposé proposé pour cette séance des Dialogues philosophiques a pour but d’analyser la musique et les discours qui y sont associés dans le passage de la Renaissance à l’âge classique, sans faire usage et référence au concept de style. Si, dans le cadre d’une archéologie des sciences humaines, un « moment cartésien » marque une rupture épistémique, c’est-à-dire une différence entre les espaces d’ordre qui figurent en tant que condition de possibilité des savoirs de la Renaissance, d’un côté, et des savoirs de l’âge classique, de l’autre, et si la musique peut être comprise comme discours sonore, on doit chercher un moment de rupture aussi dans le passage de la musique de la Renaissance à la musique de l’âge classique. On essaierait tout d’abord d’expliquer que dans la transformation de la musique de la fin du Moyen Âge au début de l’âge classique il y a eu également un moment de rupture, un « moment monteverdien », et ensuite de faire voir que les deux moments – « cartésien » et monteverdien – ne sont qu’un seul et même moment de l’histoire de la pensée occidentale elle-même.
Suite de la conférence-manifeste Pour une archéologie de la musique, pas précédent de cette étude, qui a eu lieu au colloque Michel Foucault et les arts, organisée en 2017 par Judith Revel, Fabienne Brugère et Arianna Sforzini, dont les exposés seront bientôt publiés.
Alessandro DE LIMA FRANCISCO est professeur de Philosophie et de Théorie de l’Histoire des cours de la Coordination générale de perfectionnement (COGEAE) de l’Université Catholique Pontificale de São Paulo (PUC-SP) et du Centre Universitaire Assunção (UNIFAI - São Paulo - Brésil). Chercheur associé au Laboratoire d’études et des recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie (Université Paris 8), membre du Centre d’études Jean-Jacques Rousseau du Brésil et de l’Association d’études du XVIIIe siècle (São Paulo – Brésil), il a soutenu sa thèse de doctorat en philosophie, dont le sujet est l’importance de la psychologie dans la problématisation philosophique de Michel Foucault à partir de ses manuscrits inédits des années 1950, en co-tutelle entre l’Université Catholique Pontificale de São Paulo et l’Université Paris 8 sous la direction des Professeurs Salma Tannus Muchail et Fabienne Brugère.
Il réalise actuellement une recherche d’inspiration foucaldienne intitulée Archéologie de la musique sous la supervision de Mme Claude Imbert (École Normale Supérieure de Paris). Cette nouvelle étude vise à analyser la musique comme discours musical (Klangrede), concept emprunté au chef d’orchestre autrichien Nikolaus Harnoncourt, et à repenser l’histoire de la musique traditionnelle à partir de la notion d’épistèmé. Le problème mis en évidence par cette étude peut être énoncé dans la forme de la question suivante : est-ce que la musique est soumise aux mêmes déterminations historiques que les savoirs ?
Mardi 4 avril 2019 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217, Boulevard Saint Germain, 75007 Paris)
Les Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine, de la Caraïbe et d’Europe
reçoivent :
Marcelo RAFFIN (Universidad de Buenos-Aires & CONICET)
« Droits de l’homme » versus « droits des gouvernés » dans la pensée foucaldienne
Une analyse de la potentialité des droits dans l’arène politique actuelle
Avec, en qualité de répondants :
Orazio IRRERA (Université Paris 8), Magda REFAA (Laboratoire LLCP),
et Diogo SARDINHA (Laboratoire LLCP)
Dans cette conférence, Marcelo Raffin se propose de contraster la critique développée par Michel Foucault à l’égard de la notion de « droits de l’homme » avec sa proposition de la catégorie de « droits des gouvernés » afin d’analyser la potentialité et la portée des droits, et notamment des « droits humains », dans l’arène politique actuelle. Ce travail exigera donc d’aborder ce que le philosophe entend par la notion de politique et par la production de droits, comme stratégie de résistance et comme « pratique de liberté », entre autres problématiques connexes.
Marcelo Raffin est chercheur en philosophie du Conseil national de la recherche scientifique et technique (CONICET) d’Argentine à l’Institut de recherches Gino Germani et professeur de philosophie et de sociologie à la Faculté de Sciences sociales de l’Université de Buenos Aires (UBA). Habilitation (HDR – Habilitation à diriger des recherches) et docteur en philosophie de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, France. Il a notamment publié, entre autres livres, Droits de l’homme, sujet et devenir. L’expérience contemporaine du Cône sud d’Amérique latine (2017), La noción de política en el pensamiento de Agamben, Esposito y Negri (éd., 2015), Estética y política en la filosofía de Giorgio Agamben (éd., 2015), La experiencia del horror. Subjetividad y derechos humanos en las dictaduras y posdictaduras del Cono Sur de América (2006) et Obsesiones y fantasmas de la Argentina. El antisemitismo, Evita, los desaparecidos y Malvinas en la ficción literaria (co-auteur avec Adrián Melo, 2005) ; des textes pour l’éducation secondaire et des articles et chapitres de livre. Ses principaux domaines de recherches portent notamment sur les problèmes de la subjectivité et la politique, en particulier, à partir des idées de Michel Foucault, Giorgio Agamben et Hannah Arendt, et sur la philosophie politique et les droits humains.
Mardi 14 mai 2019, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217, Boulevard Saint Germain, 75007 Paris)
Les Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine, de la Caraïbe et d’Europe
reçoivent :
Valentine LE BORGNE DE BOISRIOU (Institut Gino Germani, Université de Buenos Aires)
Citoyenneté et pratiques populaires du politique en Amérique latine
L’Argentine comme laboratoire d’un conflit bicentenaire
Avec, en qualité de répondants :
Gisèle AMAYA DAL BÓ (Université Paris 13) et Arthur GUICHOUX (Université Paris 7)
Interroger la notion de citoyenneté dans le contexte latino-américain, et en particulier en Argentine, est un exercice qui ouvre un éventail complexe de questions fondamentales. Ces questions ont la particularité de mettre en jeu les dynamiques de la question de la participation politique des citoyens sans se limiter à l’espace latino-américain puisque, par un effet de miroir, elles soulignent les failles de son exercice continental. Il est en effet singulier d’observer comment l’Europe et l’Amérique latine observent, de part et d’autre de l’Atlantique, des dynamiques symétriques de construction et de réinvention de la citoyenneté. Par dissymétrique, on entend plusieurs points temporels, spatiaux et problématiques.
En effet, la fondation des Républiques latino-américaines se produit en regard des européennes, qu’elles érigent dès lors à la fois en modèle et en repoussoir. Ainsi, tandis qu’une partie des forces de gauche européennes regardent avec suspicion la difficile émergence des nouvelles républiques à la marge de l’Empire, et qu’une une autre voit dans ces terres nouvelles la possibilité d’exporter soit la République, soit les idées anarchistes, comme cela sera le cas pour nombre d’ouvriers émigrant à Buenos Aires autour de la fin du XXe siècle, en Argentine, la Constitution de 1853 prône, pour l’Argentine le modèle des républiques d’Europe du Nord, manifestant sa suspicion à l’égard des idées politiques des peuples d’Europe du sud, et appelle de ses vœux, pour forger la nation, un immigré qui répondrait à des critères précis : célibataire, artisan, moral. Ainsi, entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, l’Argentine cherche à s’inventer selon un modèle précis, celui d’une certaine Europe, tandis qu’un siècle plus tard, le schéma semble s’être inversé, là où les démocraties européennes en quête de renouvellement se tournent toujours plus vers une Amérique latine jugée innovante et intempestive. Cette tendance s’observe dans une série de pôles, parmi lesquels se démarque l’importance des mouvements indigènes, qui peuvent avoir, dans le cas de la Bolivie en particulier, des effets particulièrement significatifs en termes d’innovation institutionnelle, avec l’instauration d’un État plurinational ; dans la participation politique à la fois disruptive et soutenue dans le temps des habitants de territoires saccagés par les crises économiques, comme c’est le cas en Argentine ; dans l’implication en général des citoyens dans les luttes locales, en particulier dans les questions touchant l’écologie et la gestion de territoires : dans la montée en puissance du mouvement féministe, entre autres questions. Cependant, cette multiplicité des approches des formes renouvelées de la citoyenneté reste inexorablement liée à la question de la précarité. En effet, les manifestations d’une forme disruptive de la citoyenneté soulignées ici prennent souvent place dans les creux de la présence de l’État. Ceci complexifie donc à la fois leur approche théorique, qui doit réaliser une sorte de traduction des situations sociales et politiques latino-américaines, insistant par exemple sur des points de tensions tels que l’antagonisme voisin/citoyen, lutte politique/poursuite des aides sociales, volonté d’autonomie/désertion de l’État, et les inspirations pratiques que l’on voudrait voir surgir.
Valentine Le Borgne de Boisriou est docteure en sciences sociales de l’Université de Buenos Aires et en sciences juridiques et politiques de l’Université Paris VII. Elle enseigne la théorie politique et sociale à la faculté de sciences sociales de l’Université de Buenos Aires et la philosophie contemporaine à l’Institut Supérieur de Formation Enseignante N°41, Adrogué, Buenos Aires. Elle est chercheure de l’Institut de Recherche Gino Germani, UBA, où elle dirige le programme de recherche " Le sujet politique en question. Sujétion et Émancipation dans la philosophie contemporaine". Ses travaux portent sur l’action politique considérée depuis la perspective des secteurs marginalisés des sociétés contemporaines, ainsi que la question de la subjectivation politique et ses développements dans la théorie politique contemporaine, en particulier dans l’œuvre de Jacques Rancière.
Site d’information et abonnement aux nouvelles :
http://groups.google.com/group/infos-dialoguesphilosophiques
Site de la Maison de l’Amérique latine :
http://www.mal217.org/