Séminaire. Onto-épistémologies de plusieurs mondes : la proximité du divers 11.01.2022

Séminaire en ligne
Mondes caraïbes et transatlantiques en mouvement
Onto-épistémologies de plusieurs mondes : la proximité du divers
Mardi 11 janvier 2022, 14h - 17h
 

Avec :

  • Isabelle Stengers (Université Libre de Bruxelles)
  • Mabel Gisela Torres (ancienne Ministre de la Science de la Colombie)
  • Alejandra Jaramillo Aristizabal (University of Auckland)
Séance organisée et animée par Esteban Gonzalez (LLCP-Université de Paris 8 / MCTM-MSH / Université pontificale bolivarienne de Medellin).
 
Dans le champ de la pensée post-coloniale, les débats philosophiques et anthropologiques ont insisté sur la dialectique modernité / « hors modernité », à partir d’analyses qui décrivent la « pluralité » des savoirs « non modernes » par les cadres conceptuels de la science et les ontologies dites "occidentales". Pourtant, au-delà de ces clivages et de la conception de blocs onto-épistémologiques monolithiques qui répondent à une logique historique et géographique déterministe et unidirectionnelle, la distribution sociale des savoirs et les manifestations de l’être au sein d’une société, quelle qu’elle soit, témoignent de la présence latente du divers dans les espaces habituellement soumis au contrôle d’une autorité sur la vie et le savoir.
Dans toutes les sociétés, même au sein de celles qui se disent « modernes », la présence de savoirs alternatifs ou de contre-savoirs, rendent possible le projet énoncé par les zapatistes de construire un monde qui intègre plusieurs mondes dont se manifestent la diversité de savoirs et modes de vie historiquement niés et minorisés. Dans ce monde de plusieurs mondes, les formes de la connaissance et les modes d’être s’affrontent, se superposent, se reconfigurent et forment un réseau complexe d’interrelations qui déterminent l’apparition d’une politique de l’être-au-monde. Cette présence latente de la diversité dans toutes les géographies insiste donc sur la nécessité d’une pensée « décoloniale » capable d’amplifier et de valoriser les onto-épistémologies subjuguées, minorisées et persécutées par la force oppressive des formes de vie aux prétentions universalistes hégémoniques.
En ce sens, cette journée d’étude aura pour objectif fondamental de souligner l’intériorité et la proximité du divers au sein de toute société, en identifiant ses multiples manifestations et en décrivant les formes de résistance qui caractérisent sa présence « minoritaire » dans un monde de plusieurs mondes.
Cette séance de séminaire est prévue sous la forme d’une conversation entre nos invitées et les participants à cette séance animée et conçue par Esteban Gonzalez J. Cette réflexion commune, élaborée à partir de cet échange, s’appuiera sur des pistes formulées dans un langage transversal et transdisciplinaire aux différentes approches présentes (anthropologie, philosophie, biologie, histoire de la pensée...).