D’AGOSTINO Chiara 18.11.2023

AVIS DE SOUTENANCE DE DOCTORAT
 
UNIVERSITÉ PARIS 8

 
École Doctorale 31 – Pratiques et Théories du Sens
LLCP – EA 4008 Laboratoire d’Études et Recherches sur les Logiques Contemporaines de la Philosophie
 
Candidate : Chiara D’AGOSTINO
Discipline : Philosophie

Titre de la thèse : Un dialogue souterrain. Heidegger, Foucault et la question de l’homme.
Sous la direction de Guillaume SIBERTIN-BLANC
 
Composition du jury :
 
M. Philippe SABOT, Université de Lille
M. Roberto NIGRO, Leuphana Universität Lünenburg
M.me Claudia SERBAN, Université de Toulouse 2 – Jean Jaurès
M. Guillaume SIBERTIN-BLANC, Université Paris 8
 
Date et lieu :
 
Le 18/11/2023, à 14h00
 
Salle A028 – Bat. A
 
Université Paris 8
2 rue de la Liberté
93526 Saint-Denis
 
 
Résumé :

Comment reconstruire le rapport intellectuel entre Foucault et Heidegger, sans l’encadrer préalablement par des rapports d’influence, filiation ou rejet, pour qu’il puisse devenir le champ d’un questionnement philosophique ? C’est la question à partir de laquelle a pris corps la recherche d’un « dialogue souterrain », développée sur un axe double : d’un côté, le repérage des éléments signalant la présence de Heidegger dans les notes manuscrites conservées dans le fonds Foucault de la BnF et dans ses œuvres éditées ; de l’autre, l’émergence et l’agencement d’une « question de l’homme » autour de laquelle la présence de Heidegger dans le discours foucaldien semble s’organiser, et à travers laquelle Foucault engage un dialogue avec la tradition philosophique occidentale depuis Kant. Il a donc été question d’établir d’abord qu’est-ce que Heidegger dans le discours de Foucault, à partir de sa présence dans les notes manuscrites des années 1950 tout comme dans les œuvres éditées, pour parvenir au « nom de Heidegger » comme index d’une manière philosophique que Foucault mobilise à plusieurs moments de son parcours philosophique. De ce dialogue émerge le cadre théorique d’une « question de l’homme », c’est-à-dire d’une critique de l’homme comme sujet et objet de la pensée, qui voit le jour dans le passage kantien de la critique à l’anthropologie, et qui s’achève par le geste nietzschéen du double meurtre de l’homme et de Dieu. C’est au sein de cette polarité Kant-Nietzsche que la position foucaldienne prend graduellement du recul par rapport à celle de Heidegger, aboutissant à une divergence profonde entre la déconstruction et l’archéologie, l’ontologie et le discours.