JEAN Odnor 08.12.2022
Nous avons le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse de Monsieur Odnor JEAN en vue de l’obtention du grade de docteur en philosophie qui aura lieu le jeudi 8 décembre 2022 à 15h00, salle des thèses, Espace Deleuze, à l’Université de Paris VIII.
Titre de la thèse :
La violence comme défi éducatif
La responsabilité de l’humanité face à l’injonction du visage :
« Tu ne tueras point »
Sous la direction de Didier MOREAU
Membres du jury :
Résumé de la thèse :
La raison critique instituant une nouvelle manière de penser et d’exister impose une approche nouvelle de l’éducation, enjeu philosophique et historique majeur. Sans résoudre « l’énigme éducative », Kant pose de nouvelles bases pour repenser la liberté de l’homme, « un néant dont il devrait se dégager » via l’éducation. Cette toute puissance de l’éducation la pousse au bord du précipice de l’impossibilité du projet éducatif. Ainsi, Rousseau pense la construction de l’humanité dans un ordre schématique d’éducation négative excluant toute intervention de l’homme, à un moment où Dieu ne semble plus vouloir se mêler des affaires de l’humanité dont l’idée est source de discordance chez penseurs et théoriciens. En effet, Les Lumières défendent la possibilité d’une humanité par « l’arrachement à la nature », où « la vocation proprement humaine se révèle dans la capacité de penser par soi-même », face aux Romantismes, partisans d’une humanité qui s’enracine dans la tradition « liées à une forme particulière du vivre ensemble ». En ce sens, en s’appuyant sur les faits historiques, la non prise en compte de cette singularité de l’humanité débouche sur la violence ultime, le meurtre, qui plonge sa racine dans le mépris de l’Autre en sapant les valeurs intrinsèques de l’homme en tant qu’humain et membre de l’humanité. La violence entre dans le milieu scolaire, le laboratoire de conception du petit de l’homme, et devient un défi éducatif. Pour relever ce défi, Levinas, propose « me Voici », acte par lequel l’humanité répond à l’injonction du « Visage », « tu ne tueras point », et assume sa responsabilité, sans aucune contre-violence, c’est-à-dire sans une riposte à la violence de l’autre.