Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe
Conférence de
Denise Ferreira da Silva
Université de Colombie britannique
Titulaire de la chaire internationale de philosophie contemporaine
à l’Université de Paris 8, 2023
« The Racial Event Or That Which Happens With/Out Time »
L’événement racial,
ou ce qui arrive avec/hors du temps
Présentée par :
Annick Allaigre (Présidente de l’Université Paris 8)
En dialogue avec :
Matthieu Renault (Université Paris 8)
Mardi 28 mars 2023, 19h-20h30
Maison de l’Amérique Latine
217 Bd Saint Germain, Paris 7e
(Métro Solférino)
[Événement annulé en raison d’un mouvement social]
La conférence sera en anglais. Des résumés de la communication en français seront mis à disposition du public.
Comment comprendre la manière dont les menaces et les manifestations de force létale ont constitué un aspect constant de l’existence des personnes et des populations noires et racisées depuis les premiers moments de la conquête, de l’occupation et de la colonisation des Amériques, et ailleurs ? Comment se fait-il que l’indifférence avec laquelle a été considérée la violence raciale s’étende maintenant à l’exposition mortelle de ces personnes et de ces populations aux dangers de la Méditerranée et au Covid 19 ? Que faudrait-il pour que cette violence et cette indifférence soient traitées de façon adéquate eu égard à leur signification politique ? Il semble qu’un premier déplacement décisif consiste à ne plus traiter l’ensemble des facteurs de l’assujettissement racial à travers les approches habituelles de la critique (c’est-à-dire les approches socio-historiques) et du matérialisme historique, qui expliquent l’assujettissement racial comme l’effet de forces culturelles ou idéologiques. Si l’on suit cet argument, ces actes expriment des tendances intrinsèques (biologiques ou culturelles) de la part de ceux qui les commettent en réaction aux traits (physiques et mentaux) naturellement ou historiquement acquis par les personnes et les populations noires et racisées. L’argument premier du matérialisme historique, par exemple, fait de ces dynamiques le résultat d’une dimension culturelle ou idéologique (celle d’un instinct, d’une croyance ou d’une idéologie liés à la race) dont le travail cause des divisions de classes qui sapent le processus révolutionnaire. Pour y répondre, cet exposé esquisse une méthode et un outil d’intervention destinés à saisir comment, davantage qu’un élément superstructurel extrinsèque (instinct, croyance ou idéologie), la race est une composante inhérente de l’architecture politique post-Lumières, qui a joué un rôle crucial dans les modalités de l’accumulation du capital au cours des deux derniers siècles. Un point décisif de cet argument, auquel on consacrera la majeure partie de la présentation, réside dans la construction, à savoir celui de l’événement racial, qui permet l’examen de la violence raciale depuis un en-dehors eu égard à toute pensée du et dans le temps. Plus spécifiquement, l’événement racial rend compte de l’assujettissement racial avec et sans – c’est-à-dire dehors et contre – le fonctionnement du présupposé ontologique (soit l’image des existants et des événements se succédant dans un temps linéaire) qui empêche si efficacement de comprendre à quel point l’assujettissement colonial et racial a été décisif dans la trajectoire du capital, depuis celui des marchands hier jusqu’au capital financier hégémonique aujourd’hui.
How to account for how threats and deployments of lethal force have been a constant aspect of the existence of black and brown persons and populations since the earlier moments of European conquest, occupation, and settlement in the Americas and elsewhere on the planet ? Why is it that the indifference which racial violence has been met has now extended to these persons and populations deadly exposure to the dangers the Mediterranean Sea and to COVID 19 ? What would take for that both the violence and indifference be addressed in a manner adequate to its political significance ? A first and crucial shift, it seems, is that these and other dimensions of racial subjugation receive a treatment other than the one given by the usual critical (socio-historical) and historical materialist approaches, which explain racial subjugation as effects of cultural or ideological forces. As the argument goes, these express intrinsic (biological or cultural) tendencies on the part of those who commit them in response to black or brown persons and populations naturally or historically acquired (physical and mental) traits. The prevailing historical materialist argument, for instance, explains such dynamics as the operation of an exterior cultural or ideological (racial instinct, belief, or ideology) dimension that works to cause class divisions thus undermining the revolutionary process. In response, this presentation offers an outline of a method and tool of intervention designed to capture how, instead of an extrinsic superstructural element (instinct, belief, or ideology), the racial is an inherent component of the post-Enlightenment political architecture, which has played a crucial role in facilitating accumulation of capital, over the past two hundred years or so. A key facet of this argument, the one which will occupy most of the presentation, is provided by the construct, the racial event, which allows for the examination of racial violence from without temporal thinking. More specifically, the racial event accounts for racial subjugation from with/out – that is, outside and against – the workings of the ontological presupposition (the image of existents and events as unfolding in linear time), which so effectively precludes the understanding of how crucial colonial and racial subjugation have been in the trajectory of capital from yesterday’s merchant to today’s hegemonic financial capital.
Denise Ferreira da Silva est chercheuse et artiste. Professeure à l’Institute for Social Justice – GRSJ de l’Université de Colombie britannique, Professeure adjointe à la Monash University Architecture, Design, and Art et enseignante à la European Graduate School, elle est Professeure invitée à Paris 8 sur la Chaire internationale de philosophie contemporaine pour l’année académique en cours.
Elle est l’autrice de Toward a Global Idea of Race (UMP, 2007), A Dívida Impagavel (OIP, LC, & Casa do Povo, 2019), Unpayable Debt (Sternberg Press, 2021), Homo Modernus (Cobogó, 2022). Elle a co-édité (avec Paula Chakravartty) Race, Empire, and the Crisis of the Subprime (JHUP, 2013) et (avec Mark Harris) Postcolonialism and the Law : Major Works (Routledge 2018) et Indigenous peoples and the Law : Major Works (Routledge, 2019). Ses ouvrages ont été traduits dans plusieurs langues.
Ses travaux en tant qu’artiste comptent avec les films Serpent Rain (2016), 4 Waters-Deep Implicancy (2018) et Soot Breath/Corpus Infinitum, en collaboration avec Arjuna Neuman ; et avec des pratiques artistiques relationnelles comme Poethical Readings et The Sensing Salon, en collaboration avec Valentina Desideri. Elle a exposé au Centre Pompidou (Paris), à la Whitechapel Gallery (London), au MASP (Sāo Paulo) et au musée Guggenheim (New York). Elle vit et travaille sur le territoire traditionnel, ancestral et inaliénable du peuple Musqueam (xʷməθkʷəy̓əm) qui parle hən̓q̓əmin̓əm̓.
Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe
Conférence de
Carolina Ávalos Valdivia
(Universidad Austral de Chile)
Philosophie et responsabilité.
Le droit à la philosophie dans la vie de Jacques Derrida
En dialogue avec
Alejandro Orozco Hidalgo
(Paris 8/CNST México)
Carmen Ruiz Bustamante
(Université Diego Portales, Santiago de Chile /Université Paris 10)
Patrice Vermeren
(Université Paris 8)
Lundi 30 janvier 2023, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine,
217 Bd Saint Germain, Paris 7e
Métro Solférino
La question du droit à la philosophie occupe une place primordiale dans l’œuvre de Derrida. Ses textes sur l’université, les institutions philosophiques, la traduction, etc. sont aussi reconnus que le travail qu’il a fait avec le GREPH et le Collège International de Philosophie. Cependant, en 1990, Derrida anticipe – avec un retard de près de 20 ans – que les thèmes et les problèmes de la philosophie et de son institutionnalité font partie de l’articulation que suppose la phrase du droit à la philosophie. Que signifie avoir droit à la philosophie ? Qui a droit à la philosophie ? Qu’en est-il de la philosophie quand on pense depuis son institution ? Comment va-t-on du droit à la philosophie ? Est-ce possible ? Dans cette conférence, nous voulons proposer une lecture du droit à la philosophie qui confronte le travail philosophique à la réalité matérielle à laquelle nous sommes soumis dans le domaine universitaire. Pour cela, nous partirons de la responsabilité que mobilisa la traduction de Privilège. Du droit à la Philosophie de Derrida, située dans la période de défense de la philosophie au Chili, afin de proposer par la suite une lecture du droit à la philosophie à partir de l’importance de l’enseignement dans la vie de Derrida. Philosophie et biographie seront les voies d’accès à cette articulation qui nous pousse à penser entre le droit et la philosophie.
Carolina Avalos Valdivia est professeure à l’Institut de philosophie de l’Université Austral de Chile. Ses recherches portent sur la pensée de Jacques Derrida et la question du droit à la philosophie qui met en tension la philosophie sur le plan juridique, politique et institutionnel. Ses principales publications concernent l’enseignement de la philosophie au niveau secondaire et universitaire. Sa dernière traduction est Privilège ou du droit à la Philosophie de Derrida, ouvrage qui sera publié prochainement aux Ediciones Universidad Austral de Chile. Depuis 2021, elle est présidente de l’Association des chercheurs/euses en arts et sciences humaines du Chili et depuis 2019, elle est secrétaire du Réseau ibéro-américain de philosophie (RIF).
Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe
Conférence de
Alessandro Francisco
(Collège international de philosophie, UNESP São Paulo, Brésil)
La place de Rousseau dans Les mots et les choses
En dialogue avec
Alain Grosrichard (Université de Genève)
Orazio Irrera (Université Paris 8)
Senda Sferco (UBA - CONICET)
Mardi 6 décembre 2022, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
217 Bd Saint Germain, Paris 7e
Métro Solférino
Rousseau est l’un des nombreux noms propres cités par Michel Foucault dans l’ouvrage paru en 1966, Les mots et les choses. L’usage « sauvage » de noms propres qu’il y fait n’a pas contribué à la compréhension de son approche déjà baptisée archéologie, selon une autocritique de 1969. Si sa réflexion, dirigée à l’analyse des discours et établie sur elle, est caractérisée par une critique radicale du sujet constituant et par la suspension des universaux anthropologiques, il reste encore à interroger dans ce même horizon la place de l’individu de l’énonciation dans l’essai de trouver une réponse à la question « qui pense ? ». Ainsi, l’étude présentée dans cette séance des séminaires Dialogues philosophiques essaie tout simplement de souligner la perspective archéologique des discours regroupés sous le nom Rousseau et de la présenter comme alternative aux modalités psychologistes de l’histoire de la pensée.
Alessandro Francisco est Docteur en philosophie de la Pontificale université catholique de São Paulo (Brésil) et de l’Université Paris 8 en régime de co-tutelle de thèse, et a réalisé une recherche post-doctorale intitulée « Archéologie de la musique », sous la supervision de Claude Imbert à l’École Normale Supérieure de Paris. Actuellement il est Directeur de Programme au Collège international de philosophie (Paris), responsable du programme de recherche « Archéologie de la musique : histoire de la pensée et discours sonore », et Chercheur Associé à l’Institut des arts de l’UNESP (São Paulo, Brésil) dans le cadre d’un accord de coopération de recherche. Ses recherches sont consacrées à analyser la musique au moyen de l’approche archéologique proposée par Michel Foucault, ce qui implique de concevoir la musique en tant que discours sonore et de mettre à l’épreuve les limites entre le discursif et le non-discursif.
Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe
Présentation du livre de
Baptiste Gillier
(EHESS – Académie de Paris)
Punto de Vista (1978-2008) ou La persistance d’une audace
(L’Harmattan, 2022)
Avec, en qualité de répondant.e.s,
Sergio Delgado (UPEC)
Emmanuel Romero (Conicet / UBA, Argentine)
Lucila Svampa (UBA, Argentine)
Mardi 8 novembre 2022, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
217 Bd Saint Germain, Paris 7e
Métro Solférino
En mars 2008 a paru le 90e et dernier numéro de la revue culturelle argentine Punto de Vista (1978-2008). Beatriz Sarlo (directrice depuis 1981) signe personnellement le dernier éditorial où elle souligne que la revue fut une « manière d’écrire sur la littérature et la politique ». En accordant son attention à la matérialité et à la singularité de l’objet revue, cette recherche vise à rendre compte de cette « manière d’écrire », c’est-à-dire de la critique de Punto de Vista. Dans une perspective socio-historique, cette étude retrace la trajectoire du collectif éditorial dans le champ politique et intellectuel argentin. Apparue en pleine dictature, la revue devient à partir de la transition démocratique un référent important du champ intellectuel argentin, avant de s’inscrire de manière plus périphérique dans une fin-de-siècle de crise sociale et d’essoufflement du modernisme. Dans un second temps, ce travail interroge le projet critique de la revue. Enfin, par le biais d’un « retour critique », cette étude renverse sa propre perspective et de rendre compte, à travers la politique de la littérature, des emprunts de la critique.
Docteur en Etudes politiques de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et chercheur associé au Centre d’Etudes Sociologiques et Politiques Raymond Aron, Baptiste Gillier est Professeur de l’Académie de Paris et traducteur d’ouvrages en sciences humaines.
Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe
Conférence de
Claudia Gutiérrez
(Universidad de Chile)
Narratives éclipsées ou le lieu des choses dans les récits de captivité
Avec, en qualité de répondant.e.s,
Alejandro Bilbao (Universidad de Los Lagos)
Martine Leibovici (Université Paris Cité)
Patrice Vermeren (Université Paris 8)
Mardi 4 octobre 2022, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
217 Bd Saint Germain, Paris 7e
Métro Solférino
En prison, « il n’y a pas d’objets, pas de verres, pas de montre, pas de chaise. On n’allume pas la lumière, on n’a jamais de clef, on ne regarde pas la télé, rien, il n’y a rien », écrit l’ancien prisonnier et écrivain uruguayen Carlos Liscano. Alors, quand il n’y a pas d’objets, pas de choses, les mots à quoi servent-ils ? se demande l’écrivain. Comment décrire le monde dont les mots ne trouvent pas de choses à nommer ? L’absence des choses est une constante dans les récits de captivité. La conférence examine le lieu des choses dans le travail de mémoire et tente de répondre à la question suivante : dans quels sens peut-on parler de la mémoire des choses ?
Claudia Gutiérrez, docteure en philosophie (Université Paris 8) et violoncelliste (PUC, Chili), est professeure de philosophie et chercheure au Département de Philosophie de l’Université du Chili, et fait partie du Comité Académico de la Iniciativa Franco-chilena de Altos Estudios de la Universidad de Chile /Ambassade de France. Elle a publié notamment « Memorias inconvenientes o el eclipse de las víctimas » (Hermenéutica Intercultural, 2022) ; avec Jorge Ulloa, La filosofía eclipsada. Exigencias de la justicia, la memoria y las institucuones (2022, Tirant lo blanch) ; Memorias del encierro. Política de la escritura en la narrativa de Mauricio Rosencof (en cours de publication, 2022) ; « La memoria de las cosas : relieve afectivo y profundidad temporal » (en La filosofía eclipsada, 2022) ; « Pensar el humanismo a partir del otro : Lévinas y la alteridad del envejecimiento » (Revista Rumbos, 2020) ; « Escribir para no morir : testimonio y escritura en la obra de Carlos Liscano » (Revista IDEA, 2018).
Le séminaire Dialogues philosophiques
Rencontres philosophiques entre chercheurs d’Amérique latine et d’Europe
Présentation du livre de
Victor M. Nobre Martins
(Psychologue clinicien et Docteur en Psychopathologie et Psychanalyse Université de Paris)
L’Œdipe selon Foucault.
Foucault lecteur et non-lecteur de Freud à travers le « complexe d’Œdipe »
(PU de Rennes, 2022)
Avec, en qualité de répondant.e.s,
Maïa Minnaert (Université Paris Cité)
Diogo Sardinha (Université de Lisbonne)
Mardi 13 septembre 2022, 19h-20h30
Maison de l’Amérique latine
217 Bd Saint Germain, Paris 7e
Métro Solférino
Participer à la réunion Zoom :
ID de réunion : 772 3052 8015
Code secret : yv2s1A
L’œuvre de Foucault, des années 1970 jusqu’à sa disparition en 1984, fut marquée par la critique d’un concept freudien central : le « complexe d’Œdipe ». Contre le prétendu universalisme intemporel de ce concept, le philosophe se donne une double tâche : situer historiquement l’émergence de la prohibition de l’inceste et celle du concept freudien.
La critique foucaldienne se veut radicale, néanmoins elle soulève une difficulté de principe que cet ouvrage explore : comment lutter si vigoureusement contre le « complexe d’Œdipe » sans citer celui qui formula ce concept ? La radicalité de la critique de Foucault aurait impliqué, d’une part, un certain éloignement des psychanalystes de ses travaux et, d’autre part, que ses lecteurs prennent une certaine distance quant à la théorie freudienne.
Afin de dégager les modalités et les formes de cette opération de lecture qu’on peut qualifier d’ « effacée », on abordera la logique négative des principales références foucaldiennes au « complexe d’Œdipe ». Ainsi, plutôt que de se demander comment son écriture s’articule avec celle de Freud, on se demandera comment elles ne s’articulent pas, et ce qu’il en est de leur rapport intertextuel négatif.
Victor M. Nobre Martins est Docteur en Psychopathologie et Psychanalyse à l’Université de Paris et Chargé de cours au Département d’Études Psychanalytiques de l’Université de Paris. Il s’exerce également en tant que Psychologue clinicien à Paris et dans les Yvelines.
L’équipe du séminaire des Dialogues Philosophiques
Direction scientifique : Stéphane Douailler, Éric Lecerf, Georges Navet (†), Bertrand Ogilvie, Patrick Vauday et Patrice Vermeren (Université Paris 8) ; Marie Cuillerai et Martine Leibovici (Université Paris 7), Nelson Vallejo-Gomez (FMSH) ; Jean-René Garcia (Université Paris 13) ; Louise Ferté (Université de Lille) et Guadalupe Deza (Université Paris 8).
Équipe de Recherche : Julie Alfonsi (Université Paris 7), Daniel Alvaro (UBA), Gisele Amaya Dal Bó (Université Paris 13), Marie Bardet (Université nationale du General Sarmiento), Andrea Benvenuto (EHESS), Mercedes Betria (Universidad de Rosario), Laura Brondino (Université de Lille), Jean-Jacques Cadet (LADIREP), Gustavo Celedon (Universidad de Valparaiso), Filipe Ceppas (UFRJ, Rio de Janeiro), Gustavo Chataignier Gadelha (UC Maule, Chili), Carlos Contreras (Universidades de Chile y de Valparaiso), Guadalupe Deza (Université Paris 8), Elena Donato (UBA), Maria Soledad Garcia (Universidad nacional de Colombia), Obed Frausto Gatica (UNAM), Claudia Guitérrez (Universidad de Chile), Camille Louis (Kom-Post), Luz Maria Lozano Suarez (Universidad del Atlantico, Barranquilla), Martin Macias (Université Paris 8-UDELAR, Montevideo), Julio Miranda Canhada (Universidade de Sao Paulo), Angélica Montes (GRECOL, Colombie /Université Paris 8), Carlos Pérez López (Institut universitaire italien de Rosario et Institut Gino Germani -UBA), Soledad Nivoli (Universidad de Rosario), Senda Sferco (CONICET, IIGG-UBA), Pauline Vermeren (Université Paris 7), Aurélie Veyron-Churlet (Terra), Agostina Weler (Université Paris 8).