Moby Dick ou le cachalot de Melville est le point de départ du groupe de recherche Léviathan. Utilisant le roman comme une carte aux tracés multiples, le groupe est parti écouter les échos du passage de la chasse mortelle à la baleine, notamment à Detroit, USA.
Le récit est au cœur de la journée d’étude, rythmée par des chapitres choisis de Moby-Dick. La violence, la domination, la résistance, le capitalisme, le calcul, autant de points qui se rejoignent pour nous dans notre expérience conjointe de Moby-Dick et de Detroit, et qui sont abordés par le prisme de la narration, de l’histoire, des histoires. « Frapper le soleil », comme le désir fou d’Achab, mais peut-être aussi de l’équipage – frapper le jour, au bénéfice des ténèbres. Le dépeçage commence.
PROGRAMME
Lundi 8 avril
18 h – « Vos yeux se refermeront à jamais puisqu’ils n’auront vécu que pour l’ombre », programmation de courts métrages par Clémentine Dramani-Issifou
- L’Evangile du cochon créole de Michelange Quay – Fiction I 15mn I 2004
- Atlantiques de Mati Diop – Documentaire expérimental | 16 mn | 2009
- Gangster Backstage de Teboho Edkins – Essai documentaire I 37mn 2013
- Black TV de Aldo Tambellini – Expérimental I10mn I1968
- La lumière tombe de Soufiane Adel, 2019 – Expérimental I 9mn I 2019
Rencontres avec Soufiane Adel et Michelange Quay
Mardi 9 avril
9h – “Achab est Dieu, Ford est son prophète” : C.L.R. James, lecteur de Moby Dick, conférence de Matthieu Renault
Matthieu Renault est Maître de conférences en philosophie à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis,membre du Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie (LLCP). Il est l’auteur de : Frantz Fanon. De l’anticolonialisme à la critique postcoloniale (Éditions Amsterdam, 2011) ; L’Amérique de John Locke. L’expansion coloniale de la philosophie européenne (Paris : Éditions Amsterdam, 2014) ; C.L.R. James. La vie révolutionnaire d’un « Platon noir » (La Découverte, 2016) ; L’empire de la révolution. Lénine et les musulmans de Russie (Éditions Syllepse, 2017).
9h45 – Présentation de Fabienne Ballandras
Il s’agit, à travers la production d’une série de dessins muraux dont les images sources proviennent du film documentaire « Kiev en feu » sur le soulèvement populaire en Ukraine en 2013/2014, de présenter une des ramifications d’un projet plus vaste et multiforme (encore en cours) dont la colonne vertébrale est la réalisation d’une édition/bande dessinée, narration muette des différents événements de ces 3 mois de lutte urbaine.
10h15 – « Une plume invisible dessinait des lignes et des routes sur la carte crevassée de son front », conférence de Cédric Loire
Cédric Loire est docteur en Histoire de l’art, critique d’art, Enseignant et chercheur à l’Ecole Supérieure d’Art de Clermont Métropole, co-responsable du programme de recherche Léviathan.
11h – « Les doigts de pieds sont rares parmi les vétérans de la chambre à graisse », projection et conférence par Laurent Proux
Laurent Proux est né en 1980. Il est diplômé de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Lyon et de la Horschule Für Bildende Kunst Hamburg. Il est représenté par la galerie Semiose. Il enseigne à l’Institut Supérieur d’Art de Toulouse (ISdAT). Ses peinture et ses dessins de grands formats interrogent la représentation contemporaine et mythique du travail. En 2019, Laurent Proux obtient l’aide à la création et à la production du CNAP pour un voyage d’étude à New-York et Chicago.
11h45 – « AAA dans le pan-spectacle », performance par Carine Klonowski et Anne-Sarah Huet
Le pan-spectacle prend la forme d’un rafraîchissement, servi par la grande influence x le grand sponsor : « Un vrai boost, activé et calculé en temps réel, par la fortune » d’après AAA dans le pan-spectacle, un texte de Anne-Sarah Huet, produit pour l’exposition SEDONA du Syndicat Magnifique (Victorine Grataloup, Anna Frera, Thomas Conchou et Carine Klonowski), La Villa du Parc, Annemasse, 2019.
13h30 – « Sombre blancheur : la baleine miroir de la blanchité prédatrice », conférence par Elsa Dorlin
Professeure de philosophie à l’université Paris-8, Elsa Dorlin est spécialiste de l’histoire du sexisme, du racisme et des logiques de domination. Ses recherches portent sur les philosophies féministes, études sur le genre et les sexualités, mais aussi sur l’esclavage, le colonialisme et le postcolonialisme (histoire des idées, des luttes et des mouvements des diasporas noires, Black Feminism). Dans Se défendre : une philosophie de la violence publié en 2017, Elsa Dorlin donne à penser une généalogie de l’autodéfense, violence considérée comme illégitime des minorités qui de tout temps ont du lutter pour faire entendre leur voix ou même rester en vie. Violence illégitime de la défense de soi des opprimés qu’elle oppose à la légitime défense, réservée à une minorité dominante.
14h15 – « L’heure bleue », projection par Manon Pretto, vidéo, 25mn
14h45 – « Sans titre », projection par To’a Serin-Tuikalepa, diaporama, fiction, 7 min.
Un homme raconte l’arrivé d’un explorateur sur son île.
15h – « Contre », projection par Sarah Ritter
Ce diaporama suivra le fil de la lumière, de ses conditions (de production, d’usages, et de représentations) à travers Moby Dick, entre autres. Sarah Ritter est artiste, co-responsable du programme de recherche Léviathan.
15h30 – Table ronde
EN PARALLÈLE : « Écoute ! » : Diffusion de l’ensemble des entretiens réalisés à Détroit, Clermont-Ferrand et Paris. Fabienne Ballandras : dessins muraux. Kostia Jopeck : Text(e)ture (parlez de moi je m’en vais loin), impressions sur tissu, boucle video, 7’34’’, impressions 3D.
PRATIQUE : Gratuit – Ouvert à tous
École Supérieure d’Art de Clermont Métropole, 25 rue Kessler, 63000 Clermont-Ferrand