Séminaire. Les Dialogues philosophiques. Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe 2021-2022

Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe

 
Silvana Rabinovich (Université nationale autonome du Mexique)
Mexicains, Palestiniens et Sahraouis : du même côté de murs différents
 
Mardi 5 octobre 2021, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217 Bd Saint Germain, Paris 7e. Métro Solférino)

Avec, en qualité de répondant :
Stéphane Douailler (Université Paris 8)

 

Résumé : Contrairement à ce à quoi l’on s’attendait, 32 ans après la chute du mur de Berlin, les barrières bloquant la libre circulation des peuples se sont multipliées dans le monde. Parmi elles, le mur qui évite la traversée des Mexicains et des Latinoaméricains vers les États-Unis ; le mur que l’État d’Israël a érigé pour empêcher le retour des Palestiniens sur leurs territoires et dans leurs maisons, et celui que le Royaume du Maroc a construit afin d’annexer les territoires sahraouis et d’assimiler la population résidant sous occupation militaire.
Emblèmes d’une politique coloniale, ces trois murs peuvent être pensés depuis l’éthique et la politique hétéronome – hétéronomie ici définie comme justice (nomos) de l’autre (heteron). L’approche décoloniale montre que ce qui à nos yeux semble juste peut être perçu par autrui comme injuste. Ainsi, la figure de la vulnérabilité est analysée sous deux points de vue : celui des constructeurs des murs illégitimes ainsi que celui des migrants et refugiés. Il sera également question du droit au retour, invoqué tant par les exilés Palestiniens que par les Sahraouis.

Silvana Rabinovich est chercheuse à l’Institut de recherches Philologiques (IIFL) de l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM), et membre du Laboratoire d’études et de recherches sur les Logiques Contemporaines de la Philosophie (LLCP EA 4008) de l’Université de Paris 8.
Elle coordonne actuellement un projet de recherche sur les « Hétéronomies de la justice : territorialités nomades » (PAPIIT IN 401119, IIFL de l’UNAM). Elle a traduit de nombreux écrits français et hébreux en espagnol, et a dernièrement publié les ouvrages suivants : Trazos para una teología política descolonial, IIFL-UNAM, 2021 ; La Biblia y el drone. Sobre usos y abusos de figuras bíblicas en el discurso político de Israel, Rosario, Casagrande/Último recurso, 2020 ; Palabras nómadas en camino a una justicia del otro (coord.), IIFL, UNAM, CDMX, 2020 ; le livre de l’exposition Mexicanos, palestinos y saharauis : del mismo lado de muros diferentes, (coord.) IIFL, UNAM, 2021 ; Heteronomías de la justicia : de exilios y utopías (coord. avec R. Mondragón), Bonilla Artigas-UNAM-Paris 8/IDEFI-CréaTIC, 2019 ; le livre de l’exposition De nomadismos y hospitalidades : comcaac y saharauis (coedition avec le Museo Nacional de las Culturas INAH et l’Embassade de la République Arabe Saharaouie Démocratique), 2019 ; Interpretaciones de la heteronomía, UNAM, IIFL, Mexico, 2018 ; Retornos del Discurso del Indio (para Mahmud Darwish) (IIFL, UNAM – Apofis Ed, Mexique, 2017).

 


 

Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe

 
Fraternité, confiance et transmission. Une pensée philosophique et littéraire
OU Laurence Cornu, philosophe du non-consentement à l’ordre du monde

En hommage à
Laurence Cornu-Bernot (1952-2021)

Avec la participation, notamment, de
Jean-Yves Bernot,
Hervé Breton (Université de Tours),
Graciela Frigerio (Universidad del Littoral, Santa Fe, Argentine),
Maria Beatriz Greco (Université de Buenos Aires),
Anne Maurel,
Didier Moreau (Université Paris 8),
Samuel Rénier (Université de Tours),
Jordi Riba (Université Autonome de Barcelone),
Joël Roman,
Patrice Vermeren (Université Paris 8)
 
Mardi 9 novembre 2021, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217 Bd Saint Germain, Paris 7e. Métro Solférino)
 

Lien ZOOM : https://univ-lille-fr.zoom.us/j/92717884231?pwd=MjNjdUNBaFdaZHJqc0VCTFVwcnBTUT09
ID de réunion : 927 1788 4231 | Code secret : 410658

 


 

Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe

 
Présentation du livre de
Jean Hérold Paul (ENS, Université d’État d’Haïti - LLCP, Université Paris 8)
La Pensée kantienne de la physique
L’universalité historique de la théorie kantienne de l’expérience

Préface de Jacques Poulain
(Paris, L’harmattan, coll. « La philosophie en commun », 2021)
 
Avec, en qualité de répondant.e.s,
Bérard Cenatus (ENS Port au Prince), Monique David Ménard (Université Paris-Diderot),
Edelyn Dorismond (Université d’État de Haïti/Collège international de philosophie),
et Diogo Sardinha (Centre de Philosophie de l’Université de Lisbonne)
 
Mardi 7 décembre 2021, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217 Bd Saint Germain, Paris 7e. Métro Solférino)

 

Il est possible de suivre la séance via ZOOM en suivant le lien suivant :
https://zoom.univ-paris1.fr/j/95580037673?pwd=NG9PWFRHempmWFJ1SkovRWpCY05XUT09
ID de réunion : 955 8003 7673 | Code secret : 900023

Alors que les récits de la genèse de la théorie de la relativité, de la physique quantique et de la philosophie de la logique mathématique se sont contentés trop souvent d’une lecture poppérienne pour sceller le sort de Newton et de Kant, ce livre démarque la conception kantienne de l’espace et du temps intuitifs, subjectifs, a priori et idéaux de la conception newtonienne de l’espace et du temps absolus, vrais et mathématiques. En rappelant la signification critique de la congruence des analogies kantiennes et des lois newtoniennes, il montre que ce qui fait la validité de la théorie newtonienne, c’est moins le fait qu’elle soit la théorie physique la plus prouvée expérimentalement que le fait qu’elle se soumette à la juridiction transcendantale des jugements synthétiques a priori. Il souligne ainsi le rôle recteur des jugements synthétiques a priori aussi bien dans les propositions mathématiques de la physique que dans la formalisation logico-mathématique des théories scientifiques. Il restaure donc le rôle fondamental de la critique kantienne au cœur même de la créativité scientifique, en faisant valoir l’universalité du principe kantien de la possibilité de l’expérience.

Ancien élève de l’ENS de Port-au-Prince, Jean Herold Paul est docteur en philosophie de l’Université de Paris 8. Il a enseigné à l’Université Paris 8, à l’ENS de Port-au-Prince et à l’Université Antilles-Guyane. Poète et auteur de La négritude à la limite. Esthétique et politique dans la Caraïbe (L’Harmattan, 2014), il mène actuellement ses recherches aux Archives Husserl à Paris.

A l’issue de la séance, une vente avec dédicace de l’auteur aura lieu. (prix : 28,50 euros).

 


 

Le séminaire Dialogues philosophiques
 Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe

Jonas Tabacof Waks (Université de Sao Paulo - Paris 8)
« La conquête du loisir »
Repenser les liens entre émancipation et école à partir de Jacques Rancière

Avec, en qualité de répondant·e·s,
Gisele Amaya Dal Bó (Paris 13),
Sebastian Kock (Paris 1) et Agostina Weler (Paris 8/UBA)

Mardi 1er février 2022, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217 Bd Saint Germain, Paris 7e. Métro Solférino)

 

La question des liens entre école et émancipation est centrale pour la philosophie de l’éducation, surtout quand on s’interroge sur les enjeux d’une philosophie politique de l’éducation. Bien qu’il s’agisse d’une question discutée par plusieurs philosophes (comme Adorno et Althusser) ou sociologues (comme Bourdieu) dans les années 60 et 70, elle reste actuelle puisque les nouveaux contextes politiques et les nouvelles conceptions philosophiques de l’émancipation exigent une reformulation des termes de la discussion. Dans cet exposé, je veux l’aborder à partir de (ou avec) la pensée de Jacques Rancière, dans le contexte des attaques néolibérales et néoconservatrices subies par l’éducation scolaire brésilienne aujourd’hui. Pour cela, on discutera de l’ouvrage Le Maître ignorant (1987), bien sûr, mais aussi – et surtout – d’un texte mineur de Rancière (« École, production, égalité », 1988) et de l’entretien qu’il nous a accordé en 2021 (« Tomada da palavra e conquista do tempo livre »), dans lequel il aborde le sujet à partir de la notion de « conquête du loisir », en mettant l’accent sur la question de la temporalité.

Jonas Tabacof Waks est titulaire d’une licence en philosophie (Université de Sao Paulo / Brésil), d’un master en éducation (Université de Buenos Aires / Argentine) et est actuellement doctorant en philosophie de l’éducation (USP et Paris 8, en cotutelle de thèse). Il a été professeur de philosophie dans des lycées publics à Sao Paulo et éducateur populaire dans des mouvements sociaux en Argentine. Il a coordonné la politique municipale d’éducation aux droits de l’homme de la ville de Sao Paulo et le cours de troisième cycle du réseau latino-américain des communautés d’apprentissage. Il est membre du laboratoire de recherche sur l’éducation et la pensée contemporaine de l’Université de Sao Paulo (GEEPC/USP) et du groupe de travail sur les pédagogies critiques du Conseil Latino-Américain de Sciences Sociales (CLACSO).

 


 

Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe

Fedra Cuestas (Université de Los Lagos, Chili)
La mémoire après les révoltes d’octobre au Chili

Avec, en qualité de répondant.e.s,
Bertrand Ogilvie (Université Paris 8), Nicolas Pinochet (Univ. Andres Bello, Chili/Univ. Paris 8),
Patrick Vauday (Université Paris 8), et Susana Villavicencio (Université de Buenos Aires)

Mardi 8 mars 2022, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217 Bd Saint Germain, Paris 7e. Métro Solférino)

 

Face aux manifestations qui ont débuté le 18 octobre 2019 au Chili, le gouvernement a répondu par la répression, la déclaration de l’état d’urgence et a usé d’une rhétorique évoquant la guerre. Cela rappelle les usages de la dictature de 1973 et amène à mettre en rapport les violations des droits de l’homme lors de la révolte de 2019 avec des événements passés qui s’inscrivent dans un continuum de violence d’État. La conférence examine la manière dont les diverses revendications exprimées lors de la révolte marquent une valorisation égalitaire des vies qui opère une transformation sur la mémoire.

Fedra Cuestas est professeur et chercheuse de philosophie à l’Université de Los Lagos, Chili. Elle a publié Marginalité et subjectivité (2015, L’Harmattan) ; avec Patrice Vermeren, Une mémoire sans testament : l’après coup des dictatures militaires en Amérique Latine (2019, L’Harmattan ; en espagnol, 2020 RIL, éd. Univ. de Los Lagos) ; Una memoria sin testamento : Dilemas de la sociedad Latinoamericana posdictadura (2016, LOM) ; et avec Daniel Jofré, Violencias contemporáneas : Entre traumatismos, memorias y horizontes subjetivos (2019, Ediciones Universitarias de Valparaíso).

 


 

Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe

Francisco Naishtat (UBA, Conicet / Université Paris 8, LLCP)
Masse et Histoire
La question de la masse chez les psychiatres philosophes d’Argentine et Walter Benjamin

Avec, en qualité de répondant·e·s,
Michèle Cohen-Halimi (Université Paris 8), Andres Goldberg (Université Paris 8),
Agostina Weler (Université Paris 8) et Patrice Vermeren (Université Paris 8)

Mardi 5 avril 2022, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine,
(217 Bd Saint Germain, Paris 7e. Métro Solférino)

 

Il est possible de suivre la séance via ZOOM en suivant le lien suivant :
https://zoom.us/j/98632412083?pwd=NFROUnhINEhRbjBSSlhpOHpMa00xdz09
ID de réunion : 986 3241 2083 | Code secret : 5322

 

Deux décennies avant La rebelion de las masas de Ortega y Gasset (1930), José Ingenieros avait déjà esquissé dans El hombre mediocre (1913) le portrait social paradigmatique de l’individu moyen, allant jusqu’à établir la souveraineté de l’homme moyen dans les termes bureaucratiques de ce qu’il appelle la « médiocratie » comme régime de servilité et de conformisme à « la politique des troupeaux », inspiré sans doute par l’oeuvre antérieure de son maître Ramos Meja, qui, dans Las multitudes argentinas (1899), définissait un type idéal d’individu-masse baptisé « hombre carbono ». Ces figures de « l’homme-carbone » et de « l’homme médiocre » nous mettaient déjà, à l’aube du XXe siècle, sur la voie inédite d’une compréhension de la masse non seulement sous l’angle de la puissance du nombre et de l’agrégation des forces visiblement exprimées par le corps collectif de la foule, mais d’une désindividuation des individus eux-mêmes, anticipant la perspective de la massification (Vermassung), non seulement sous la clé orteguienne de l’« individu moyen », mais aussi d’autres conceptions fondamentales qui se sont succédées dystopiquement tout au long du XIXe et du XXe siècle (Tocqueville, Nietzsche, Orwell, Huxley, Heidegger, Marcusse, Adorno et bien d’autres). Cependant, cette indéniable dimension dystopique de la massification, sous les figures de la désubjectivation ou de la désindividuation, n’a jamais tout à fait annulé la composante utopique de la masse et de l’essor des masses, que ce soit comme puissance de perturbation politique et vecteur d’émancipation, ou comme une simple expression de la figure freudienne d’un « retour du refoulé » (Wiederkehr des Verdrängten), en termes de visibilisation, par la masse, de ces formes refoulées et rendues invisibles par la société et l’ordre politique dominant. En ce sens, un autre psychologue des foules et philosophe politique argentin de la seconde moitié du XXe siècle, Léon Rozichner, propose une nouvelle lecture de « La psychologie des masses et l’analyse du moi » (1921) de Freud à partir de la figure du retour du refoulé (Wiederkehr des Verdrängten). Dans cet exposé nous allons examiner les idées de la foule chez Ramos Meja, Ingenieros et Rozichner, pour ensuite esquisser la relation établie par Walter Benjamin entre foule, rêve et réveil à partir de son idée de Traumkollektiv (Collectif de rêve). 

Francisco Naishtat, docteur en philosophie (Université de Buenos Aires, UBA) et docteur habilité à diriger des recherches (Université Paris 8), est enseignant-chercheur à l’UBA et chercheur du Laboratoire des Logiques Contemporaines de la Philosophie (LLCP, Univ. Paris 8). Professeur invité en 2022 de l’Université de Paris 8, il est l’auteur de « Hermeneutica del olvido : intertextualidad en torno a un poema manuscrito atribuido postumamente a Borges y su discusion desde perspectivas (in)existenciales », Boletin de Estética, n° 55, 2021 ; « Benjamin’s Profane Uses of Theology : The Invisible Organon », 2018, Religions, Special Issue, Ed. Dr. Agata Bielik-Robson ; Los modos de la historia en Walter Benjamin. De su metafisica temprana al materialismo historico, Buenos Aires, Mio y Dévila, 2021 (en prensa) (avec Peter Fenves et Daniel Weidner, comp.) ; Le langage et l’action, Paris, L’Harmattan (2010). 

 


 

Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe

Présentation du livre de
Ricardo Grassi (journaliste et écrivain, Buenos Aires)
Journalisme à bout de souffle. El Descamisado
Traduction par Odile Begué Girondo
(L’Harmattan, 2022)

Avec, en qualité de répondant.e.s,
Gisèle Amaya dal Bo (Université Paris 13), Guadalupe Deza (Université Paris 8),
Carlos Schmerkin (éditeur) et Shair Zahine (Directeur The Killid Group, Kaboul)

Mardi 10 mai 2022, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217 Bd Saint Germain, Paris 7e. Métro Solférino)

 

Le séminaire a lieu en présentiel avec Ricardo Grassi et les répondants à la Maison de l’Amérique Latine. Vous pouvez aussi le suivre par zoom :
https://zoom.us/j/93853004319?pwd=UUFWWjRSV2dvQXlzTXBFa2J2YS81UT09
ID de réunion : 938 5300 4319 | Code secret : 166012

« Coup sur coup, vingt-cinq gouvernements militaires en cinquante-trois ans, un dictateur tous les dix-neuf mois. Ma génération a grandi de la sorte. En 1966, la déraison d’une dictature plus arrogante a récolté ce qu’elle avait semé : un régicide et la lutte armée. » Ricardo Grassi résume ainsi l’Argentine qui l’amena à devenir militant et à diriger l’hebdomadaire El Descamisado, le plus créatif et largement diffusé dans le pays durant la période démocratique, instaurée en mai 1973. Puis l’exil, en 1977, qui, pour lui, prend fin grâce à une même passion, à Kaboul, où, en 2004, il fonde la première agence de presse indépendante d’Afghanistan.
Plutôt que l’histoire d’une revue, l’auteur restitue l’énergie, les espoirs et les contradictions de sa génération et, comme témoin privilégié, porte un regard poignant et critique sur les 63 semaines tragiques qui ont débouché sur la sanglante dictature du général Videla, le 24 mars 1976. Il évoque enfin, et sans rien oublier, comment de nouvelles passions s ?entrelacent et rena ?t la vie.

Journaliste argentin, écrivain, promoteur de moyens de communication, Ricardo Grassi vit à Rome depuis son départ en exil. Il débute alors une carrière qui le conduit en Amérique latine, Afrique, Europe, puis, à partir de 2003, en Afghanistan. De 2015 à 2019, il se voit confier le secteur Communication et Information du bureau de l’Unesco à Kaboul. En 2020, il crée "Citizens – Platform on Climate Change and a Sustainable World".

 


 

Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine d’Europe

Jacques Lezra (Université de Californie à Riverside,
Titulaire de la Chaire internationale de philosophie contemporaine à l’Université Paris 8 2022)
Vers l’institution du non-commun

En dialogue avec
Étienne Balibar (Université Paris 10, Kingston University, University of California)

Mardi 7 juin 2022, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
(217 Bd Saint Germain, Paris 7e. Métro Solférino)

 

Lien ZOOM pour suivre la séance à distance :
https://ucr.zoom.us/j/92183533235?pwd=K0s5UWJqZTJqZEc0VDN3dWVQOWV4dz09

Voici le Barbe Bleue de Charles Perrault : « Il faut mourir Madame. » Et ici, de la plus ancienne des traditions logiques : « Tous les hommes sont mortels. » Kit Fine rappelle à ses lecteurs dans "The Varieties of Necessity" qu’« il existe … des formes de nécessité, non intelligibles en termes de [nécessité métaphysique et logique], qui sont tout aussi importantes pour la philosophie et tout aussi dignes d’être étudiées. Les philosophes aiment à penser qu’ils ont trouvé la clé de l’univers. Mais là où il y a de nombreuses serrures, il faut reconnaître que nous pouvons avoir besoin de nombreuses clés. »
C’est la nécessité qui lie les femmes et les hommes ; la quantification universelle – le tout-dire – nous oblige à exprimer ce que nous avons en commun. (Et vice-versa, formant ainsi un cercle important : ce que nous avons en commun nous lie tous). Les institutions sont fondées pour gérer ces nécessités ; elles en tirent leur clôture et leur nécessité. Les longues histoires des groupements politiques et de la philosophie politique sont impliquées. Ces institutions et ces histoires, circulaires et réflexives, ont suivi leur cours. Les « nécessités non-communes », et non les nécessités de la nature, de l’argumentation ou de la culture, de la physiologie ou de la sécurité, doivent maintenant servir à motiver et à exprimer l’être-ensemble.
L’exposé de Freud sur la civilisation, d’une portée considérable et controversée, soutient que l’être-en-commun a lieu dans le cadre d’institutions défectueuses, comme l’institution de la psychanalyse ; de subjectivités, de cultures ou civilisations toutes, elles, défectueuses.
L’histoire du château de Barbe-Bleue – racontée et reprise de Perrault à Angela Carter – est l’allégorie de l’être-ensemble-dans-le-non-commun pour le temps des institutions défectueuses.

Jacques Lezra est professeur distingué d’espagnol à l’Université de Californie-Riverside. Titulaire de la Chaire internationale de philosophie contemporaine à l’Université de Paris-8, Vincennes-Saint-Denis (2022), il a récemment publié Respública Salvaje : De la naturaleza de las cosas (Santiago, 2019), et On the Nature of Marx’s Things : Translation as Necrophilology (New-York, 2018). Avec Emily Apter et Michael Wood, il a coédité Dictionary of Untranslatables (2014), la traduction anglo-américaine du Vocabulaire européen des philosophies. Peintre, philologue, philosophe ; espagnol, marocain, américain, il termine la rédaction d’un ouvrage intitulé Defective institutions : Un protocole pour la République (à paraître).

 

 

L’équipe du séminaire des Dialogues philosophiques

Direction scientifique : Stéphane Douailler, Éric Lecerf, Georges Navet (†), Bertrand Ogilvie, Patrick Vauday et Patrice Vermeren (Université Paris 8), Marie Cuillerai et Martine Leibovici (Université Paris 7), Nelson Vallejo-Gomez (FMSH), Jean-René Garcia (Université Paris 13), Louise Ferté (Université de Lille).

Équipe de recherche : Julie Alfonsi (Université Paris 7), Daniel Alvaro (UBA), Gisele Amaya Dal Bó (Université Paris 13), Marie Bardet (Université nationale du General Sarmiento), Andrea Benvenuto (EHESS), Mercedes Betria (Universidad de Rosario), Laura Brondino (Université de Lille), Jean-Jacques Cadet (LADIREP), Gustavo Celedon (Universidad de Valparaiso), Filipe Ceppas (UFRJ, Rio de Janeiro), Gustavo Chataignier Gadelha (Puc-Rio de Janeiro), Carlos Contreras (Universidades de Chile y de Valparaiso), Guadalupe Deza (Lycée français Valparaiso), Elena Donato (UBA), Maria Soledad Garcia (Universidad nacional de Colombia), Obed Frausto Gatica (UNAM), Claudia Guitérrez (Universidad de Chile), Camille Louis (Kom-Post), Luz Maria Lozano Suarez (Universidad del Atlantico, Barranquilla), Martin Macias (Université Paris 8-UDELAR, Montevideo), Julio Miranda Canhada (Universidade de Sao Paulo), Angélica Montes (ESSEC/LLCP-Université Paris 8), Carlos Pérez López (Institut universitaire italien de Rosario et Institut Gino Germani /UBA), Soledad Nivoli (Universidad de Rosario), Senda Inés Sferco (CONICET, IIGG-UBA), Pauline Vermeren (Université Paris 7), Aurélie Veyron-Churlet (Terra), Agostina Weler (Université Paris 8).

Site d’information et abonnement aux nouvelles :
https://groups.google.com/group/infos-dialoguesphilosophiques
Site de la Maison de l’Amérique latine :
https://www.mal217.org