Demie-journée d’études. Réserves minières, réserves de change des pays de la zone Franc 12.06.2018

Demi-journée d’études
Réserves minières, réserves de change des pays de la zone franc
12 juin 2018 de 14h à 18h30
EHESS - 54 bd Raspail 75006 Paris, salle AS1_08

 

Cette rencontre est destinée à faire le point sur les travaux de l’année et à esquisser les pistes de réflexion pour l’année 2018-2019.
Alors que dans les pays de la zone franc, de nombreux mouvements de jeunes revendiquent d’en finir avec le dispositif de la ‘communauté financière’, ou se révoltent contre les politiques extractivistes, il a semblé nécessaire de croiser les recherches sur le franc CFA avec les études sur les prédations minières et les accaparements de terres : l’émergence économique des pays de la zone franc semble en effet doublement compromise par cette dépendance monétaire et par l’exploitation des richesses du sous-sol au seul profit des sociétés multinationales.
La rencontre du 12 juin a pour ambition de soumettre à la critique et au débat les analyses qui ont été présentées au cours des séminaires de l’année, et d’en dégager les principales pistes de recherche pour l’an prochain.

 

Programme

14h–15h30 Michèle Leclerc-Olive, Kako NubukpoBruno Théret et Boris Samuel présentent un résumé de leur contribution à la problématique générale.

15h30-15h45 Pause-café

15h45-17h Sont invité(e)s à discuter ces présentations :

  • Massimo Amato, université de Milan
  • Richard Banegas, Sciences Po Paris, CERI
  • Nadia Yala Kisukidi, philosophe, Paris VIII
  • Thierry Pairault, Centre Chine, EHESS (sous réserve)
  • Pascal Peyrou, Groupe Initiative Afrique
  • Anzoumane Sissoko, coordination des collectifs des Sans Papiers (75) 
  • Martial Ze Belinga, co-auteur de Sortir l’Afrique de la servitude monétaire. A qui profite le franc CFA ?, 2016, La Dispute

17h-18h Débat général

18h-18h30 Mots de conclusion qui traceront les axes de travail du séminaire 2018-19

 

Demie journée d’études du Séminaire de recherche Réserves minières et réserves de change 2018-2019 EHESS Cessma - Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques / IRIS Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux.

Présentation : Les pays africains de la zone franc dont le sous-sol est riche en minerais précieux (en or notamment) semblent être pris en tenaille entre d’un côté l’obligation de déposer à la Banque de France la moitié de leurs réserves de change, et de l’autre l’impossibilité dans le contexte actuel de constituer des réserves d’or pour leur propre compte.
Le séminaire entend documenter cet apparent paradoxe qui repose davantage sur des choix politiques que sur des contraintes naturelles.
Les travaux ne manquent pas qui analysent cet aspect des politiques néolibérales consistant à faire de l’or une simple matière première (en 1971 Nixon suspend la parité or-dollar lui enlevant pour la première fois rôle monétaire de l’or initié il y a plusieurs milliers d’années) et à exiger des pays riches en ressources de libéraliser leur code minier afin d’attirer sur leur territoire les industries étrangères du secteur extractif.
Les travaux ne manquent pas non plus qui documentent la nécessité d’un débat sur la zone franc et ses répercussions sur les économies nationales et sous-continentales (Nubukpo et all., 2016). Kako Nubukpo, l’un des auteurs de Sortir l’Afrique de la servitude monétaire, « réclame qu’on ne déconnecte pas le débat monétaire du débat sur l’émergence ». Et on a le sentiment que l’émergence économique des pays africains n’est guère envisageable dans ce contexte de prédation des richesses minières et foncières (Leclerc-Olive, 2017).
L’objectif de ce séminaire, qui se tient pour la deuxième année consécutive, est de rapprocher ces deux corpus de recherche pour penser les liens entre ces deux phénomènes. Il s’agit d’analyser les pratiques, de clarifier les enjeux et, surtout, de resituer ces politiques dans le contexte d’interdépendance étroite entre les économies du Nord et du Sud (Mbembe, 2013, 2016).

Coordination :
Michèle Leclerc-Olive, chargée de recherche CNRS, IRIS/EHESS,
Kako Nubukpo, enseignant-chercheur à l’Université de Lomé,
Boris Samuel, chargé de recherche IRD, Université Paris Diderot, CESSMA,
Bruno Théret, Directeur de recherche émérite CNRS, Université Paris Dauphine, IRISSO.