HADJJI Jalila 14.10.2019
UNIVERSITÉ PARIS 8
2, rue de la Liberté
93526 SAINT-DENIS cedex 02
AVIS DE SOUTENANCE DE DOCTORAT
(Arrêté ministériel du 25 Mai 2016)
Ecole doctorale « Pratiques et théories du sens »
Discipline : Philosophie
Jalila HADJJI
Titre de la thèse :
Le paradigme foucaldien des contre-conduite à l’épreuve des Printemps Arabes
Directrice de recherche :
Marie Cuillerai
Membres du jury :
Monsieur Marcelo RAFFIN, pré-rapporteur, Professeur de Philosophie, Université de Buenos-Aires, Conicet
Monsieur Ali BENMAKHLOUF, pré-rapporteur, Professeur de Philosophie, Université de Créteil, LIS EA 4395
Monsieur Fethi BENSLAMA, Professeur de Psychopathologie clinique, Université de Paris-Diderot, Institut des Humanités et Sciences Sociales, CRPMS
Monsieur Plinio PRADO, Professeur de Philosophie, Département de Philosophie, Université Paris 8, LLCP EA 4008
Monsieur Patrice VERMEREN, Professeur de Philosophie, Département de Philosophie, Université Paris 8, LLCP
Madame Marie CUILLERAI, Professeure des Universités, Université Paris Diderot Saint-Denis, Département de Sociologie / LCSP EA 7375
Lundi 14 octobre 2019 à 14h
Lieu :
Sis Université Paris 8
Salle des thèses - Espace Gilles Deleuze
Résumé :
L’idée directrice de ce travail est de fournir une analyse en termes philosophiques des mouvements sociaux qui ont émané des dits printemps arabes. L’approche retenue consiste à identifier l’innovation de pratiques politiques que marquent certaines formes de mobilisation, au-delà des représentations qu’elles véhiculent ou dont elles héritent. Le cadre d’analyse reprend les concepts foucaldiens de gouvernementalité, de subjectivation et de contre-conduite pour faire ressortir une capacité politique des sujets. L’ambition de la thèse est d’éclairer une situation qui se documente difficilement et de prendre le parti optimiste d’identifier les formes actuelles de résistances et d’engagement démocratiques. On a donc été tenté par récupérer ces clés utilisées par Foucault pour explorer un champ jusque-là vierge, fermé et longtemps inaccessible, celui de la religion musulmane. En réalité et en parallèle avec ce paradigme des contre-conduites, un autre schème n’a cessé de s’imposer tout au long de notre recherche, celui du sujet, de la subjectivité. Une conduite modelée de l’individu passif. C’est la triple racine actuelle des questions : Que puis-je ? Que sais-je ? Que suis-je ? Quelle est notre vérité aujourd’hui ? Quels pouvoirs faut-il affronter et quelles sont nos capacités de résistance ? Chaque mutation sociale ne s’accompagne-t-elle pas de mouvement de reconversion subjective avec ses ambiguïtés et ses potentiels ? Si le pouvoir est constitutif de vérité, comment concevoir un « pouvoir de la vérité » qui ne serait plus vérité de pouvoir, une vérité qui découlerait des lignes transversales de résistance et non plus des lignes intégrales de pouvoir ? Comment donc franchir la ligne ?
Summary :
The idea behind this work is to provide a philosophical analysis of the social movements that emanated from the so called Arab Spring. The approach adopted is to identify the innovation of political practices marked by certain forms of mobilization, beyond the representations they convey or inherit. The analytical framework incorporates the Foucaldian concepts of governmentalism, subjectivation and counterconduct to highlight a political capacity of subjects. The ambition of the thesis is to shed light on a situation that is difficult to document and to take the optimistic position of identifying current forms of resistance and democratic commitment. We were therefore tempted to recover these keys used by Foucault to explore a previously virgin, closed and long inaccessible field, that of the Muslim religion. In reality and in parallel with this paradigm of counterbehaviors, another pattern has steadily established itself throughout our research, that of the subject, of subjectivity. We can summarize the questions as : This is the current triple root of questions : What can I ? What do I know ? What am I ? What is our truth today ? What powers do we have to face and what are our resilience capabilities ? Does not every social change bring with it a movement of subjective conversion with its ambiguities and potentials ? If power is the constitutive of truth, how can we conceive of a "power of truth" that would no longer be the truth of power, a truth that would flow from the transversal lines of resistance and no longer from the integral lines of power ? How do you cross the line ?