Sandrine AMY, Artiste
Discipline : Philosophie
Sujet de thèse : Mur-rideau, la façade en jeu. Un rêve de Walter Benjamin
Année de soutenance de la thèse : 2016
Contact : sandrine.amy@orange.fr
Résumé de la thèse : Walter Benjamin a fait du « boîtier » et de la « maison de rêve » les « mode[s] d’existence du XIXe siècle ». En suivant ses pas, ce travail se propose d’explorer l’architecture moderne et contemporaine afin d’identifier ce qui pourrait manifester, non pas l’arbitraire des architectes, mais « une constellation historique objective » et constituer ce qu’il appelle une « preuve dans la vérité de l’action actuelle ». Selon lui, ce sont les architectes modernes qui ont inauguré la sortie du « boîtier » et, avec leur « goût pour la porosité, la transparence, la pleine lumière et l’air libre, […] mis fin à la façon ancienne d’habiter. » Pourtant, force est de constater que l’essentiel de leurs réalisations était moins l’expression d’une sortie ou d’un réveil, que de ce qu’il décrit comme une « fausse délivrance ». Celle-ci a néanmoins déclenché un nouveau rêve qu’il n’a eu de cesse d’interpréter en décrivant façades et seuils auxquels, depuis plus de vingt ans, les architectes cherchent à donner forme. Mouvantes et singulières, ces nouvelles façades nous obligent à aborder sous un jour nouveau la technique du mur-rideau. A la différence de la façade fondée classique et de la « façade libre » des modernes, cette façade suspendue défie les lois de la statique ordinaire et les oppositions binaires. Pur produit de la révolution industrielle, elle s’avère être à présent la substance qui fait exploser la mentalité qui en était à l’origine car elle abolit, plus qu’elle ne la reconfigure, l’opposition – c’est-à-dire la hiérarchie – entre dedans et dehors, privé et public, structure et ornement et, par extension, proche et lointain, infrastructure et superstructure, sujet et objet.