Groupe de lecture. Lire-travailler, Derrida (Jeunes chercheur·e·s) 2021-2022

Séminaire du LLCP
Groupe de lecture « Lire et travailler Derrida »

 

Le groupe de lecture Lire-travailler Derrida, créé depuis 2013, regroupe des doctorants et des docteurs de différentes universités ainsi qu’un public non exclusivement universitaire. Les membres tournent au fil des années. Ils se sont réunis d’abord dans les locaux de l’ENS, puis de l’EHESS, avant d’être accueillis depuis l’année dernière à Paris 8 par le LLCP.
Nous avons choisi cette année de poursuivre le séminaire « Le parjure et le pardon » de 1997-1998 en nous attelant à la lecture du deuxième volume « Le parjure et le pardon Vol. II » de 1998-1999. L’atelier, ouvert à tou(te)s, est consacré au commentaire de chacune des séances du séminaire que les participant(e)s seront supposé(e)s avoir lues avant de venir.

Le parjure et le pardon, Volume II (1998-1999)

Jacques Derrida poursuit dans le second volume de son séminaire sa réflexion sur l’inconditionnalité du pardon, une notion qui ne saurait être confondue avec l’excuse, l’amnistie, la prescription ou la grâce. Si le pardon est hérité de diverses traditions (judéo-chrétienne, coranique et grecque), il ne leur est pas réductible : il excède les modalités du « comprendre », de la mémoire et de l’oubli, d’un certain travail de deuil aussi. Hétérogène à la phénoménalité, à la théâtralisation, voire au langage verbal lui-même, il suspend, comme une « violente tempête », l’histoire, le droit et le politique. Inconditionnel, le pardon fait l’épreuve de l’impossible : c’est pourquoi il doit rester exceptionnel, sans calcul ni finalité, à l’écart de tout échange et de toute transaction.
Se déplaçant du contexte européen d’après-guerre à l’Afrique du Sud et aux États-Unis, la dimension politique du pardon prend, au cours de cette seconde année du séminaire, un relief particulier alors que Jacques Derrida analyse la théâtralité des scènes de repentance en faisant comparaître successivement Hegel, Nelson Mandela, Desmond Tutu et Bill Clinton – sans oublier la portée singulière de la parole des femmes.
La trajectoire esquissée en 1998-1999 passe ainsi par la lecture de La Cité de Dieu de saint Augustin, des textes de Hegel sur le pardon, de certaines Lectures talmudiques de Levinas, de différents écrits de Mandela et de Tutu au sujet de la Commission Vérité et Réconciliation, notamment, ainsi que par l’analyse de scènes d’actualité – d’aveu ou de repentir – telles qu’elles se sont multipliées dans l’espace public, en France, en Afrique du Sud, au Chili et aux États-Unis, en particulier sous la présidence de Bill Clinton au sujet de l’esclavage, de la politique américaine en Amérique latine, ou encore du « Monicagate ».

Séances (séminaire en ligne) : 1 vendredi sur 3, du 10 décembre 2021 au 17 juin mai 2022, de 18h à 20h

Programme :
10 décembre 2021 : Première séance – Le 2 décembre 1998
14 janvier 2022 : Deuxième séance – Le 9 décembre 1998
28 janvier 2022 : Troisième séance – Le 13 janvier 1999
11 février 2022 : Quatrième séance – Le 20 janvier 1999
11 mars 2022 : Cinquième séance – Le 27 janvier 1999
25 mars 2022 : Annexe. Séance de discussion – Le 10 février 1999
15 avril 2022 : Sixième séance – Le 17 février 1999 + Annexe
13 mai 2022 : Septième séance – Le 10 mars 1999
3 juin 2022 : Annexe. Séance de discussion – Le 31 mars 1999
17 juin 2022 : Huitième séance – Le 7 avril 1999

Organisateurs 2021-2022 :
Marta Hernandez Alonso (martahernandezalonso@hotmail.com), Giustino De Michele (giustinodemichele@gmail.com), Elias Jabre (eliasjabre@yahoo.fr), Alžbeta Kuchtová (alzbet.kuchtova@gmail.com), Alejandro Orozco (alexor21@hotmail.com)