Séminaire. Esthétiques transculturelles 2024-2025

Séminaire 2024-2025
Esthétiques transculturelles
Dirigé par Bruno CANY et Jacques POULAIN

Maison de la Recherche de l’Université Paris 8
2, rue de la Liberté – 93200 Saint-Denis
(M° Saint-Denis Université)

Recevoir la lettre de nouvelles du séminaire :
bernd.lehfeld@hotmail.fr

 


 

Bruno Cany et Jacques Poulain vous invitent à participer à la 5ème séance du séminaire
Esthétiques transculturelles 2024-2025

Intervention :
François Breteau
La poésie expérimentale

Mardi 18 février 2025, à 15h, à la Salle A3-317
Maison de la recherche de l’Université de Paris 8

2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis (M° Saint-Denis Université)

Zoom : https://univ-paris8.zoom.us/j/4218539488?omn=95104752900
ID de réunion : 421 853 9488

 

L’anthropologie, qui est un vitalisme, construira des fonctions de l’ordre de l’imaginaire poétisant la sensualité (anima sensualis) du sens intime de la vie (par) et (dans) la cognition sociale de l’imaginaire proversif. Vie-Art et Art de Vie, problématiques de la philosophie de l’imaginaire, y seront mises en œuvre, et ce, par la fulgurante signification sensorielle dont la modalité architectonique est une propriété des relations analogiques qui seront d’ordre Éthique.
Elle se fait, par l’effectuation de la construction de la modalité relative à la vie offrant au voyageur solitaire un mode de vie architectonique biodynamique. En somme, toute une anthropologie vitaliste a-politique sera traitée, et non inspirée par une quelconque logique déontique : le voyageur solitaire de l’« imaginaire » inhérent au poète et au philosophe libres penseurs s’exclamera enfin parmi les limbes hexaédriques de la pensée mobiliste.
Sera mise en priorité l’intentionnalité phénoménologique de l’imaginaire interactif. Cet imaginaire interactif et situationniste mettra sous forme de glose propositionnelle la création d’analogies « proversives » de locutions verbales esthétisant la puissance de vie telles que Nietzsche les conceptualisa, à travers son concept concret qui est celui du « voyageur solitaire ». Le format propositionnel posé, on utilisera une architectonique qui aura comme point de départ l’intentionnalité, contraire à la rétroversion passéiste. Le philosophe est un artiste. Philosophie et poésie sont de la même catégorie significative : sens et signification révolutionnaires tels que le dadaïsme les conçut.
La vie est faite de contrainte, mais cette contrainte est effacée par l’imaginaire, – grande problématique de notre recherche de l’ataraxie. L’imaginaire prendra deux formes : le signifiant et le signifié, et ce, par la mise en place de l’accentuation des polysémies et des actes de parole concis. Puis, s’établira la mise en forme des actes de langage révélateurs d’évolution esthétique contingente, ironisant la vie par la mise en exergue de la vertu facétieuse et festive-theatrum de la vie-actrice. Cette évolution esthétique placée de l’imaginaire sera significative d’instinct de survie de l’Homme-Femme créatif(s) d’instincts anticonformistes.
Le sensualisme du voyageur solitaire est cadré dans sa modalité comme une onirique intersubjectivité des sens et des significations, un percept-affectif poétique et musical traduit de telle sorte, à l’unisson une frivolité passagère « du parlementer » l’Imaginaire comme un élan vital rétroactif. Ces deux artistes-Circus-Happening-tragœdia, porteront leur fruit sur le sensualisme qui se trouve aux antipodes de la psycho-rigidité institutionnelle du consensus étatique : la raison d’ État.
Et puis, on se déportera sur l’indifférence caractéristique face à toute forme de Raison d’État se prenant trop au sérieux dans leur police moraliste, oubliant ainsi, ou feignant d’oublier, ce que signifie l’acte créatif libre (le « langage final ») de Rorty. Nous l’aurons compris, il s’agira de bâtir un opus incertum architectonique d’une forge révolutionnaire de la Vie intimiste et communautariste orphique.
D’où l’importance des éléments cinétiques de l’imaginaire anthropologique, parce que, grâce à cette modalité des relations logiques internes à l’Homme-Femme et du noologique (le sensualisme du nativisme (nativismus) naîtra en l’eccéité) : nous pouvons un peu mieux cerner ce qui manque au sein de nos conduites rituelles anthropologiques contemporaines, qui sont de nature tactile, c’est-à-dire de nature sensitive aux contacts fusionnels intuitifs de la pensée sauvage.

François Breteau est docteur de philosophie de l’Université Paris 8. Il est l’auteur de nombreux écrits dont Eau, terre, sang, Verone, 2018, Cristaud des dunes, Le Lys bleu, 2024, Les Poétiques futurologiques eudémonistes, Le lys bleu, 2025 sous le pseudonyme Jo Aitnanu.

 


 

Bruno Cany et Jacques Poulain vous invitent à participer à la 4ème séance du séminaire
Esthétiques transculturelles 2024-2025

Intervention :
Juan Carlos Quintero Calvache (Santiago de Cali, Colombie)
« Le droit a-t-il le droit de parler à notre place ?
De l’animisme juridique à la légitimité du vrai »

Mardi 28 janvier 2025, à 15h, à la Salle A3-317
Maison de la recherche de l’Université de Paris 8

2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis (M° Saint-Denis Université)

Zoom : https://univ-paris8.zoom.us/j/4218539488?omn=92624796772
ID de réunion : 421 853 9488

 

Contrairement aux idées des Lumières qui consacraient le pouvoir légitime de la loi, le jugement de vérité des partenaires sociaux sur les normes et les institutions politiques s’avère être au fondement de la légitimité des ordres normatifs et politiques.
Les lois du système juridique énoncent les rapports nécessaires entre êtres libres, selon la formule de Fichte. Leur finalité reste platonicienne : soumettre le corps et les passions à l’esprit. Ainsi parlent-elles au nom de tous et vouent-elles chacun à n’exister que dans un animisme collectif. Leur promulgation fait abstraction de ce qui rend libre chacun : elle fait abstraction de l’exercice du jugement de vérité par lequel les individus et les groupes jugent de la justice des conditions de vie qu’ils se créent grâce à lui.
Or ce jugement fonde tout pouvoir qui se donne force de loi. Ne sont légitimes que les lois qui objectivent les conditions de vie par des jugements aussi vrais qu’ils sont déclarés l’être. Son exercice permet donc de passer d’une démocratie représentative et néo-libérale de compensation à une démocratie du jugement commun. Car il repose sur la loi de vérité à laquelle nous obéissons tous comme allocutaires de nous-mêmes et des autres. Aussi met-il toujours fin à l’animisme juridique qui s’arroge le droit de juger à la place de chacun.

Professeur à l’Ecole supérieure d’administration publique à Santiago de Cali (Colombie), Juan Carlos Quintero Calvache est docteur en sciences humaines de l’Université del Valle et docteur en droit de l’Université Carlos III de Madrid. Il est également avocat au barreau de l’Université Libre de Colombie. Ce livre expose les résultats de ses recherches postdoctorales à l’Université de Paris 8. Il a publié trois livres et plusieurs articles académiques, en particulier : Problemas de legitimitad en la justicia transicional en Colombia (Santiago de Cali, 2016).

 


 

Bruno Cany et Jacques Poulain vous invitent à participer à la 3ème séance du séminaire
Esthétiques transculturelles 2024-2025

Intervention :
Jeanne Melot
« La vision aveugle chez Friedrich Nietzsche »

Mardi 17 décembre 2024, à 15h, à la Salle A3-317
Maison de la recherche de l’Université de Paris 8
2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis (M° Saint-Denis Université)

Zoom : https://univ-paris8.zoom.us/j/4218539488?omn=91364819415
ID de réunion : 421 853 9488

 

Le propos de cette communication sera de présenter mon travail de thèse, entamé depuis un peu plus d’un an. Je reviendrai donc sur le choix de l’étude de la question visuelle chez Nietzsche, qui n’est pas évidente à première vue, Nietzsche ayant été majoritairement perçu comme penseur musical. J’essayerai de développer sur l’espace visuel inédit ouvert par l’œuvre de Nietzsche, en revenant plus en détails sur la construction de son couple esthétique Apollon-Dionysos dans la Naissance de la tragédie, et en dépassant la binarité qui consisterait à placer l’un du côté musical (Dionysos), et l’autre du côté visuel (Apollon). J’aborderai enfin l’aspect-artiste de cette pensée visuelle, en tentant de retravailler avec la pensée de Jean-Noël Vuarnet (Le Philosophe artiste).

Jeanne Melot est doctorante de philosophie de l’université Paris 8, Laboratoire d’études et de recherches sur les Logiques Contemporaines de la Philosophie / Ecole doctorale Pratiques et Théories du Sens. Elle prépare une thèse portant sur La vision-aveugle chez Friedrich Nietzsche.

 


 

Bruno Cany et Jacques Poulain vous invitent à participer à la 2ème séance du séminaire
Esthétiques transculturelles 2024-2025

Intervention :
Lou Xu
« Le soma en jeu : formes de résistance et de communication dans l’art »

Mardi 19 novembre 2024, à 15h, à la Salle A3-317
Maison de la recherche de l’Université de Paris 8

2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis (M° Saint-Denis Université)

Zoom :
https://univ-paris8.zoom.us/j/4218539488?omn=97150553621
ID de réunion : 421 853 9488

 

Selon Deleuze, l’art n’a rien à voir avec la communication et l’oeuvre d’art ne contient pas la moindre information. Mais « il existe une affinité fondamentale entre l’oeuvre d’art et l’acte de résistance1 ». L’art contemporain est jumelé depuis l’ère de l’information avec les technologies de communication. Les artistes et le public de l’art d’aujourd’hui tourbillonnent autour d’une boulimie informationnelle. Si toutefois l’art est une forme de résistance, contre quoi résiste-t-il ? Est-ce-que l’existence du corps elle-même est une forme de résistance ? La tentative de se dépasser soi-même, transcender l’aspect vulnérable et périssable du corps est essentiel à l’humanité. L’aspect résistant du corps se manifeste par la plasticité de l’organisme dans l’évolution phylogenétique. La résistance de l’homme dans le monde a été une forme d’incorporation et de dissolution. Il se transforme à travers son expérience et à travers son interaction avec le monde extérieur. Cette capacité d’incorporer le monde et d’auto-transformer nécessite que le corps soit dans un équilibre dynamique.
Cette thèse consiste à répondre en quoi le soma s’entremêle avec la pensée et comment il élargi notre champs de pensée. Le début de ma thèse porte sur le moteur créatif du soma, un problème phylogénétique sur lequel l’anthropologie-philosophie de Scheler, de Plessner et de Gehlen a déjà donné une réponse. La théorie de Gestalt et la structure impulsionnelle de l’homme nous démontre la genèse de cette plasticité humaine à la fois innée et cultivée, à travers les schémas des mécanises de la perception, de l’action et du langage. Comme Shusterman a fondé le programme de la soma-esthétique en s’appuyant sur la physiologie comme base de sources scientifiques sur le "mécanisme de l’organisme", je m’appuie ainsi sur l’anthropo-philosophie, la biologie et la neuroscience pour analyser les expériences artistiques (des performances et des oeuvres immersives) dans l’art contemporain où le soma est sollicité dans l’expression et la pensée créatives.
Incluant des publics de toutes sortes dans la création esthétique, ces expériences basculent la relation dualiste traditionnelle entre l’artiste et le public, nous ouvrent des possibilités d’expérimentation du soma et d’une pensée somatique, affirmant chez l’homme une unicité corps-esprit qui manifeste à la fois la résistance et la résilience.
1. DELEUZE Gilles, Deux régimes de fous, Paris, Éditions de minuit, 2003, p300.

Lou XU est curatrice, critique d’art et organisatrice et coordinatrice de projets artistiques franco-chinois, et doctorante de philosophie de l’université Paris 8, Laboratoire d’études et de recherches sur les Logiques Contemporaines de la Philosophie / Ecole doctorale Pratiques et Théories du Sens. Elle prépare une thèse portant sur La soma-esthétique transformatrice : une plasticité humaine.

 


 

Bruno Cany et Jacques Poulain vous invitent à participer à la 1ère séance du séminaire
Esthétiques transculturelles 2024-2025

Intervention :
Bruno Cany

« Le théâtre platonicien »

Mardi, 15 octobre 2024, à 15h, en présentiel à la Salle A2-201
Maison de la Recherche de l’Université de Paris 8
2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis (M° Saint-Denis Université)

Zoom :
https://univ-paris8.zoom.us/j/4218539488?omn=95558688729
ID de réunion : 421 853 9488

 

Notre première interrogation, préalable à la question théâtrale, porte sur la nécessité d’élaborer une théorie politique et sur la raison d’être de sa mise en situation. Théorie politique en situation, pour dire, en premier lieu, l’organisation idéale de la Callipolis – « la ville pleinement réussie » parce qu’élaborée selon « la Raison réalisée » –, dans la République. Et, dans un second temps, pour esquisser l’organisation pratique de La nouvelle magnésie dans Les Lois (Châtelet, 1965, pp. 222-225).
Nous repartons ici de l’analyse de Jacques Taminiaux (1995, pp. 7-33) qui a dégagé chez Platon, avec la minutie d’un archéologue, le concept de « théâtre de la vérité », alêtheiasphilotheamonas, c’est-à-dire « aimer (ou contempler, ou regarder) le spectacle de la vérité » (Rép. V, 475). C’est sur cette découverte que je voudrais revenir, y faire retour pour en modifier la conceptualisation.
J. Taminiaux (1995) note que La theoria platonicienne de la République offre la première philosophie politique indissolublement articulée à la première philosophie de l’art (p. 7).
Il rappelle que cette theoria platonicienne [cette contemplation de l’ontôs on] possède trois plans : celui du dieu (qui voit pleinement dans son unicité l’étant tel qu’il est par nature), celui des humains-artisans (qui tentent de voir ce que le dieu voit pleinement et qui fondent leur savoir-faire (techknê) sur leur vue limitée), celui des humains-autres (qui ne se soucient que de ce qui leur apparaît de prime abord et dont la techknê par conséquent ne mérite pas son nom.

Poète et philosophe, Bruno Cany est Professeur au Département de Philosophie de l’Université de Paris VIII et membre du Laboratoire d’études et de recherches sur les Logiques Contemporaines de la Philosophie. Il enseigne l’anthropologie de la philosophie grecque et l’esthétique du philosophe-artiste contemporain. Membre du comité de rédaction de la revue Action poétique (1998-2012), il dirige actuellement les Cahiers Critiques de Philosophie pour la prestigieuse maison d’édition Hermann. Directeur de la collection « Philosophies-artistes » de la maison d’édition parisienne L’Harmattan. Directeur du Département de Philosophie de l’Université de Paris VIII entre 2019 et 2021. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, conférences et articles ; quelques publications récentes : Renaissance du philosophe-artiste. Essai sur la révolution visuelle de la pensée, Hermann, 2014. Traduction en espagnol : Ensayo sobre la revolución visual del pensamiento, Traducteur Jorge Bejarano, Cali, Programa editorial de la Universidad del Valle, 2019. Sous la direction de Bruno Cany et Jacques Poulain : Recherches d’esthétique transculturelle 3. Anthropologie esthétique de l’art et de la culture, Paris, L’Harmattan, 2020.