KIANPOUR Amir 14.12.2023

UNIVERSITÉ PARIS 8
2, rue de la Liberté
93526 SAINT-DENIS cedex 02
 
AVIS DE SOUTENANCE DE DOCTORAT
(Arrêté ministériel du 25 Mai 2016)
Ecole doctorale « Pratiques et théories du sens »
Discipline : Philosophie
 
Monsieur Amir KIANPOUR
Titre de la thèse :
Le capitalisme et le temps historique.
Penser l’hétérogénéité du temps historique à l’âge du capitalisme absolu
 
 
Directeur de recherche :
Monsieur Bertrand Ogilvie
 
Membres du jury :
Madame Laura LLEVADOT PASCUAL, Université de Barcelone
Madame Marie CUILLERAI, Université Paris-Cité
Monsieur Patrice VERMEREN, Université Vincennes-Saint-Denis Paris 8
Monsieur Jean René GARCIA, Université Sorbonne Paris Nord
Monsieur Matthieu RENAULT, Université Toulouse – Jean Jaurès
Monsieur Bertrand OGILVIE Directeur de thèse, Université Vincennes-Saint-Denis Paris 8
 
Date prévue :
Le 14 décembre 2023 à 15h
 
Lieu :
Sis Université Paris 8
Salle MR002
 
Résumé :
L’enjeu de cette thèse est de dresser un tableau historico-temporel du capitalisme néolibéral, qualifié d’absolu, en tant que totalité à la fois excessive et lacunaire, saturée et inachevée. Les analyses développées, principalement ancrées dans la tradition du matérialisme historique ainsi que dans sa critique et sa métacritique, convergent vers un point commun : réattribuer au capitalisme absolu ce dont il prétend se délier, ou prétend dépasser, à savoir l’historique. L’objectif est de mettre en lumière la manière dont l’« Un » auto-poïétique et auto- référentiel du capital, le « Deux » endogène du capital et du travail et le « Multiple » exogène du tout social capitaliste et de tout ce qui demeure en-dehors et en-décalage se conjuguent pour constituer la dynamique spécifique de temporalisation et d’historicisation du capitalisme actuel.
La première partie de cette thèse explore la relation de constitution mutuelle entre le capitalisme et le temps, ceci notamment au prisme d’une distinction entre la pluralité ontique et ontologique du temps historique. La deuxième partie vise à faire une cartographie historique et une topologie logique du capitalisme absolu en examinant ses origines et ses « fins », ainsi que ses marges internes et externes. Cette exploration s’empare du vocabulaire théorique en perpétuel renouvellement à travers lequel le capitalisme est analysé, les appellations et les qualificatifs qui lui sont attribués ainsi que sur les préfixes utilisés pour le désigner. En opérant un déplacement épistémologique du structurel vers le conjoncturel, la troisième partie se concentre sur les dynamiques historico-temporelles du capitalisme iranien par rapport aux pouvoirs constituant et constitué de la révolution de 1979.
Pour saisir le caractère historico-temporel du capitalisme absolu, cette étude identifie quatre de ses tendances interconnectées : la capture ontologique de la contingence par le capital et l’organisation du tout social autour d’une catégorie à l’origine même de sa désorganisation ; la re-formalisation de la subsomption sous le capital ; la porosité plastique et magmatique des frontières de la totalité capitaliste, créant le brouillage entre les temporalisations endogène et exogène ; et la synchronisation entre les mécanismes pré- ou proto-capitalistes et ultra- ou avancés d’extraction de la survaleur.
Mots-clés : capital, capitalisme absolu, matérialisme historique, subsomption formelle, subsomption réelle, Iran, révolution iranienne.
 
Abstract :
This dissertation aims to provide a historico-temporal portrait of the neoliberal “absolute capitalism” as a totality that is simultaneously excessive and incomplete, saturated and unfinished. The various analyses developed in this research, primarily grounded in the tradition of historical materialism and its critique and metacritique, converge towards a common point : to reattribute to absolute capitalism what it claims to detach from or surpass, namely the historical. The objective is to highlight how the self-poietic and self-referential “One” of the capital, the endogenous “Two” of the capital and labor, and the exogenous “Multiple” of the capitalist social whole and its spatial and temporal outsides combine to constitute the specific dynamics of temporalization and historicization of contemporary capitalism.
The first part of the dissertation explores the mutually constitutive relationship between capitalism and time, particularly through the prism of a distinction between the ontic and ontological plurality of historical time. The second part develops a historical cartography and a logical topology of absolute capitalism by examining its origins and “ends”, as well as its internal and external margins. This exploration primarily focuses on the names and qualifiers attributed to it. Shifting epistemologically from the structural to the conjunctural, the third part concentrates on the historico-temporal dynamics of Iranian capitalism in relation to the constituent and constituted powers of the 1979 revolution.
To grasp the historico-temporal character of absolute capitalism, this study identifies four interconnected trends at play : the ontological capture of contingency by capital and the organization of the social fabric around a category at the very origin of its disorganization ; the re-formalization of subsumption under capital ; the plastic and magmatic porosity of the boundaries of the capitalist totality, creating a blurring between endogenous and exogenous temporalizations ; and the synchronization between pre- or proto-capitalist mechanisms and ultra- or advanced surplus value extraction.
Keywords : capital, absolute capitalism, historical materialism, formal subsumption, real subsumption, Iran, Iranian revolution.