Séminaire de lecture. Lire La technique et le temps (Bernard Stiegler). 1er semestre 2025-2026

Séminaire de lecture
Lire La technique et le temps (Bernard Stiegler) :
de la désorientation technologique à la disruption numérique

Organisé par Anne Alombert (Paris 8, LLCP) avec Matthieu Comas (ENS-EHESS) et Jonathan Shmilovitz (ENS Ulm)

 

Séminaire hebdomadaire – Mardi 18h-21h, Salle C022 (Bâtiment C, Rez-de-chaussée)
Université Paris 8, 2 rue de la Liberté – 93200 Saint-Denis (M° Saint-Denis Université)
Contact : anne.alombert@univ-paris8.fr

Ce séminaire propose une lecture et une discussion collective du second tome de La technique et le temps, de Bernard Stiegler, intitulé « La désorientation » (1996).
Dans cet ouvrage, Stiegler entreprend une lecture critique de la phénoménologie d’une part ainsi que des sciences cognitives et de l’informatique théorique d’autre part. A partir de cette double critique, il souligne le rôle constitutif des supports techniques dans les temporalités, les spatialités et les subjectivités. Ce geste le conduit à interroger le désajustement engendré par la vitesse des développements industriels, qui court-circuitent les systèmes sociaux et les savoirs collectifs, provoquant une perte de repères spatio-temporels. Les « industries de programmes » (programmes télévisuels et informatiques ou programmation génétique) engendrent des effets de dislocation, de décontextualisation et de dé-communautisation. Elles conduisent à un processus d’« industrialisation de la mémoire » culturelle comme biologique, qui pourrait menacer l’avenir des sociétés.
Dans le contexte du capitalisme numérique et du transhumanisme libertarien, dans lequel les innovations ne cessent de s’accélérer dans le champ de l’IA (intelligence artificielle) et des NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives), sous le contrôle quasiment exclusif de quelques entreprises privées, les analyses de Stiegler semblent d’une grande actualité. Nous interrogerons leurs enjeux philosophiques tout en les confrontant au contexte de la disruption numérique et de l’« accélération réactionnaire ».