HÉRISSON Audrey 17.01.2022
UNIVERSITÉ PARIS 8
2, rue de la Liberté 93526
SAINT-DENIS cedex 02
AVIS DE SOUTENANCE DE DOCTORAT
(Arrêté ministériel du 25 Mai 2016)
Ecole doctorale « Pratiques et théories du sens »
Discipline : Philosophie
Madame Audrey HÉRISSON
Titre de la thèse :
PENSER LA GUERRE : DELEUZE, DERRIDA ET FOUCAULT
VARIATIONS CRITIQUES À PARTIR DE TROIS AUTEURS DE LA PHILOSOPHIE FRANÇAISE CONTEMPORAINE
Directrice de recherche :
Madame Ninon GRANGÉ
Membres du jury :
Monsieur Vincent HOLEINDRE
Monsieur Jean-Claude MONOD
Monsieur Frédérick DOUZET
Monsieur Patrice MANIGLIER
Date prévue :
Lundi 17 janvier 2022 à 14h
Lieu :
Sis Université de Paris 8
Salle A2-217 - Maison de la recherche
Résumé :
Comment penser la guerre aujourd’hui dans une attitude critique vis-à-vis du courant dominant des War Studies ? La philosophie française des années 1960 et 1970, et plus particulièrement celle de Foucault, Deleuze et Derrida, ouvrent sur un « structuralisme infinitiste », suivant un concept inspiré par Balibar, capable de proposer une alternative au paradigme-doublet de la guerre dite classique et de la lutte des classes. La pensée de l’épistémè moderne, évoquée par Foucault, reste enfermée dans un doublet empirico-transcendantal qui se traduit de façon dominante dans un positivisme et une eschatologie humaniste. La crise des catégories de guerre, de politique et de religieux, que font ressortir les conflits et les violences actuels, est l’expression de cette limitation de la pensée de la guerre par une rationalité politique qui n’admet pas de transcendance éthique. Cette thèse propose, à partir de lectures croisées de philosophes mais aussi de théoriciens ou de praticiens de la guerre, une approche structurale « infinitiste » des différents paradigmes de la guerre, qu’ils soient majeurs ou mineurs, se rapportant aux guerres actuelles. Elle s’intéresse, entre autres, aux questions soulevées par les violences terroristes et par l’utilisation du cyberespace comme vecteurs d’attaques à dimension politique, que ce soit en vue d’entraver le fonctionnement de l’État ou de manipuler la population. Tout en abordant la variété des guerres, cette thèse cherche aussi à développer les bases d’une méthodologie comparatiste adaptée à la pensée de la guerre, permettant de concevoir un concept de guerre « à venir », selon l’expression derridienne.
Summary :
How to think about war today in a critical attitude toward the mainstream of the War Studies ? The French philosophy of the 1960s and 1970s, and more particularly the philosophy of Foucault, Deleuze and Derrida, is opening to an “infinitist structuralism”, following a concept inspired by Balibar, capable of proposing an alternative to the paradigm-doublet of so-called classic warfare and of the class struggle. The thought of the modern episteme, evoked by Foucault, remains locked in an empirical-transcendental doublet which is translated in a dominant way in a positivism and a humanist eschatology. The crisis of the categories of war, politics and religion, brought out by current conflicts and violence, is the expression of this limitation of the thought of war by a political rationality which does not admit ethical transcendence. This thesis proposes, from cross-readings of philosophers but also theorists or practitioners of war, an "infinitist" structural approach to the various paradigms of war, whether major or minor, relating to current wars. It bears its interest, among other things, in the questions raised by terrorist violence and those raised by the use of cyberspace as vectors of attacks with a political dimension, whether in order to hamper the functioning of the State or to manipulate the population. While addressing the variety of wars, this thesis also seeks to develop the bases of a comparative methodology adapted to the thought of war, allowing to conceive a concept of war "to come", according to the Derridian expression.