FAURE Ruby 12.06.2025
UNIVERSITÉ PARIS 8
2, rue de la Liberté
93526 SAINT-DENIS cedex 02
AVIS DE SOUTENANCE DE DOCTORAT
(Arrêté ministériel du 25 Mai 2016)
Ecole doctorale « Pratiques et théories du sens »
Disciplines : Etudes de genre | Philosophie
FAURE Ruby
Soutenance de thèse de doctorat en philosophie et études de genre
Titre de la thèse :
Des perversions civilisées ? Pour une histoire raciale des sexualités européennes au tournant du 19e et du 20e siècle
Sous la direction de Marie-Dominique Garner (LEGS, Université Paris 8) et de Guillaume Sibertin Blanc (LLCP, Université Paris 8)
La soutenance aura lieu le jeudi 12 juin 2025 à 16h en salle MR002 de la Maison de la Recherche à l’Université Paris 8 Saint-Denis
Jury :
Hourya Bentouhami, PR Philosophie (Université Toulouse Jean Jaurès) : Présidente du jury
Clare Hemmings, PR Théorie Féministe (London School of Economics) : Rapporteure
David Paternotte, PR Sociologie (Université Libre de Bruxelles) : Rapporteur
Paola Bacchetta, PR Etudes de Genre (University of California, Berkeley) : Examinatrice
Delphine Gardey, PR Histoire et Sociologie (Université de Genève) : Examinatrice
Marie-Dominique Garnier, Directrice de thèse, PR Littérature anglaise et Études de Genre (Université Paris 8)
Guillaume Sibertin-Blanc, Directeur de thèse, PR Philosophie (Université Paris 8)
Résumé de la thèse :
Ce travail s’attache à penser la racialisation hégémonique des épistémologies de la sexualité qui émergent dans l’Europe des empires au tournant du 19e et du 20e siècle, notamment en France, en Angleterre et en Allemagne. En prenant appui sur un corpus constitué de discours scientifiques, de récits autobiographiques et de textes politiques, je cherche à penser les effets de retours des logiques impérialistes, coloniales et racistes sur les grammaires et catégories mobilisées par les sexologues européens pour penser les dissidences de genre et de sexualité dans les sociétés dites « modernes ». Puisque l’Europe est alors considérée dans les discours savants dominants comme le lieu privilégié du déploiement historique de l’hétéronormativité et de la différence des sexes, les perversions sexuelles en son sein ne peuvent être pensées que comme des aberrations, fruits d’une évolution contrariée ou de contaminations coloniales. J’analyse alors plusieurs tentatives théoriques – instables et contradictoires – de résoudre ces « paradoxes des perversions civilisées ». Cette position ambivalente des perver·se·s blanc·he·s dans les savoirs sur la sexualité constitue également une matrice de subjectivation ouverte, affectant aussi bien les récits de soi que les discours de revendication de dignité et de justice. Je déploie alors l’analyse de la situation sexo-raciale spécifique des « inverti·e·s », « travesti·e·s » et « hermaphrodites » européen·ne·s sur plusieurs terrains d’enquête : à partir de l’histoire des plaisirs de l’anus et des anatomies déviantes ; depuis la problématisation de la sexualité des enfants, et ses politisations multiples ; et en retraçant enfin les conflictualités entre les approches eugénistes et thérapeutiques, comme deux tentatives d’effacer les perversions du sol des sociétés civilisées.
La soutenance est publique avec entrée libre.