CASTANEDA CAPRIROLI Isis 6.12.2024

Université Paris 8, LLCP et Université Paris Cité, LCSP
SOUTENANCE DE THÈSE DE DOCTORAT
Discipline : Philosophie

 

Madame Isis CASTANEDA CAPRIROLI
Titre de la thèse :
Le travail du rêve freudien comme production singulière d’un processus transindividuel

 

Jury :
Madame Marie CUILLERAI, Professeure, Université Paris Cité, Directrice de thèse
Monsieur Guillaume SIBERTIN-BLANC, Professeur, Université Paris 8, Co-directeur de thèse
Madame Hourya BENTOUHAMI, Professeure, Université Toulouse - Jean Jaurès, Rapporteuse
Monsieur Esteban RADISCZ, Professeur, Université du Chili, Rapporteur
Madame Gemma OROBITG, Professeure, Université de Barcelone, Examinatrice
Madame Sophie MENDELSOHN, Psychanalyste, membre invitée
Madame Monique DAVID-MÉNARD, Professeure Émérite, Université Paris Cité, membre invitée

Date :
Vendredi 6 décembre 2024 à 14h.

Lieu :
Université Paris Cité
Salle 628 du bâtiment Olympe de Gouges

Résumé de la thèse :
Cette recherche vise à réhabiliter le rêve comme une production singulière d’un processus transindividuel. Le mouvement primaire s’élabore à travers une analyse épistémologique et méthodologique de la métapsychologie freudienne ainsi que des modalités d’interprétations qu’elle propose. Nous déployons ces éléments dans une mise en connexion avec les événements sociaux et politiques de la période d’élaboration de la Traumdeutung, liés à la montée de l’antisémitisme, et par l’analyse du bouleversement de leur appareil théorique avec la Première Guerre Mondiale, qui se rend visible dans Au-delà du principe du plaisir. Ce travail, dans son ensemble, produit une conception de l’inconscient historique et politiquement situé mettant l’accent sur les modes de composition et de décomposition du processus du rêve, et sur les stratégies multiples mises en œuvre par le fondateur de la psychanalyse pour composer-avec, ou pour exclure, les formes de violence politique. La notion de travail du rêve traverse la thèse : nous soutenons que son fonctionnement récupère des traces singulières de la vie collective, tout en produisant des traçages transindividuels. Nous abordons la relation entre le singulier et le transindividuel à la lumière des critiques formulées par Deleuze et Guattari sur la tendance des perspectives psychanalytiques à l’individualisation des productions de l’inconscient, ainsi qu’à partir des travaux des auteurs et des autrices qui ont analysé le rêve comme élément relevant de la compréhension de la relation entre subjectivité et violence, parmi lesquels Frantz Fanon et Charlotte Beradt. Cette thèse est également tissée par des récits de rêves de différents temps et territoires mis en résonance. À travers ce parcours, nous proposons donc que le rêve comme production n’implique pas uniquement une répétition historiquement engagée, mais également un faire-avec les traces personnelles et sociales dans leurs différentes associations où s’opèrent de réelles débaptisations (terme que nous empruntons à Gabriel Tarde) et inventions, qui font du rêve une singulière rêvolte.