Séminaire. Walter Benjamin : Méfiance à l’égard de toute entente (Jeunes chercheur·e·s) 2023-2024

Walter Benjamin : « Méfiance à l’égard de toute entente »

 

Séminaire organisé par Andrés GOLDERG, Haroun GUINO, Johan HÄRNSTEN et Philipp NOLZ
Séminaire mensuel
Un jeudi par mois en salle A2 204 de 18h à 21h
UNIVERSITÉ PARIS 8
Première séance : jeudi 12 octobre 2023
Calendrier prévisionnel : 12/10, 09/11, 07/12, 1/02, 15/02, 14/03, 18/04, 25/04

 
Ce séminaire de recherche se propose de lire une série de textes de Walter Benjamin rédigés entre 1930 et 1935, au moment où, en pleine montée du fascisme, l’auteur se voit forcé de préparer son départ définitif de l’Allemagne, et où sa recherche sur l’histoire du capitalisme prend son essor. La première séance s’attachera à l’analyse de l’article « Expérience et pauvreté » (Œuvres II, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 2000 [1933], p. 364-372) et visera à introduire une série de notions centrales pour les textes étudiés dans le séminaire : la transformation historique de l’expérience (Erfahrung et Erlebnis) ; la « barbarie positive » ; la conception dialectique de la modernité. 
Le séminaire est ouvert à tout.e étudiant.e en licence, master et doctorat qui s’intéresse à la première théorie critique allemande (Lukács, Adorno, Bloch) et/ou à la pensée française de cette même époque (Lefebvre, Bataille, Klossowski). Nous rappelons que le séminaire ne pourra pas être validé, et qu’il ne sera donc l’occasion d’aucune sorte d’évaluation.
Un programme de lecture détaillé sera proposé lors de la première séance.
 
Dans un contexte où l’horizon même d’une victoire politique contre les logiques du capitalisme devient toujours plus utopique et insaisissable, où le pessimisme propre à cet horizon politique de l’échec donne prise fantasmatique — et réelle ­­— au fascisme, comme il met en difficulté toute attitude critique, la lecture et l’étude de l’œuvre de Walter Benjamin nous ont semblé être l’occasion opportune d’un séminaire ouvert et collectif au sein du département de philosophie.
À l’orée des années 1930, Benjamin s’efforce d’opérer un déplacement : tenir le pessimisme pour autre chose qu’un ressort de l’impuissance politique et philosophique, pour en faire le lieu d’une tâche inédite : « organiser le pessimisme ». En d’autres termes, activer les lignes de faille qui structurent d’ores et déjà nos relations violemment pacifiées avec la nature, l’histoire, les arts, la politique. Contre la modalité de la plainte dans laquelle la critique menace toujours de sombrer, et contre l’optimisme aveugle du progrès, il s’agit de renverser les défaites, les colères, voire « la haine et l’esprit de sacrifice », en autant d’occasions philosophiques, de ressorts pour la pensée. S’en tenir, en somme, à « la méfiance à l’égard de toute entente ».
En prenant appui sur la méthode benjaminienne qui consiste à partir de matériaux hétérogènes et marginaux, ce séminaire de lecture s’adresse à tout.e étudiant.e partageant un intérêt pour cette œuvre et ses enjeux spécifiques. Partant du travail collectif sur les textes de Benjamin, nous chercherons à retracer les revirements et remaniements conceptuels qui y opèrent, et à les confronter aux traditions philosophiques allemandes et françaises du XXe siècle.
 
Pour contacter les organisateurs : seminairebenjamin.p8@gmail.com.